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Jeudi 25 Août 2016

65ème session ordinaire du Conseil économique, social et environnemental

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65ème session ordinaire du Conseil économique, social et environnemental

Le CESE dévoile sa vision pour inciter l'initiative entrepreneuriale et participer à l’intégration du secteur informel

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a dévoilé, jeudi à Rabat, lors de sa 65e session ordinaire, sa vision pour inciter l’initiative entrepreneuriale et participer à l’intégration du secteur informel.

Cette session, marquée par l’adoption à l’unanimité du rapport sur la responsabilité sociétale des organisations, a été l’occasion de présenter le projet de rapport sur "l’Auto-entreprise, levier du développement et d’intégration du secteur informel" qui établit un diagnostic de la situation de l’emploi dans le Royaume, à travers une analyse des donnée sur le chômage et des politique de l’emploi, procède à une évaluation des politiques sectorielles de l’auto-emploi et le partenariat et formule une série de recommandations stratégiques et d’actions pratiques.

Le projet de rapport constate que l’emploi et l’auto-emploi font face à de nombreux défis en rapport notamment aux fluctuations du niveau de croissance incapable de créer des emplois suffisants, à une approche morcelée et l'absence de stratégie intégrée de l’emploi et de la formation et à l’insuffisance de considération de l’auto-emploi en tant que composante essentielle de la gestion sectorielle, outre le chômage de longue durée élevé chez les jeunes, les femmes et les diplômés et l’inadéquation de la formation avec les besoins du marché du travail.

Élaboré par la Commission permanente des affaires de l’emploi et des relations du travail au CESE, le projet met en avant l’importance du travail indépendant et son rôle central pour mobiliser une société productive et dynamiser l’économie moderne, notant que l’auto-entreprise, en tant que mode de production, a besoin d’être encouragée.

Le Conseil estime aussi que l’appui de l’initiative privée et de l’auto-entreprise ne peut aboutir que si des réformes institutionnelles sont accomplies et que la gouvernance publique est améliorée, dans un cadre macroéconomique sain et compétitif

Il relève que la Stratégie nationale de l’auto-emploi doit reposer sur cinq piliers, à savoir le pilier institutionnel avec une bonne gouvernance et une meilleure coordination entre l’ensemble des intervenants et institutions concernés, le pilier social avec la mise en place d’un régime de protection sociale obligatoire en faveur des porteurs de projets et des auto-entrepreneurs et le pilier pédagogique avec l’encouragement de la culture d’initiative au sein de l’ensemble des constituants de la société (famille, école, médias…).

Il s'agit aussi du pilier sectoriel avec l’intégration des initiatives privées dans la chaîne des valeurs, bénéficiant des projets structurants des grands chantiers et du pilier spatial et régional pour bénéficier de la régionalisation avancée et qui repose sur les nouvelles attributions de la région pour décliner les projets sectoriels au niveau régional et local.

Le CESE recommande, dans ce sens, la mise en place d’une instance nationale d’accompagnement et de soutien de l’initiative privée qui aura pour mission entre autres de fournir des statistiques, via un observatoire dédié, et d’élaborer des programmes de formation et de formation continue.

Il plaide également pour la restructuration des chambres professionnelles, en vue de soutenir et d'accompagner les entreprises, pour le soutien de l’action de la société civile active en matière de promotion de entrepreneuriat, pour la valorisation des ressources et des productions régionales et la préservation des produits locaux des entreprises féminines.

Le Conseil propose également l’intégration des marchands ambulants, la reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle pour intégrer les unités de production du secteur informel et l’organisation et réglementation des métiers et des professions pour intégrer le secteur informel.

Il appelle aussi à la création de regroupements professionnels, la diversification des sources et modernisation des outils de financement AE, au soutien et développement des modes d’accompagnement des projets et des entreprises naissantes (Mentorat, Essaimage, Pépinière et couveuse d’entreprise), ainsi qu'à la tenue d’assises nationales et de rencontres régionales de l’Auto-Entreprise.

Dans une déclaration à la MAP à cette occasion, le président du CESE, Nizar Baraka, qui a présidé cette session, a souligné que l'emploi, notamment des jeunes, est la problématique majeure qu’affronte le Royaume, d’où l’importance des propositions apportées par le rapport.

Celles-ci vont permettre d’accélérer le processus de développement de l’auto-emploi, d’assurer une meilleure inclusion et d’améliorer le niveau de vie des citoyens, notamment les jeunes et les femmes, et en même temps de travailler sur une meilleure organisation du secteur informel.

Le CESE adopte à l'unanimité le projet de rapport sur la responsabilité sociétale des organisations

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté, jeudi à Rabat, lors de sa 65è session ordinaire, le projet de rapport sur la responsabilité sociétale des organisations (RSO).

Dans ce projet de rapport, examiné en juillet dernier, le Conseil relève que l’intégration du concept de la RSO à l’échelle des organisations marocaines est une démarche d’envergure, qui implique une logique de transformation visant une application progressive, étalée dans le temps et pensée dans une approche d’amélioration continue.

A cet égard, il insiste sur l’importance de l’intégration progressive et de la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes sur les principes de la RSO, leurs bénéfices et leur applicabilité.

Il recommande, dans ce cadre, la consolidation du rôle de l’État et la formalisation de ses engagements en faveur d’un développement inclusif, en encourageant les démarches de la RSO à l’ensemble des parties prenantes et l’ancrage de la gouvernance du développement durable. 

Il appelle à favoriser la transition vers l’économie verte, la consolidation de la bonne marche de la responsabilité sociétale par la loyauté des pratiques, l’éthique et la transparence, le renforcement du dialogue social et la co-construction en partenariat avec la société civile.

Le Conseil recommande aussi de prendre des mesures spécifiques au tissu économique, en insufflant les standards de la RSO à l’ensemble des acteurs économiques et aux petites et moyennes entreprises (PME) pour la mise en œuvre de stratégies de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). 

Dans une déclaration à la MAP, le président du CESE, Nizar Baraka, qui a présidé cette session, a souligné que le Maroc a déjà pris des engagements dans la mise en place de la responsabilité sociétale des entreprises, notant que le Conseil a considéré qu’il était essentiel d’élargir ce concept à l’ensemble des organisations et d'approfondir le label RSE.

Pour le CESE, il était également important de pousser les institutions et les ONG, les partis politiques, les syndicats et les territoires à adopter une démarche qui permettrait d’assurer un développement durable, de s’inscrire dans une logique d’inclusion, notamment des populations vivant autour ou à l’intérieur de ces différentes organisations et aussi faire en sorte que l’on puisse nous inscrire dans une logique de croissance et de l’emploi, a-t-il ajouté.

(MAP-25/08/2016)