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Lundi 7 Mars 2016

8 mars : Journée internationale de la femme

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8 mars : Journée internationale de la femme

La DG de l'UNESCO salue l'expérience marocaine en matière de promotion des droits et de la participation des femmes

La directrice générale de l'UNESCO, Mme Irina Bokova, a salué mardi l'expérience du Maroc en matière de promotion des droits, de la participation politique et de l'intégration économique des femmes.

Intervenant à l'ouverture d'une table ronde sous le thème "Droit des femmes au Maroc : entre promesses et effectivité", organisée au siège de l'UNESCO à l'occasion de la Journée internationale de la femme, Mme Bokova a souligné que le Maroc oeuvre de manière cohérente pour promouvoir l'autonomisation des femmes, estimant que cette expérience mérite d'être partagée et servir de modèle dans d'autres pays.

La responsable onusienne a, dans ce sens, mis l'accent sur les avancées majeures réalisées en faveur de la promotion des droits des femmes sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, notamment l'adoption du Code de la famille en 2003 et de la Constitution de 2011, qui a consacré l'égalité entre les hommes et les femmes en vue de réaliser la parité.

Elle a également relevé la volonté politique qui existe au Maroc pour relever les défis en faveur d'une pleine participation des femmes dans tous les domaines et de l'égalité des genres, notant qu'il faut, au Maroc comme ailleurs, travailler pour le changement des mentalités pour permettre aux femmes de s'épanouir et de faire bénéficier leurs sociétés de leur énorme potentiel.

Par ailleurs, Mme Bokova a souligné l'importance de l'éducation en tant qu'enjeu primordial pour la promotion de la situation des femmes, affirmant qu'au niveau mondial, les filles sont beaucoup trop nombreuses à abandonner l'école et que deux adultes analphabètes sur trois dans le monde sont des femmes.

Cette rencontre, tenue avec la participation de la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Mme Mbarka Bouaida et de responsables et experts, en présence notamment de l'Ambassadeur, Déléguée permanente du Royaume du Maroc auprès de l'UNESCO, Mme Zohour Alaoui, a dressé un état des lieux de la situation des femmes au Maroc et examiné les perspectives d'avenir en vue de réaliser l'égalité et la parité femmes-hommes.

Le ministère de l'emploi et des affaires sociales lance le prix "Egalité professionnelle" pour l'année 2016

Le prix "Egalité professionnelle" a été lancé, mardi, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la femme et dans le cadre du partenariat établi entre le ministère de l'emploi et des affaires sociales et des associations opérant dans le domaine de l'égalité homme-femme.

Visant à améliorer le taux d'employabilité de la femme, ce prix sera décerné aux trois meilleures entreprises parmi celles qui seront sélectionnées par une commission constituée à cette fin, indique un communiqué du ministère de l'emploi et des affaires sociales.

La sélection concernera les entreprises ayant observé les normes relatives au principe de l'égalité des chances entre les deux sexes en matière d'emploi, des conditions de travail, de la formation continue, ainsi qu'en matière de participation de la femme aux instances représentatives de l'entreprise.

A noter que les entreprises candidates, ayant répondu aux critères prédéfinis, recevront chacune un certificat de "l'égalité professionnelle" au titre de l'année 2016.

Barid Al-Maghrib émet un timbre-poste commémoratif à l'occasion de la journée internationale de la femme

A l'occasion de la Journée Internationale de la Femme et à l'initiative de l'Union Nationale des Femmes du Maroc (UNFM), présidée par SAR la Princesse Lalla Meryem, Barid Al-Maghrib a émis mardi un timbre-poste commémoratif.

L'émission spéciale de ce timbre-poste, sous le thème "culture de non-violence des femmes : vision prospective", s'inscrit dans le cadre des actions de l'UNFM, en tant qu'acteur engagé dans la promotion des droits des femmes et la lutte contre toutes les formes de discrimination, indique Barid-Al Maghrib dans un communiqué parvenu à la MAP.

En effet, l'UNFM veille à mener une réflexion prospective sur l'instauration et le développement d'une culture de non-violence à l'égard des femmes, en concertation avec des institutions internationales et nationales concernées par cette cause, précise le communiqué.

Ce timbre-poste matérialise la vision artistique du peintre Abderrahmane Ouardane. Il s'agit d'une série de trois œuvres incarnant l'évolution dans le temps, de la culture de non-violence à l'égard des femmes. La dernière œuvre, objet de cette émission spéciale, symbolise un message d'espoir et de changement dans les mentalités.

L'UNFM qui veille à intégrer les femmes marocaines dans le tissu économique et social, à travers la création de leurs propres coopératives, entreprises et autres, a signé par ailleurs avec Barid-Al Maghrib une convention cadre en partenariat relative à la mise en place d'une solution de commerce électronique au profit des différents acteurs qu'elle parraine.

L'engagement de la femme dans le mouvement national: des pages étincelantes du parcours de la lutte pour l'indépendance

En s'impliquant corps et âme dans le parcours de la lutte pour l'affranchissement de la patrie du joug du colonialisme et le recouvrement de son indépendance, la femme marocaine a su marquer d'une empreinte indélébile la mémoire du militantisme national. 

Tout au long des années de lutte, la femme marocaine a assuré des rôles précurseurs, se plaçant sans cesse à l'avant-garde des événements majeurs et des manifestations menées par l'ensemble des composantes du peuple marocain pour briser les chaînes coloniales françaises et espagnoles, et dénonçant de vive voix toute forme d'injustice qui soit. 

La célébration de la journée internationale de la femme est une occasion opportune pour jeter la lumière sur des pages étincelantes d'un engagement au féminin, mené contre une occupation qui a étendu son ombre sur la patrie sans pouvoir, pour autant, affecter la dignité et la liberté des Marocains, hommes et femmes. 

La lutte et les sacrifices dont a fait preuve la femme marocaine ont marqué cette phase charnière de l'histoire, grâce à une participation vigoureuse au combat pour la libération. L'histoire retient à cet égard qu'un noyau de l'action féminine contre l'occupation s'est formé à travers la forte implication des femmes dans les cellules de guérilla, l'hébergement des réunions du mouvement de résistance, la participation à plusieurs batailles (El Hri, Anoual, Bougafer) mais aussi en prodiguant des soins aux blessés et en transmettant des informations utiles à la direction de la résistance. 

Les annales de l'histoire du mouvement national gardent ainsi les noms de Fatima-Zahra Bent Moulay Hassan Belghiti, première martyre tombée lors de la manifestation du Mechouar à Marrakech (15 août 1953), de Malika El Fassi, unique femme signataire du Manifeste de l'Indépendance (11 janvier 1944), et de tant d'autres femmes qui ont mené la résistance dans les montagnes et les zones reculées. 

La mémoire nationale réserve une place particulière à ces femmes dont l'abnégation et le sens du sacrifice ont été des éléments cruciaux dans la défense des constantes de la nation. 

Pendant le protectorat, la femme marocaine a été à l'avant-garde des événements, à la faveur d'une participation active aux soulèvements et aux manifestations populaires qui s'étaient étendus à l'ensemble du Royaume. Ce fut là une expression du rejet par l'ensemble du peuple marocain de la politique exercée par le pouvoir colonial qui visait à semer la division entre les composantes de la société marocaine.

Les formes du militantisme féminin étaient caractérisées par la confrontation et le recours aux armes, avant d'évoluer vers d'autres méthodes garantissant plus de régularité à la contribution féminine qui s'inscrivait dans le sillage d'un mouvement visant à réformer la société et semer les graines du nationalisme dans les cœurs et les esprits des jeunes générations. 

Se sont ainsi constitués, au cours des années quarante du siècle dernier, les signes révélateurs d'une conscience patriotique féminine. Cet état de fait a alloué à la lutte une dimension plus organisée, véhiculée par plusieurs associations qui ont joué un rôle crucial dans la consécration de l'esprit patriotique chez les femmes et les jeunes filles. 

De même, la femme s'était engagée dans l'action partisane, marquant une nouvelle étape dans le parcours de la libération du pays de l'emprise de la colonisation brutale. 

Au fil des différentes phases de l'histoire de la lutte nationale, la femme marocaine a su tracer un parcours distingué marqué par une contribution effective et efficace à la défense de la patrie, jouant par là même un rôle majeur dans la résistance, la libération et la défense des valeurs religieuses et des constantes nationales. 

Cet engagement et ce haut sens de la citoyenneté ne s'est pas démenti après le départ des troupes coloniales. Ainsi, à l'aube de l'indépendance, la femme marocaine s'est impliquée dans l'espace associatif dans l'objectif de sensibiliser filles et femmes quant au rôle qu'elles peuvent jouer aux côtés des hommes, en vue de réaliser un développement global qui s'étend aux différents domaines économiques, sociaux et culturels. 

Après avoir rendu des services inestimables à la patrie et consenti de grands sacrifices pour l'indépendance et l'intégrité, la femme marocaine s'est alors engagée dans les épopées de la construction des édifices la modernité, de la démocratie et du développement global et durable au Royaume. 

La femme marocaine a ainsi activement contribué à la renaissance d'une société basée sur la reconnaissance des actions de l'ensemble des franges qui la composent et la transmission aux générations futures des principes de la dignité et du patriotisme authentique. 

La célébration du rôle joué par les femmes marocaines dans les rangs du mouvement de la résistance nationale est l'expression d'une reconnaissance des sacrifices que ces militantes de l'ombre ont consentis pour la libération et le développement de la patrie, lesquelles actions ont marqué le point de départ du processus de construction d'une société prospère à la faveur de la conjugaison des efforts de tous.

La femme marocaine, une contribution active au développement global du Royaume et à son rayonnement

Que ce soit dans le domaine politique, économique, social, culturel, sportif ou autre, la femme marocaine est là, bien présente, contribuant efficacement et pour une large part à l'œuvre accomplie pour l'édification d'une société moderne et prospère et participant activement au développement global du Royaume et à son rayonnement.

Pourvu qu'on lui en donne l'opportunité ou qu'elle se la donne elle-même en forçant des portes que certains seraient enclins à garder fermées devant elle, la femme marocaine, là où elle s'active, démontre, et de manière on ne peut plus éloquente, les compétences qui sont les siennes et le sérieux et l'acharnement avec lesquels elle assume ses responsabilités.

Ses réussites dans tous les secteurs qu'elle investit lui sont connues et reconnues et s'étendent même au-delà des frontières nationales, ses mérites lui ayant fait gravir les échelons au point d'atteindre des cimes dans le domaine notamment politique comme en atteste, pour n'évoquer que les tout derniers mois, le cas, parmi d'autres, de Myriam El Khomri, nommée ministre du travail dans le gouvernement français ou encore de Khadija Arib, élue présidente de la Chambre basse du Parlement aux Pays-Bas.

Le Maroc regorge également de femmes ayant accédé à de hautes fonctions au sein d'organisations nationales et internationales et de promotion des valeurs de solidarité et d'entente.

Même si, en matière de parité, du chemin reste à faire et même si les mentalités ont encore une marge d'évolution chez nous comme sous d'autres cieux, notamment en milieu rural, la femme marocaine a réalisé des avancées notoires et s'achemine à pas sûrs vers plus de reconnaissance et d'estime.

Sans négliger le rôle des femmes lambda, celles nombreuses qui se tuent à la tâche pour inculquer une bonne éducation à leurs enfants et pour veiller sur leurs ménages, ni omettre les mérites de celles faisant légion qui agissent dans l'ombre pour se mettre au service de leurs concitoyens, il faut rendre hommage, en cette journée du 8 mars célébrant la femme de par le monde, à toutes celles qui, par leur courage et la force de leur travail, ont pu, souvent contre vents et marées, se distinguer et atteindre des niveaux élevés de compétence qui les ont habilités à exercer de hautes fonctions et à exceller dans leurs domaines respectifs.

Grâce à la haute sollicitude dont SM Le Roi Mohammed VI entoure la femme marocaine et que traduisent les grands acquis consacrés en sa faveur notamment par le code de la famille et la Constitution de 2011, la présence active de la gent féminine, aux côtés de son alter ego masculine, est devenue une réalité admise par tous dans l'ensemble des secteurs d'activités.

Dans chacun des domaines où elle intervient, la femme marocaine relève défi après défi et s'impose, de plus en plus, en tant qu'acteur incontournable grâce à ses qualités intrinsèques dont le sérieux, la persévérance et l'abnégation ne sont pas des moindres. 

Il n'y a pas en effet un seul domaine où les femmes marocaines ne s'affirment pas par leurs actions méritoires au point qu'il serait fastidieux de citer les noms de toutes celles devenues de véritables icônes dans leurs domaines d'intervention respectifs et de réelles étoiles illuminant de mille feux les chemins, parfois non dépourvus d'embûches, qu'elles ont choisi d'emprunter.

L'accession aux hautes charges gouvernementales et au statut de mandataires du peuple au sein du Parlement et des différents conseils élus constitue certainement un motif d'orgueil pour les femmes marocaines comme l'est leur nomination, de plus en plus perceptible, aux postes de walis, gouverneurs, ambassadeurs, consuls généraux ou encore leur élection en tant que maires.

Outre le social, domaine de prédilection de la femme marocaine dans lequel, à son grand honneur, elle se dépense sans limite au service de ses concitoyens, d'autres motifs d'orgueil sont venus, au cours des tout derniers mois, ajouter à la fierté de la femme au Maroc.

Parmi les motifs de fierté, plusieurs femmes se sont vues décerner de prestigieux prix nationaux et internationaux, à l'instar de Sophia Fouzia Leaguedi, qui a obtenu le prix Enterprising woman of the year (femme entrepreneur de l'année) aux Etats Unis.

La scientifique marocaine Rajaa Cherkaoui El Moursli, professeur à l'Université Mohammed V-Agdal à Rabat, a également été primée du prestigieux Prix L'Oréal-UNESCO 2015, en reconnaissance de sa contribution majeure à l'une des plus importantes découvertes de la physique: la preuve de l'existence du Boson de Higgs, la particule responsable de la création de masse dans l'univers.

Cette scientifique, spécialiste de la physique des hautes énergies et de physique nucléaire, s'est notamment distinguée par sa collaboration avec l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN).

Amina Slaoui, fondatrice de l'Amicale marocaine des handicapés (AMH), a été sacrée pour sa part "Entrepreneur social 2015" par la Fondation Schwab, pour avoir mené un projet pionnier d'intégration des handicapés à fort impact social.

Ce prestigieux prix, qui récompense les entrepreneurs solidaires pour leur projets novateurs au service de la société, a été attribué à Mme Slaoui lors de l'ouverture de la session du Forum économique mondial (WEF) pour la région MENA organisée sur les rives de la mer Morte en Jordanie, en présence du Roi Abdallah II Ibn Al-Hussein, de la Reine Rania Al-Abdallah et de plusieurs décideurs de la région MENA.

Au cours des derniers mois, trois autres marocaines ont reçu, pour la première fois, le prix de l'excellence "Tamayuz", qui récompense les excellentes contributions des individus, des instances civiles ou des institutions nationales visant la promotion de la situation de la femme marocaine et la reconnaissance de ses efforts dans plusieurs domaines.

Ce prix, qui et a été décerné à Halima Ennaji, présidente de l'Association Errahma des handicapés d'Azilal, Wafae Kabbaj, présidente de l'Association Femmes et Enfants Ruraux dans la commune rurale Mhaya (Meknès) et Fatima Ait Moussa, présidente de la coopérative "Afoulki" d'Agadir- Idaoutanane.

Dans le domaine social, trois autres femmes courage ont été primées du prix "Terre des femmes", en récompense de leurs efforts en faveur de la protection de l'environnement.

Le premier prix est revenu à Souhad Azennoud, agricultrice et apicultrice dans la commune rurale Kissane relevant de la province Taounate, active dans l'élevage d'ovins ainsi que dans le domaine des semences fourragères et locales.

Le deuxième prix a été décroché par Samira Ait Lahcen Goundafi, fondatrice de l'Association pour le développement économique et social en 1999 alors que le troisième prix a été attribué à Fatima El Bakay, membre fondateur de l'association Aicha pour le développement de proximité et la protection de l'environnement, dont l'association a pu planter 13.000 arbres et cultiver 1.000 hectares de cactus, former et soutenir 77 élèves dans le domaine éducatif.

Par ailleurs, des dizaines d'artistes, d'intellectuelles, de scientifiques, de chercheurs et de sportives marocaines, qui se sont illustrées dans le Royaume et sous d'autres cieux, ont eu le privilège d'être décorées par SM le Roi Mohammed VI de Wissams royaux de différentes catégories, à l'occasion des fêtes du Trône et de la jeunesse.

Autant de femmes à célébrer en cette journée internationale de la femme. Des femmes qui font honneur à leurs ainées, celles qui leur ont ouvert la voie et qui ont consacré leur vie à servir leurs idéaux, à tenter de bousculer les mentalités et à faire bouger les limites. Les étoiles de deux parmi ces pionnières au parcours hors du commun se sont éteintes il n'y a pas longtemps, en l'occurrence Mme Zoulikha Nasri et Mme Fatema Mernissi, que Dieu ait leur âme. Une autre femme pétrie de talents, en l'occurrence l'artiste-photographe Leila Alaoui, a également tiré récemment sa révérence à la fleur de l'âge, happée par la folie humaine. Qu'elles reposent toutes en paix, la relève est bel et bien assurée.

L'Union de l'action féminine appelle à promouvoir et à garantir les droits économiques et sociaux des femmes sur la base de l'égalité

L'Union de l'action féminine (UAF) a appelé, à l'issue du son 5-ème congrès tenu récemment à Rabat, à la promotion des droits économiques et sociaux des femmes et à la prise de toutes les mesures à même de les garantir sur la base de l'égalité, notamment dans les domaines de l'éducation, de la formation, de l'emploi, du logement et de l'accès aux ressources.

L'UAF a appelé dans le communiqué final sanctionnant les travaux de ce congrès à la mise en œuvre démocratique de la Constitution qui a fixé le cadre normatif national de l'égalité, de la parité et de la lutte contre la discrimination à l'égard des femmes dans les législations, les politiques, la prise d'initiatives et les mécanismes. 

Le communiqué réclame également une révision profonde du projet de loi relatif à l'Autorité de parité et de lutte contre toutes les formes de discrimination afin qu'elle soit en conformité avec les dispositions de la Constitution, des conventions internationales et des normes en vigueur, tout en promulguant une loi exhaustive pour faire face aux violences faites aux femmes, garantir leur protection et éviter toute impunité. 

Il a souligné en outre l'importance d'une révision complète du système pénal afin qu'elle garantisse la justice aux femmes sur la base de l'égalité, de la non-discrimination et de la protection des droits et libertés publiques et individuelles fondamentales. 

Par ailleurs, l'UAF a appelé à la poursuite de la réforme du Code la famille de manière à assurer l'égalité entre les genres et les droits humains et matériels des femmes et à mettre fin au mariage des mineures, tout en revendiquant l'élaboration d'une loi relative à la lutte contre le trafic d'êtres humains en particulier celui touchant les femmes et les enfants.

S'agissant de la question de l'intégrité territoriale du Royaume, l'UAF a dénoncé les manœuvres des ennemis de l'unité territoriale et exprimé son attachement au projet d'autonomie comme solution pacifique et juste à ce conflit artificiel, selon le communiqué.

L'UAF a invité dans ce cadre les responsables à placer les graves violations des droits humains dont sont victimes les séquestrées dans les camps de Tindouf au cœur de leur préoccupations et du dossier marocain en vue de dévoiler les politiques des ennemis du Maroc en matière de droits de l'Homme et d'œuvrer pour mettre un terme aux souffrances des femmes séquestrées et leur permettre de de regagner la mère patrie. 

Le ministère de tourisme ambitionne la réalisation d'une représentativité équilibrée entre les hommes et les femmes au sein des postes de responsabilité

Le ministre du tourisme, Lahcen Haddad, a assuré, vendredi à Rabat, que son département ambitionne la réalisation d'une représentativité équilibrée et paritaire entre les hommes et les femmes au sein des postes de responsabilité.

Intervenant lors d'une rencontre tenue à l'occasion de la journée mondiale de la femme et placée sous le signe "l'avenir des femmes de tourisme", le ministre a affirmé que la volonté de promouvoir le rôle de la femme au sein du ministère s'est traduite par la nomination d'un nombre de femmes à la tête des postes de prise de décisions et par la reconnaissance de leurs compétences de gérer et de mener à bien leurs missions, soulignant que le tiers des postes de responsabilité au sein du ministère sont détenus par des femmes.

Cette promotion de la représentativité de la femme s'inscrit dans le cadre de la constitution de 2011 qui a mis en avant l'égalité et la parité entre les deux sexes, a noté M. Haddad, considérant que la femme joue un rôle important dans les secteurs économique, social, politique et culturel.

Le ministre a également estimé que la journée mondiale de la femme constitue une occasion pour mettre en exergue les différentes réalisations féminines dans le domaine de l'approche genre, relevant ainsi la place particulière qu'accorde le Maroc à ses femmes et qui émane d'une forte volonté royale visant la promotion des droits de la femme et la consolidation de son rôle au sein de la société.

Pour sa part, la secrétaire générale de la confédération nationale du tourisme, Hayate Jabrane, a signalé que 23 femmes ont détenu des postes de responsabilité en 2015, expliquant que 46 pc des fonctionnaires du ministère sont des femmes dont 26 pc occupent des postes de prises de décision, 30 pc des femmes opèrent dans le secteur de hôtellerie et 40 pc travaillent dans les agences de voyage.

Mme Jbrane a appelé à la mise en place de programmes et politiques publiques prenant en compte l'approche genre sociale et visant la réalisation de l'équité et de la parité entres les deux sexes en matière de représentativité au sein des postes de prises de décision tout en assurant les conditions adéquates pour optimiser le travail de la femme dans ce secteur.

M. Rabbah met en avant le rôle essentiel des femmes dans le développement des professions maritimes au Maroc

Le ministre de l'Equipement, du Transport et de la Logistique, Aziz Rabbah, a affirmé, samedi à Casablanca, que les femmes jouent un rôle essentiel dans le développement du secteur portuaire et des professions maritimes en général.

Intervenant à l'ouverture de la première édition de la journée internationale des femmes oeuvrant dans les secteurs portuaires et maritimes et les activités connexes, célébrée cette année pour la première fois au Maroc, le ministre a souligné la participation distinguée des femmes oeuvrant dans ces secteurs et qui assument des responsabilités importantes dans ce domaine.

Et d'ajouter que cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme, constitue un rendez-vous annuel pour se remémorer le progrès réalisé en matière d'égalité entre hommes et femmes.

Il a affirmé, lors de cette édition, qui se tient sous le slogan: "Ensemble, nous pouvons", que le Maroc, un pays émergent ouvert sur le monde et qui préserve son authenticité, ne peut avancer si les femmes et les hommes ne bénéficient pas des mêmes droits et n'ont pas les mêmes devoirs.

Le ministre a en outre mis en avant les réformes "importantes" initiées dans les domaines des droits politiques, économiques et sociaux des femmes dans le cadre de l'égalité homme/femme, soulignant que de plus en plus de compétences féminines s'affirment dans tous les domaines.

De son côté, la directrice générale de l'Institut Supérieur des Etudes Maritimes, Aman Fathallah, a appelé les institutions internationales à poursuivre leurs efforts pour améliorer les conditions professionnelles des femmes oeuvrant dans des professions maritimes, à travers la mise en place de programmes d'intégration des femmes dans le secteur maritime et le développement de la formation dans ce secteur.

Et de relever que cette journée constitue une opportunité pour mettre en exergue le rôle important des femmes dans le secteur maritime, qui était exclusivement réservé aux hommes, d'où certaines difficultés entravant la promotion des femmes dans ce secteur.

Pour sa part, la présidente-fondatrice de la section de l'association internationale des femmes oeuvrant dans l'embarquement et le commerce, Asmae Benslimane, a affirmé que le nombre des femmes pratiquant des professions maritimes ne cesse d'augmenter, grâce aux hautes instructions royales et à la volonté politique de renforcer les valeurs de l'égalité, outre l'engagement du Royaume à mettre en œuvre nombre de conventions internationales relatives aux droits des femmes.

En dépit de la présence importante des femmes dans le secteur maritime, elle demeure en-deçà des aspirations, a-t-elle déploré, notant le peu de femmes ayant des postes de responsabilité dans ce domaine en comparaison avec d'autres secteurs.

Quant à la représentante de Wista International dans la région MENA, elle a affirmé que cette journée permet de présenter WISTA Maroc aux femmes exerçant des professions maritimes et de souligner les chantiers à entamer pour réaliser l'égalité.

Cette rencontre a été marquée par la signature de plusieurs accords par WISTA Maroc en vue d'encourager la coopération avec plusieurs associations, la Fédération du transport (CGEM) et l'Institut supérieur des études maritimes.

Le programme de cette rencontre a été marqué aussi par la remise de prix par WISTA Maroc à huit femmes qui se sont distinguées et l'organisation d'un colloque sur la contribution de la femme marocaine au développement des professions maritimes.

WISTA International est un réseau international de femmes qui occupent des postes de responsabilité dans le transport maritime et ses activités connexes.

Le magazine"Challenge" consacre un dossier à soixante femmes leaders au Maroc

Le magazine"Challenge" a consacré un dossier de 32 pages, à l'occasion de la journée mondiale de la femme, à soixante femmes leaders qui ont, chacune dans son domaine, brillé de mille feux en réalisant des exploits et des réussites à la mesure de leur compétences avérées.

Dans son dernier numéro, Challenge a mis en avant des femmes du Royaume qui sortent du lot avec en première ligne SAR la princesse Lalla Salma, présidente de la fondation Lalla Salma pour la prévention et le traitement des cancers, SAR la princesse Lalla Meryem, présidente de l'Observatoire National des Droits de l'enfant, SAR la princesse Lalla Hasnaa, présidente de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement et SAR la princesse Lalla Asmaa, présidente de la Fondation Lalla Asmaa pour enfants et jeunes sourds.

Le magazine a également dressé des portraits représentatifs de femmes chefs d'entreprise ou occupant de hautes fonctions dans les affaires publiques ou privées, à l'image d'Amina Benkhadra, directrice générale de l'ONHYM, Miriem Bensaleh Chaqroun, présidente de la CGEM et Mbarka Bouaida, ministre déléguée au près du ministre des affaires étrangères et de la coopération, qui se sont engagées sur tous les fronts avec plein d'entrain et surtout avec l'ambition de promouvoir et d'offrir un rayonnement mondial à leur pays.

Les militantes de la société civile, dont le capital affectif donne à leur engagement une profondeur durable dans l'action civile, ont été également à l'honneur, à savoir Aicha Ech-CHenna, présidente de l'association solidarité féminine, Soumia Amrani, secrétaire général et membre collectif des droits des personnes handicapées et du CNDH et Zakia Daoud, militante et fondatrice de la revue Lamalif.

A travers le riche panel de femmes qui ont été choisies par la rédaction de Challenge se mire un certain Maroc qui réussit, souligne la publication qui a appelé les dirigeant à bâtir une société inconditionnellement égalitaire.

La femme qui représente un peu plus de la moitié de la population, doit encore lutter pour s'affirmer et faire valoir la plénitude de ses droits dans la société et remplir son rôle de fer de lance de la construction d'un Maroc en marche vers un développement durable et réfléchi, a-t-il ajouté.

Entre le Maroc et le Danemark, un partenariat soutenu pour la promotion des droits des femmes

Sensibilisation des Marocains vivant au Danemark aux avancées de la Moudawana, appui aux réformes en matière des droits des femmes, lutte contre la violence conjugale, mise en valeur de parcours réussi de Marocaines, autant de volets qui fondent un partenariat soutenu entre Rabat et Copenhague depuis plusieurs années.

Dans le cadre d'un projet de coopération initié il y a une décennie environ, les deux pays ont défini plusieurs axes portant sur la promotion des droits des femmes en droite ligne des réformes engagées par le Maroc pour consolider la démocratie et les droits de l'Homme, un processus couronné par la nouvelle constitution qui érige la parité en principe fondateur de l'Etat de droit.

Cette coopération fait partie d'un programme de partenariat dano-arabe mis en place par le Royaume scandinave depuis 2003 en vue de favoriser la coopération avec les Etats de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du nord.

Pour le Maroc, les projets portant sur l'autonomisation des femmes et l'appui au renforcement de leurs droits politiques, économiques et sociaux ont été engagés par le Centre danois de recherche sur le genre KVINFO en collaboration avec le ministère de la justice et divers acteurs de la société civile. 

Juristes, juges, universitaires et militants associatifs des deux pays ont été associés à ce patient travail de collaboration portant sur différentes thématiques. 

Symbole de l'évolution substantielle des droits des femmes au Maroc, la Moudawana a bénéficié d'une attention toute particulière. Le code de la famille marocain est aujourd'hui incontestablement l'un des plus progressistes dans le monde arabo-musulman et nombre de pays de la région y voit une source d'inspiration. 

La réforme du code de la famille fait partie des avancées majeures réalisées ces dernières années au Maroc qui peut servir de bon exemple pour le reste du monde arabe, notait en ce sens l'ex-président du parlement danois, Mogens Lyketoft, aujourd'hui à la tête de l'Assemblée générale de l'ONU.

Ce vétéran de la politique au pays nordique, qui a assisté à une session de sensibilisation sur la Moudawana à Copenhague l'an écoulé, juge crucial que les Maroco-danois soient bien informés de ce qui se passe dans leur pays d'origine tout comme de la situation, des possibilités et du contexte historique des mutations sociales au sein de la société danoise.

L'assimilation et l'application des procédures du code de la famille touchant les Marocains de l'étranger continuent en effet de faire l'objet de difficultés qui posent la question de l'accès équitable aux droits, ont concédé des juges et avocats marocains lors de ce séminaire. 

Des procédures de mariage aux voies de recours en cas de divorce jusqu'au poids de la tradition, des us et coutumes aux normes régissant la succession, la garde des enfants, ou encore la transmission de la nationalité par la mère, la Moudawana et son application fondent une bonne partie des relations des Marocains du monde avec l'administration du pays d'origine.

Autre volet de cette coopération porte sur les procédures de réconciliation et de médiation pour le règlement des conflits familiaux, à la lumière d'un projet conjoint entre le tribunal de Copenhague et des tribunaux au Maroc.

Dans cette même veine, un autre projet a été initié en collaboration avec la société civile pour apporter le soutien juridique aux femmes victimes de violences, un phénomène qui persiste encore en dépit de l'évolution positive en matière des droits des femmes. 

La Fondation de la princesse Mary de Danemark apporte à cet effet une assistance financière à un centre pour femmes battues à Casablanca.

Pour aider à l'indépendance économique des femmes en mieux valorisant leurs produits, une collaboration a été mise en place depuis plusieurs années entre le Réseau femmes artisanes (RFA) à Marrakech et l'école de design à l'Académie royale danoise des Beaux-Arts.

Avec l'appui du centre danois KVINFO, ce projet qui implique d'autres partenaires, vise à apporter une assistance à des coopératives de femmes artisanes pour développer les méthodes de gestion et de commercialisation de leurs produits.

En hommage à des femmes marocaines aux parcours réussis, l'ouvrage "Femmes du Maroc: Histoires de succès invisibles", publié en 2012, reflète, par ailleurs, un autre volet de ce travail d'échange entre les sociétés marocaine et danoise. 

A travers les portraits de plusieurs femmes, chef d'entreprise, militante, femme au foyer, artiste, ouvrière, le livre est une tentative, selon son auteure Nadia Lamhaidi, de rompre avec les préjuges et les stéréotypes pour refléter l'image de la femme marocaine plurielle qui a prouvé sa capacité à relever les défis dans différents secteurs et méritent amplement un accès équitable aux droits et aux postes de décision.

Les Marocaines d'Amérique: une nouvelle génération ambitieuse et accomplie

La diaspora marocaine a beaucoup changé aux Etats-Unis, notamment avec l'émergence d'une génération de femmes ambitieuses et actives qui se sont imposées dans différents domaines.

Déterminées, indépendantes, professionnelles et débordant d'ambition, Amal, Rajaa et Hind sont trois femmes qui représentent ce nouveau visage rayonnant au pays de l'Oncle Sam.

Dans des interviews accordées à la MAP, ces trois femmes d'exception livrent le secret de leur réussite et de leur parfaite intégration au sein de leur société d'accueil sans pour autant renier leur origines et oublier leur culture.

Amal Lafhal est l'incarnation de la "self-made-woman" marocaine. En 1999, elle est arrivée aux Etats-Unis avec une licence en management en poche et beaucoup d'ambition. Depuis elle a multiplié les succès.

Aujourd'hui, cette R'batie est l'une des rares femmes marocaines et même américaines à travailler dans l'immobilier, un domaine traditionnellement dominé par les hommes aux Etats-Unis.

"Mes débuts étaient difficiles puisque je faisais face à une culture et une langue que je ne connaissais pas bien, mais j'ai décidé de relever tous les défis", confie cette mère de deux enfants, qui compte à son actif un chiffre de vente de 145 millions de dollars depuis 2005.

Les jeunes marocaines au sein de la communauté représentent une nouvelle génération pleine d'ambition et sont de plus en plus tentées par l'aventure de l'entrepreneuriat en vue de créer leur propres entreprises, estime Amal, présidente de "Metro Home Management", une agence de gestion spécialisée dans l'immobilier haut de gamme.

"On doit se battre tout le temps et foncer", ajoute Amal, qui occupe aussi le poste d'agent immobilier principal de "Keller Williams", l'une des agences immobilières les plus réputées de la grande région de Washington. Selon elle, la persévérance, la patience et le travail assidu demeurent la clé du succès en Amérique.

Rajaa Laghriab, une jeune casablancaise établie depuis treize ans aux Etats-Unis, est un autre exemple de la femme marocaine moderne et hautement qualifiée, qui a réussi une belle carrière au sein de la Banque mondiale puis au Fonds monétaire international grâce à une solide formation dans plusieurs universités distinguées comme l'Université de Maryland et Johns Hopkins.

"Quand je suis arrivée aux Etats-Unis, j'ai eu du mal à m'adapter à la culture et au système éducatif, mais j'ai pu finalement m'intégrer", confie Rajaa, ajoutant que de plus en plus de jeunes marocaines préfèrent les Etats-Unis comme destination pour poursuivre leurs études.

"Aujourd'hui, c'est très réconfortant de voir autant de jeunes femmes marocaines faire des études dans les plus prestigieuses universités américaines et accéder à des postes de responsabilité dans plusieurs domaines", se réjouit-elle.

Rajaa, qui s'apprête à lancer son projet d'autonomisation économique des femmes marocaines dans le monde rural, estime que les jeunes marocaines d'Amérique doivent tirer profit de leur savoir-faire pour investir dans le développement de leur pays d'origine.

Pour sa part, Hind Essayegh a quitté le Maroc à destination des Etats-Unis où elle s'est installée avec son mari dans l'Etat de Maryland après avoir obtenu son master en relations internationales de l'Université Al Akhawayne en 2007.

Cette native de Rabat a décidé de rejoindre l'université communautaire de Montgomery où elle enseigne la littérature arabe depuis huit ans et elle s'est fortement impliquée au sein de la communauté locale à travers l'organisation d'activités interreligieuses et interculturelles.

"J'ai toujours pensé qu'il était de mon devoir en tant que femme marocaine et musulmane de représenter mon héritage et ma culture et de m'engager pour les valeurs de paix et de respect mutuel", souligne cette mère d'une petite fille.

La passion pour la justice sociale et les valeurs de tolérance ont conduit Hind à intégrer "Karamah", une ONG basée à Washington qui œuvre à défendre les droits civils des minorités aux Etats-Unis et à dissiper les préjugés sur l'Islam et le statut de la femme musulmane.

Hind ne cache pas sa fierté du Maroc, un pays admiré pas beaucoup d'Américains comme un exemple à suivre en matière des droits des femmes et de promotion de la tolérance religieuse.

"Cela me fait plaisir de voir mon entourage immédiat prendre conscience de l'engagement du Maroc en faveur de la tolérance religieuse, notamment la position courageuse de Feu Sa Majesté Mohammed V qui avait défié les lois scélérates de Vichy et pris sous son aile protectrice les Marocains de confession juive ou encore la tenue récente du sommet de Marrakech sur la protection des minorités", s'est-elle réjouie.

En Egypte, les chanteuses marocaines signent les plus belles ascensions

Tout au long de la première moitié du siècle écoulé, l'Egypte, tout particulièrement le Caire, a été la destination de prédilection de tout talent qui cherchait à se frayer, de plain-pied, une place dans le très sélect club des grands chanteurs et compositeurs de l'époque.

Les chanteuses marocaines ne sont pas en reste. Elles ont signé et continuent de réaliser les plus belles ascensions à l'instar d'autres musiciens marocains que la capitale égyptienne a vu déferler dans les années 60, dont les plus célèbres n'étaient autres que Abdelhadi Belkhayat et Abdelwahab Doukkali. Ce dernier avait même entretenu des liens très étroits avec de grands artistes égyptiens, notamment Mohamed Abdelwahab qui ne cachait pas son admiration pour l'œuvre de la star marocaine.

A travers leur bref passage, les figures de la chanson marocaine n'entendaient qu'affûter un talent alors à ses prémices. La gent féminine marocaine a débarqué, entre la fin des années 70 et le début des années 80.

Dans la foulée, un talent a très vite émergé et fait ses preuves. La virtuosité d'Aziza Jalal menaçait même de détrôner les grands noms de l'époque.

Malgré un parcours artistique plutôt court, Aziza Jalal a balisé la voie pour l'arrivée et, naturellement, le succès de plusieurs de ses compatriotes.

Avec sa voix puissante et claire, elle devient une star dans le monde de la chanson arabe, collaborant au passage avec les plus célèbres compositeurs et paroliers de la musique arabe classique. Il y a lieu de citer Helmi Bakr, Baligh Hamdi, Said Makkawi et le célébrissime Riyad Sombati.

La diva Aziza Jalal a laissé à la postérité une discographie riche qui a lui a valu une célébrité hors pair en Egypte, en Libye, en Syrie et bien au-delà, notamment dans les pays du Golfe.

Toujours est-il qu'Aziza Jalal n'était pas la seule artiste marocaine à tenir la dragée haute aux figures de proue du temps où elle se produisait, en l'occurrence Warda, Najet Essaghira, Faiza Ahmed, Sabah, Sharifa Fadel, Shadia, entre autres.

Révélation du programme "Mawahib" de feu Abdenabi Jirari, la star de l'"arabian pop" Samira Said a, elle aussi, atterri au Caire, après que le compositeur Baligh Hamdi se soit dit impressionné par la voix de la jeune prodige marocaine.

Avec son album "Al Ghani baad youmine", considéré comme l'un des plus grands succès des années quatre-vingt, Samira Saïd s'approprie un cachet unique dans la musique arabe. Depuis, elle a ouvertement coupé court avec le style classique de la génération des pionniers, avec à l'appui des arrangements plus modernes et un usage subtil des rythmes occidentaux.

A présent, d'autres noms se produisent sur la scène artistique égyptienne, dont Jannat qui séjourne en Egypte depuis deux décennies déjà, emboitant le pas à des chanteuses comme Laila Ghofrane et Aicha El Ouaâd.

Casablanca : Huit artistes marocaines se regroupent pour célébrer le 8 mars

Huit artistes marocaines, passionnées, bouillonnant d'énergie et de créativité, exposent actuellement leurs toiles dans un espace commun à Casablanca, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars. 

Hasnaa Benchekroune, Khadija Afilal, Leïla Lotfi, Mounia Amor Cheikh Lahlou, Mounia Nejm-eddine Boutaleb, Nadia Chellaoui Alaoui, Sanaa Alami Cherkaoui et Souad Bayad se sont ainsi regroupées pour une exposition symboliquement ultra-féminine intitulée "Passionnément femmes".

Des artistes peintres aux styles singuliers qu'elles ont réussi à transposer à travers des démarches originales, des univers croisés qui apportent à cette exposition de la subtilité et de la fraîcheur. 

C'est en se croisant dans des expositions locales ou internationales que l'idée a germé de se réunir pour créer un événement culturel exclusivement féminin qui marque cette journée si particulière.

Sensibilité, joie, douceur, spontanéité, grâce et émotions, sont les maîtres mots qui illustrent le travail des huit artistes marocaines, des peintres créatives et débordantes d'idées, de vitalité et de charme.

Cet événement met exclusivement la femme à l'honneur en invitant les visiteurs à une promenade au cœur de leurs univers. Pour ces artistes, chaque tableau raconte une histoire tout en laissant à chacun la liberté d'y lire la sienne.

Le vernissage de cette exposition est programmé pour le 8 mars à la galerie "Le Chevalet".

(MAP-04/03/2016)

Portrais de femmes marocaines

Houda Chaloun : l'aventurière marocaine qui a érigé le voyage en mode de vie

Pétillante, pleine d'entrain et de vitalité, Houda Chaloun appartient à cette trempe d'aventuriers pour qui les voyages, une existence ponctuée par les départs et les retours, ne sont plus une passion ou un rêve mais plutôt un mode de vie en soi.

Partie sur les routes en juin 2014 pour un voyage qui l'a conduit dans des contrées aussi exotiques que lointaines comme le Nicaragua, le Costa Rica, la Colombie, l'Equateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili, l'Argentine, et même l'Antarctique, Houda s'était offert un petit break au Maroc avant de reprendre là où elle s'était arrêtée: le Brésil. 

Après avoir sillonné le fleuve Amazone pour Mazagao, cité créée il y a 240 ans par les Portugais qui avaient quitté El Jadida, et admiré la baie de Rio de Janeiro, cette informaticienne au destin peu commun s'est lancée fin décembre dans une nouvelle aventure dans l'arrière-pays brésilien, pour être au plus près d'un pays aussi grand qu'un continent et d'une culture aussi multiple que diversifiée.

Contrairement à un premier voyage ponctué de plusieurs arrêts et détours volontaires ou pas, la globetrotteuse a choisi de s'établir au sein d'une communauté rurale dans l'Etat de Sao Paulo pour laisser libre cours à son inspiration et d'attendre "un nouvel appel de la route" qui la guidera vers sa prochaine destination.

Elle profitera également de son séjour dans un écrin de verdure pour faire un voyage spirituel et pour se consacrer à l'écriture d'un livre sur son expérience de voyage, consignée sur son blog moroccannomad.com.

"Il est vrai que le besoin de bouger bouillonne encore en moi, mais il est désormais tempéré par une certaine paix intérieure qui ne voit en le temps et ses impératifs qu'un moyen d'apprendre et non une urgence quelconque", confie à la MAP cette informaticienne qui a plaqué une vie toute tracée pour une vie de découverte et de bohème.

Pour cette aventurière, ce retour au Brésil est avant tout une quête de la "philosophie du moment présent" mais aussi une occasion de goûter au plaisir d'"évoluer au jour le jour, sans plans et sans attaches", de faire de nouvelles rencontres et pourquoi pas de s'engager auprès de son prochain.

Ce mode de vie fait de nomadisme et de rencontres est "quelque part une expérimentation que je n'avais pas prévu au début de mon voyage", affirme cette Jedidie qui a fait du monde son adresse postale.

"Le voyage m'a permis de vivre autrement, d'une manière plus consciente car chaque pas, chaque décision, chaque instant comptent", poursuit la globetrotteuse, en se remémorant avec nostalgie ses premiers voyages d'enfance autour du Maroc.

Des années plus tard, c'est le plus naturellement du monde que Houda se retrouve dans le mode de vie nomade. "Il est vrai que j'ai vu la démonstration de ce mode de vie à maintes reprises lors de mes voyages. Ces voyageurs qui bougent un peu, s'installent quelques mois ou semaines, repartent ... sans trop de planification m'ont montré que c'est possible, mais seulement dans la mesure que chacun le fasse à sa manière", affirme-t-elle.

Au-delà d'une quête intérieure qu'elle espère positive et enrichissante, cette trentenaire férue de voyages lance le 8 mars une série de podcasts sur son blog intitulés "voyage en une minute", question de partager son amour de la découverte et de faire un clin d'œil à toutes les femmes du monde à l'occasion de leur journée internationale.

L'artiste peintre Mariam Jamil: un regard de styliste sur les arts plastiques

Passionnée par le stylisme, Mariam Jamil est une artiste autodidacte qui vit depuis sa tendre enfance dans un monde de couleurs et d'esthétique. Elle a réussi à briller dans l'univers des arts plastiques en le marquant de son empreinte picturale unique.

Native de Salé en 1971, Mariam Jamil a grandi à Khouribga où elle s'est imprégnée du langage des couleurs et des formes sur les bancs de l'école, ce qui l'a incité à suivre une formation professionnelle dans le stylisme pour peaufiner ses talents, obtenant ainsi un diplôme en stylisme d'habits traditionnels et modernes.

Les œuvres de Mariam Jamil, qui vient de représenter le Maroc dans une exposition d'arts plastiques à Médenine en Tunisie, se distinguent par une touche artistique et esthétique faisant la part belle à des métaphores qu'elle puise dans des univers qui se prêtent à moult lectures et interprétations. Elle rend hommage également dans ses toiles à la femme marocaine et au patrimoine culturel populaire.

Prenant part à plusieurs expositions individuelles et collectives à l'échelle nationale, elle a fait du stylisme et du modélisme un tremplin pour se frayer un chemin dans la cours des grands dans le domaine des arts plastiques. Elle a ainsi été honorée le 8 mars à Casablanca avec d'autres plasticiennes marocaines.

Mariam Jamil confie que le secret de son succès réside dans sa détermination et les encouragements de sa famille, en particulier son conjoint qui l'a toujours soutenu à enrichir son style et à s'ouvrir sur différentes expériences picturales et artistiques.

Dans une déclaration à la MAP, le critique artistique Mustapha Soufi a relevé que l'expérience de l'artiste plasticienne Maria Jamil est l'une des plus réussies, au regard de la spécificité de ses toiles qui offrent un périple passionnant dans des univers artistiques dominés par des couleurs vives et des éléments de la nature, tels que la terre et le ciel. 

Il a indiqué que les œuvres de Mariam Jamil constituent des créations uniques qui créent un véritable plaisir visuel et qui sont porteuses de nobles significations sémiologiques.

Et de préciser que cette artiste se distingue par une technique qui consiste à assembler des morceaux de tissus pour créer un ensemble harmonieux et vivant qui reflète les émotions et les sentiments.

De son côté, l'artiste peintre et président du festival "jardin des artistes" de Khouribga, Mohamed Tairit, a noté que les toiles de Mariam Jamil retiennent l'attention de par les formes colorées qu'elles mettent en avant et l'énergie qu'elles dégagent.

Pour sa part, l'artiste palestinien Ahmed Abou El Kass, avait souligné à l'occasion d'une exposition en Tunisie que Mariam Jamil, qui excelle dans le choix des couleurs, se démarque par la forte symbolique qu'elle imprime à ses créations avec une vision artistique moderne et un professionnalisme indéniable, ce qui témoigne, avait-il affirmé, d'une grande maitrise des outils artistiques et créatifs.

L'expérience picturale de Mariam Jamil constitue ainsi une contribution réelle au rayonnement et à l'enrichissement de la scène artistique nationale et à la promotion du rôle et de la place de la femme marocaine dans le domaine culturel.

Esther Benmaman: une artiste-peintre marocaine qui a dédié son talent à retranscrire la beauté du Maroc

Esther Benmaman est une artiste-peintre marocaine dont le destin a voulu qu'elle quitte son pays en 1964 pour élire domicile à Buenos Aires, capitale du pays du Tango. Depuis lors, cette artiste a brillé par son talent qu'elle a dédié au Maroc, pays qui l'a vu naître et où elle a passé ses plus belles années de jeunesse.

En prenant à 20 ans le chemin de l'université de Buenos Aires pour suivre des études de psychologie, Benmaman a emporté avec elle une seule valise pleine de beaux souvenirs qu'elle immortalise depuis plus de 50 ans en donnant corps à des tableaux débordant de beauté, de sensibilité et de créativité.

"Je suis fière d'avoir passé deux décennies de ma vie au Maroc, j'y ai étudié, j'y ai travaillé en tant qu'institutrice à Tétouan et j'y ai vécu des expériences qui m'ont marqué, m'ont aidé à m'intégrer au sein de la société argentine et ont guidé mes choix artistiques en peinture, discipline dans laquelle j'exprime toutes les traditions marocaines ancestrales dont je me suis imprégnée", confie l'artiste-peintre dans un entretien accordé à la MAP.

En plus du choix du Maroc comme thème principal de ses œuvres, Benmaman aime bien s'entourer d'objets lui rappelant son pays de naissance, à voir sa maison de Buenos Aires, un véritable musée marocain regorgeant de trésors de l'artisanat et de photos d'une grande valeur sentimentale qui l'inspirent au début de tout projet artistique.

C'est incroyable ! lorsque je reçois, mes convives n'hésitent pas à poser des questions sur le Maroc en manifestant leur souhait de le visiter et de le connaître, "au point même que je me retrouve dans l'obligation de faire les organisatrices de voyage alors que mes tableaux font figure de brochures promotionnelles qui satisfont la curiosité des Argentins désireux de découvrir la culture et la civilisation de notre pays", plaisante Esther, l'une des figures les plus connues de la communauté juive marocaine établie en Argentine. 

L'artiste-peintre note également que la reconnaissance et l'intérêt manifestés pour son travail lui donnent envie d'aller de l'avant dans le domaine artistique, armée d'une identité qu'elle a transmis à ses enfants, qui se sont abreuvés de la culture marocaine malgré la distance.

Benmaman estime avoir contribué avec un certain succès à la dissémination de la culture marocaine, en soulignant, dans ce sens, que la contemplation de ses œuvres par le public ne s'arrête pas à l'aspect artistique mais va au-delà pour s'interroger sur les bijoux portés par la mariée ou sur la symbolique des vêtements qu'elle porte lors de certaines occasions. 

Pour ses tableaux qui célèbrent sa vie au Maroc et ses origines, deux thèmes récurrents dans ses œuvres, Esther puise l'inspiration de son travail quotidien en tant que designer et de souvenirs qu'elle garde de célébrations comme les mariages marocains et les baptêmes. 

"C'est une façon pour moi de raconter mon histoire et une méthode de travail que j'ai adoptée pour m'exprimer à travers les traits des pinceaux", raconte cette septuagénaire au visage radieux.

Pour illustrer ses propos, Esther dévoile un tableau intitulé "une seule fois et pas une de plus" qui représente une mariée se regardant dans le miroir allusion faite à une ancienne coutume tétouanaise selon laquelle chaque mère invitait sa fille sur le point de se marier à se regarder "une seule et unique fois" dans le miroir en étant habillée de ses plus beaux atours. Une pratique qui devait exprimer le souhait de la mère que le mariage de sa fille dure.

Du point de vue esthétique, l'artiste-peintre n'a pas caché son amour pour la ville de Chefchaouen, cette ville "bleue envoutante" qu'elle se fait un point d'honneur de visiter à chacun de ses voyages au Maroc. "Ses femmes jeblies sont d'une grande beauté. Pour cette raison j'ai réalisé plusieurs toiles qui illustrent la beauté de cette ville", ajoute Benmaman, qui se fait une joie de rendre hommage à la beauté et à l'authenticité de la femme marocaine.

Exprimant son souhait de voir les femmes marocaines poursuivre leur chemin sur la voie du développement, l'artiste affirme n'avoir aucun doute sur le fait qu'elles atteindront le plus haut niveau surtout que SM le Roi Mohammed VI a accordé à la femme la place qui lui revient et l'a entourée de Sa sollicitude pour réaliser prospérité et développement.

Le Maroc est "un pays du bonheur où j'ai vécu une vie familiale extraordinaire. Que veut-on de plus si ce n'est de savourer cette belle cohésion et ce respect mutuel qui le caractérisent depuis des décennies", s'interroge Benmaman, avant de souligner que les années passées dans ce pays l'ont convaincu qu'il s'agit d'un pays extraordinaire, une affirmation qu'elle s'attèle à exprimer à travers les arts plastiques.

"Lorsque l'on aime le Maroc on ne peut pas mettre des distances avec ce pays et l'on prend soin chaque jour d'ouvrir la porte aux souvenirs que nous gardons de ce pays", explique l'artiste-peintre.

Depuis le balcon de son domicile, où trônent des pots de basilic et de géranium herbe à Robert, deux plantes dont les senteurs lui rappellent le Maroc, Esther se plonge chaque matin dans ses souvenirs à la recherche d'images, d'histoires et de couleurs à immortaliser dans ses toiles.

Kamilia Lahrichi : un visage radieux du journalisme au féminin en Amérique Latine

A moins de trente ans, Kamilia Lahrichi est l'une des rares correspondantes internationales en freelance à avoir choisi de s'installer en Amérique du Sud, un challenge qu'elle relève tous les jours à force de persévérance et de détermination.

Pour cette journaliste qui jongle avec aisance entre l'arabe, le français, l'anglais et l'espagnol, ce choix de carrière émane avant tout d'une volonté de faire un travail d'action permettant d'apporter une contribution positive à la société.

"J'ai toujours voulu faire un travail d'action qui permette de changer les choses de manière positive au sein de la société et de la communauté dans laquelle je vis", confie à la MAP cette journaliste qui s'est fait un nom au sein de tribunes aussi réputées que Thomson Reuters, CNN International, The Huffington Post, USA Today, South China Morning Post (Hong Kong), International Finance Magazine (Angleterre), Buenos Aires Herald, The Argentine Independent ou encore L'Orient-Le Jour et The Daily Star (Liban).

C'est à travers le journalisme que Lahrichi s'attèle à mettre en lumière des sujets qui lui paraissent être très importants comme les droits de l'homme et l'environnement.

Née à Casablanca où elle a passé une partie de son enfance avant de s'installer en France, Kamilia a fait un brillant parcours académique sanctionné par une Licence et un Master en Journalisme, spécialité télévision à l'Ecole Supérieure de Journalisme de Paris, avant d'obtenir un Master of Art en Relations Internationales à l'Université de New York (NYU).

Grâce à une solide formation et à une volonté de se perfectionner, cette journaliste hors pair a multiplié les expériences professionnelles au Moyen-Orient, à Hong Kong et ailleurs avant de s'installer à Buenos Aires, d'où elle couvre les développements régionaux des autres pays d'Amérique latine. 

Reconnaissant que ce n'est pas chose facile de mener une carrière internationale en Amérique du Sud en général et en Argentine en particulier, Kamilia estime qu'il s'agit d'un "milieu très compétitif dans lequel il faut se faire une place à force de volonté, de persévérance et de travail".

Bien qu'elle mène une vie à 100 à l'heure, la jeune femme a gardé des liens solides avec sa famille au Maroc, qu'elle visite régulièrement. 

"J'ai une image très positive du Maroc qui est un pays en plein boom et où il y a beaucoup d'opportunités dans le domaine de l'entrepreneuriat et des énergies renouvelables", se réjouit Lahrichi, en rappelant que le Maroc est un pays très stable qui attire de plus en plus d'investissements et de projets au niveau international, allusion faite à la centrale solaire Noor 1, l'une des plus grandes installations de ce type au monde. 

S'agissant de ses sources d'inspiration, Lahrichi reconnait qu'elle a été élevée avec des femmes indépendantes au caractère bien trempé ce qui l'a encouragé à se lancer dans une carrière qui la passionne.

"Je souhaiterais voir plus de femmes notamment dans les médias", poursuit cette journaliste, l'une des rares femmes journalistes à travailler en Argentine avec une caméra, un domaine plutôt réservé aux hommes. 

De son avis, "ne pas avoir de voix assez fortes de femmes au sein des médias a un impact assez important au niveau de la perspective que les lecteurs ont d'un pays".

"Au final, un article écrit par un homme et des analyses politiques faites seulement par des hommes donnent fatalement une perspective assez masculine sur la politique, l'économie mais aussi la société", constate-elle, en soulignant l'impératif d'avoir "plus de femmes en journalisme et dans les médias au Maroc et dans tous les pays du monde pour pouvoir inverser un petit peu les perspectives internationales et nationales d'aujourd'hui". 

Récipiendaire de plusieurs bourses de la National Press Foundation à Washington et de la Fondation des Nations Unies à New York, Kamilia a été sélectionnée comme leader émergeant par l'Alliance des Civilisations des Nations Unies, ce qui lui a permis de voyager au Qatar, en Jordanie et au Maroc.

En mars 2015, elle s'est vue attribuer le trophée de mérite pour son travail en tant que correspondante étrangère et en tant que représentante d'une nouvelle génération de jeunes femmes marocaines leaders.

Femmes ministres: des militantes de longue haleine

Les femmes marocaines mènent, depuis belle lurette, un combat de longue haleine pour renforcer leur participation dans la vie politique. Aujourd'hui, elles sont six femmes ministres à briller de mille feux au sein de l'Exécutif.

Ces femmes d'action, engagées en politique, farouchement déterminées à concrétiser leurs ambitions et mères de famille, ont pu transcender tous les obstacles et relever les défis en vue de conférer un nouveau souffle à la cause féminine, contribuer à favoriser la représentativité des femmes et faire valoir leur droit à occuper des postes de décision.

C'est le cas de la ministre déléguée chargé de l'Eau, Charafat Afilal, qui a dû batailler, bras-le-corps, depuis sa tendre enfance pour se frayer un chemin sur la scène politique.

Fille d'un ancien militant du Parti de la libération et du Socialisme (PLS), actuel Parti du progrès et du socialisme (PPS), Mme Afilal, s'est battue pour défendre les droits des enfants, sous la banière de l'Organisation des pionniers enfants du Maroc, devenue aujourd'hui la Jeunesse socialiste "Jeunesse du PPS".

"Très jeunes, nous participions, mon frère et moi, aux activités de la jeunesse du parti et c'est à partir de ce moment que j'avais entamé mon parcours politique" a-t-elle déclaré à la MAP.

Outre son engagement prodige en politique, elle s'est consacrée à ses études scientifiques qu'elle réussit avec brio. En parallèle avec son poste d'ingénieur à l'Office national de l'eau potable (ONEP), l'actuelle ministre intègre le bureau politique du PPS dès l'âge de 27 ans, devenant ainsi la plus jeune membre de cette instance.

Elue députée en 2011, Mme Afilal, voit sa carrière politique prendre désormais un autre tournant avec sa nomination par SM le Roi à la tête du département de l'Eau en 2013.

Dans un autre département, tout aussi important que stratégique, Jamila El Moussali, ministre déléguée auprès du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres, nommée par le Souverain à ce poste le 20 mai 2015, a débuté sa carrière de militante sous une casquette associative.

S'occupant de la question de la femme et de la famille et figure de proue du Parti Justice et Développement (PJD), Mme Moussali était vice-présidente de l'Association du renouveau de la conscience féminine du parti de la lampe, et avait dirigé également le Centre "Al Wiam" pour l'assistance familiale.

Membre du secrétariat général du parti et élue député, la ministre occupait également le poste de vice-présidente de la Commission des affaires étrangères, de la défense nationale et des affaires islamiques à la Chambre des représentants, et depuis 2012, elle est membre de cette Commission et de celle de l'enseignement, de la culture. 

Un parcours aussi riche que diversifié qui lui a valu d'occuper une place de choix dans les rangs de son parti et au niveau du paysage politique et gouvernemental.

Certes, ces deux cas de figure "ne sont guère isolés". Ils renvoient à d'autres femmes qui ont également réussi brillement leur carrière et se sont distinguées dans un monde où les responsabilités qu'elles assument relevaient naguère du domaine de l'homme. 

Il s'agit de la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mbarka Bouaida, de la ministre déléguée auprès du ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Hakima El Haite, de la ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Bassima Hakkaoui, et de la ministre de l'Artisanat, de l'Economie sociale et solidaire, Fatema Marouane. Ces militantes de grande envergure ont fait bouger les lignes, briller dans des portefeuilles stratégiques et pris la relève d'Aziza Bennani, première femme à avoir accédé au poste de ministre au Maroc (1997-1998).

Qu'elles soient ministres, députées, conseillères générales, mairesses ou conseillères municipales, les Marocaines ont fait preuve d'un engagement sans faille pour promouvoir et renforcer la représentativité politique des femmes dans une conjoncture marquée par de profondes mutations en faveur de l'émancipation de la femme.

Grâce à leur détermination et leur volonté infaillible, elles ont réussi à s'imposer et à exceller dans des domaines qui étaient depuis fort longtemps l'apanage des hommes, malgré les contraintes objectives de la vie sociale: elles sont des épouses et des mères... 

L'écrivaine Najat El Hachimi, un trait d'union entre les cultures espagnole et marocaine

Nombreux sont les écrivains espagnols originaires de pays comme le Maroc, mais rares sont ceux qui ont réussi à occuper une place sur la scène littéraire du pays ibérique à l'image de la Marocaine Najat El Hachimi.

El Hachimi appartient justement à cette catégorie d'écrivains qui ont pu se faire un nom en Espagne dans le monde de la littérature d'expression catalane, grâce à ses compétences littéraires et sa vaste culture.

Née en 1979 dans la province de Nador, elle a immigré en compagnie de sa famille en Catalogne, dans le nord-est de l'Espagne, où son père était venu travailler. Après de brillantes études secondaires, Najat a intégré l'université pour suivre des études de philosophie au sein du département de la langue arabe.

Son passage à l'université lui a permise de s'imprégner de la culture arabe avec sa richesse cognitive et de la culture espagnole avec son universalisme. Ce brassage culturel a beaucoup aidé Najat El Hachemi à s'imposer sur la scène littéraire ibérique. 

Plusieurs observateurs soulignent que l'écrivaine marocaine a enrichi la littérature espagnole à travers ses œuvres qui plongent le lecteur dans des méandres de la réflexion inhabituels et inexploités. Elle a, en outre, apporté une valeur ajoutée à la culture du pays ibérique grâce à son audace, fruit de sa double culture. 

"L'un des secrets de la réussite de Najat El Hachemi est qu'elle a su jeter un pont entre deux civilisations différentes et dont les fondements reposent sur le roman, sans renoncer à dire toute la vérité sur les sociétés des deux rives, partant de sa propre conception des questions liées à l'appartenance et à l'identité", écrivait le journal La Vanguardia en 2015 lorsque la romancière marocaine avait remporté le prix Sant Joan BBVA de littérature catalane pour son roman +La Filla estrangera+.

L'écrivaine suscite chez ses lecteurs des réactions inédites sur des questions liées à leurs "positions figées" en les aidant à démonter des stéréotypes qui ignorent l'aspect universel de l'identité.

Najat El Hachemi a ainsi réussi s'imposer sur la scène littéraire catalane et espagnole, comme en témoignent les nombreux prix littéraires qu'elle a reçus, comme celui obtenu en 2004 pour son roman +Moi aussi je suis catalane+. 

Dans le même sens, son roman +L'ultim patriarca+ (Le dernier patriarche) a été en tête des ventes en Espagne. Ce livre qui avait battu tous les records a permis à Najat El Hachimi de décrocher en 2007 le prix Ramon Lull, la plus prestigieuse distinction littéraire catalane. 

Très salué par la critique, +L'ultim patriarca+ raconte les conflits d'un immigré marocain avec sa fille adolescente qui cherche sa liberté personnelle et sa place dans la société catalane. C'est l'histoire de Mimoun Driouch qui, de simple maçon, va créer sa propre petite entreprise de construction. Après de longues années passées en Catalogne loin de sa famille laissée au Maroc, il décide de faire venir sa femme et ses enfants dans le cadre du regroupement familial.

La dernière distinction obtenue par El Hachimi a été le "prix de l'année de la ville de Barcelone" reçu en février dernier avec plusieurs écrivains et universitaires dont l'historien Paul Preston, Ricardi Piglia et le journaliste Carlos Capdevilla.

Il s'agit d'une énième reconnaissance de l'immense talent et de la maturité littéraire de la romancière marocaine.

Darifa et Noura, des militantes aguerries au service de la femme immigrée

L'expérience de dépaysement et les contraintes d'adaptation dans un pays, comme la Hollande, aux normes et aux mœurs quelque peu différentes de celles de leur pays d'origine, le Maroc, ont bel et bien marqué, Darifa et Noura.

Aujourd'hui, en militantes associatives aguerries, elles ont fait du combat d'intégration et d'émancipation des femmes immigrées en situation précaire leur défi de tous les jours.

A Van Limburg Stirumstraat 119, dans la banlieue ouest d'Amsterdam, où se concentrent plusieurs communautés étrangères, Darifa Benhadhoum et Noura Aamour, natives respectivement de Tanger et de Tétouan, sont actives au sein de leur association 'Samen Sterk Vrouwen West'' (femmes de l'ouest, ensemble fortes), ouverte à l'ensemble des femmes immigrées, notamment marocaines, en difficulté.

Dans le local nouvellement et sobrement aménagé, se rencontrent des femmes surtout de la première génération ou fraichement arrivées aux Pays-Bas, pour apprendre la langue, échanger les expériences de la vie quotidienne, échapper à la routine du foyer ou, le cas échéant, s'initier à un métier comme la cuisine, la couture ou la broderie.

Pour Darifa, présidente de l'association, le défi était de faire en sorte que les femmes immigrées ne 'subissent plus les mêmes souffrances'' qu'elle et ses compatriotes avaient endurées par le passé.

Se confiant à la MAP, Darifa revient sur son parcours de combattante depuis son arrivée, 20 ans plus tôt dans le royaume de la Tulipe.

'Puisque je ne parlais pas le Néerlandais et je ne savais rien sur la société néerlandaise, j'avais du mal à m'intégrer et à avancer. Un sentiment d'impuissance accentué par l'absence d'ONGs pour me soutenir'', raconte-t-elle.

La militante marocaine va prendre son mal en patience et retrousser ses manches pour apprendre la langue néerlandaise, un outil indispensable pour intégrer la société d'adoption et déchiffrer ses codes. 'Aujourd'hui, du haut de mes 20 ans d'expérience aux Pays-Bas, je me sens plus proche des femmes immigrées, de leurs souffrances et de leurs besoins'', souligne la présidente de l'association Samen Sterk Vrouwen West.

Car, explique-t-elle, on ne peut imaginer le sentiment d'impuissance des femmes immigrées ne parlant pas le Néerlandais lorsqu'elles se rendent aux écoles de leurs enfants et aux administrations pour obtenir des papiers.

'Les accompagner, les aider à apprendre la langue mais aussi les informer de leurs droits, c'est le quotidien des bénévoles de l'association'', poursuit-elle.

Et d'ajouter que l'association se concentre tout particulièrement sur la promotion de la situation de la femme marocaine aux Pays-Bas, notamment celle au foyer, en vue de l'aider à surmonter les difficultés rencontrées sur les plans social et culturel au sein de la société néerlandaise.

Mme Benhadhoum, qui pointe du doigt notamment les difficultés familiales, linguistiques et d'intégration, affirme que les femmes marocaines aux Pays-Bas ont besoin d'être informées de leurs droits pour mieux intégrer la société et, partant, protéger leurs familles et enfants.

Entre autres priorités dressées par l'association, souligne cette militante associative, figurent la promotion de la communication, le renforcement des liens entre les femmes marocaines à Amsterdam et ailleurs et la création de liens avec les autres communautés notamment néerlandaise en faveur d'un meilleur vivre-ensemble.

Salwa El Gharbi, une voix associative engagée pour la diversité culturelle en terre espagnole

Infiniment sensible aux questions des droits humains et de la diversité culturelle, Salwa El Gharbi incarne l'image d'une femme qui, au fil de 20 ans d'expatriation en Espagne, a choisi de ne pas rester à l'écart des enjeux de la société d'accueil.

Cette native de Tanger a fait de l'interculturalité, de la médiation et de la lutte contre le racisme et les discriminations son cheval de bataille là où elle peut apporter des réponses de terrain, depuis qu'elle s'est installée dans la capitale catalane, Barcelone, en 1994.

Fidèle à ses principes, Salwa El Gharbi a choisi une voie professionnelle en ligne avec celle à laquelle ses études de droit à l'Université de Fès la prédestinaient. Femme aux multiples casquettes, elle n'a jamais hésité à mettre ses connaissances et son savoir-faire au service de tous ceux qui éprouvent mal-être, marginalisation et intolérance.

Mme El Gharbi a occupé, de 2002 à 2012, le poste de directrice du département des droits de l'Homme et de la diversité culturelle et de responsable de la division de gestion de la diversité au sein du prestigieux centre de l'UNESCO en Catalogne (UNESCOCAT).

Pendant plus de dix ans, elle a eu la chance et les moyens de se frotter aux questions les plus diverses auxquelles s'intéresse l'institution onusienne et de se faire une place aux côtés des acteurs catalans qui s'occupent de l'immigration, de la diversité culturelle et religieuse ou de la protection des droits de l'Homme. 

L'engagement de Mme El Gharbi en faveur des nobles causes libertaires et humanitaires, qui n'a jamais faibli même après avoir quitté l'UNESCOCAT, lui a inspirée plus de vigueur lors de ses missions en tant que consultante pour le compte, entre autres, du gouvernement autonome de la Catalogne, de la Députation de Barcelone, de la Fondation Ibarruri, de la Fondation Jaume Bofill ou de l'Institut Européen de la Méditerranée (IEMed). 

Elle a donc, petit à petit, développé une expérience professionnelle internationale qu'elle a mise à profit dans plusieurs projets de gestion, de sensibilisation, de consulting, de recherche et de formation dans les domaines sociaux, culturels et éducatifs.

Présidente de l'Association AFKAR (Association de Formation, Consulting Appliqué et Recherche), elle est l'auteure d'une série de publications et de recherches sur des sujets aussi diversifiés que "l'islam et la femme dans la tradition musulmane", "les traditions et les libertés", "le discours médiatique sur l'immigration", "l'identité et l'Autre" et "l'immigration et la crise économique".

Tantôt conférencière, médiatrice interculturelle et chercheuse, tantôt formatrice, consultante, organisatrice de colloques, élaboratrice de contenues ou coordinatrice, Mme El Gharbi montre de fait la voie à tous ceux et celles qui, en terre d'accueil, souhaitent faire de l'intégration un levier du vivre-ensemble et surtout mettre en avant l'image authentique de la Mère-patrie.

Mitak el Islam Daoudi, une jeune professionnelle de l'art plastique et visuel aux compétences multidimensionnelles

Rares sont les femmes marocaines qui ont pu tracer un parcours professionnel remarquable, et réussi avec brio à présenter une image honorable de leur mère patrie dans l'espace latino-américain. 

Mitak el Islam Daoudi, la jeune plasticienne marocaine résidant au Mexique, est l'une de ces femmes accomplies, qui a commencé à se frayer, résolue, son chemin pour laisser une emprunte particulière dans le monde de l'art visuel et plastique, avec une créativité multiforme, qui tire sa finesse de la lumière et du son. 

Les oeuvres de la jeune artiste marient, non sans doigté, une multitude de médias dans l'art visuel qu'elle maîtrise avec aisance, et à travers lequel elle transmet une pensée philosophique soufie, dans des déclinaisons artistiques où s'entrelacent le génie de l'artiste et la passion du public. 

Au coeur de ce monde singulier, Mitaq el Islam traduit ses sentiments, résultante d'une interaction avec le monde extérieur, en images nouvelles et esthétiquement captivantes, et énonce ses sensations en des formes et des déclinaisons tangibles. 

Dans ses créations, la jeune artiste fait usage de plusieurs techniques sonores (poésie) et visuelles (photos et montages vidéo) et plastiques pour transporter le public dans des mondes mystérieux où s'enchevêtrent rêves, signes et symboles, et où elle dépeint une idée à travers un texte visuel qui fait appel aux sens et aux sentiments. 

Originaire de la ville de Fès, Mitaq el Islam a été élevée dans une famille d'artistes: son père Maati Daoudi est connu pour ses oeuvres sur les couleurs et les espaces, alors que sa mère est la plasticienne Oum el Banine Slaoui. 

Titulaire d'une licence en sciences de l'éducation de l'université de Granada en Espagne en 2007, Mitak el Islam est également lauréate de l'Institut national des beaux arts. Elle a ensuite reçu une bourse du gouvernement mexicain pour un master en arts visuels de l'université nationale des beaux arts à Mexico City. 

En parallèle, la jeune artiste, qui est membre de l'association des artistes maghrébines au Maroc, a assisté à plusieurs ateliers dans les nouvelles techniques artistiques en Maroc, en Espagne et au Mexique. Elle a également pris part à de nombreuses expositions, et est auteure de plusieurs publications sur la poésie sonore et la poésie visuelle en langue espagnole.

Malika Laabdellaoui, une Marocaine au service du dialogue interreligieux en Allemagne

Confrontée depuis son enfance à des questions sur sa religion en tant que musulmane expatriée, Malika El Abdellaoui s'investit depuis plusieurs années dans le renforcement de ses connaissances et œuvre aujourd'hui à la consolidation du dialogue interreligieux dans son pays d'accueil, l'Allemagne, forte de sa culture et de sa différence.

Aujourd'hui, Malika Laabdellaoui, qui a étudié la psychologie en s'intéressant au domaine religieux, fait partie de ces marocaines qui se sont distinguées sous le ciel européen.

Malika est actuellement à la tête du conseil supérieur des Musulmans dans la région de Rheinland-Pfalz, à l'ouest du pays, grâce à son action et ses efforts constants dans la défense des droits des Musulmans pour réaliser la complémentarité et le vivre-ensemble.

Native de Nador, Malika affirme avoir réussi a réaliser une partie de son rêve en s'impliquant activement dans la culture du dialogue interreligieux et la promotion des valeurs humaines communes, basées sur le respect de la diversité et de la différence.

Arrivée en Allemagne avec sa famille quand elle avait 12 ans, elle confie à a MAP avoir été sans cesse interpellée à l'école par ses enseignants et ses camarades de classe sur sa religion: l'Islam. 

''Je recevais une multitude de questions tout au long de mes études, je devais y répondre et pour cela il m'a fallu consacrer une partie de mon temps à l'approfondissement de mes connaissances en tant que Musulmane pour pouvoir défendre ma religion'', affirme-t-elle.

Malika, en brillante élève, va rejoindre l'Université en se spécialisant dans la psychologie. Mais, les interrogations l'ont accompagnées sur l'Islam out au long de son cursus, une raison suffisante pour qu'elle poursuit ses recherches sur le sujet et partager ses connaissances avec ses professeurs et ses camarades.

Elle choisira juste avant l'obtention de son diplôme de fonder un foyer tout en intégrant des associations actives dans le domaine du dialogue interreligieux et l'action sociale. De nouveaux engagements qui n'ont pas affecté la détermination de cette militante marocaine pour poursuivre ses recherches et partager ses connaissances.

Elle va ainsi accumuler une expérience qui la mènera à participer de manière active dans l'évaluation de la situation des Musulmans et la mise en valeur de leur culture, leur civilisation et leurs valeurs à l'occasion des manifestations et des rencontres organisées au sein de l'université, des églises, des mosquées ou des ONG.

Elle œuvre également à renforcer l'intégration des Musulmans dans la société allemande pour favoriser l'entente et le vivre-ensemble.

Selon elle, les autorités allemandes sont appelées à reconnaitre tous les droits des citoyens musulmans, respecter leur spécificité et comprendre leurs préoccupations à l'instar des chrétiens et des juifs. De même, les Musulmans ont l'obligation d'honorer leur religion en forçant le respect par une conduite exemplaire et une parfaite intégration dans le respect des valeurs du pays hôte.

Malika a publié deux ouvrages en allemand sur la prise en charge sociale et psychique des patients musulmans.

En tant que présidente du conseil supérieur des Musulmans dans la région de Rheinland-Pfalz, Malika est en contact permanent avec le gouvernement local pour défendre les intérêts des Musulmans dans sa région.

Soumia El Bougafria, l'écrivaine en quête du "texte singulier"

S'illustrant dans le roman, la nouvelle et la très courte nouvelle, plongeant le lecture dans le monde de la femme et de l'enfant et abordant diverses questions sociales, Soumia El Bougafria qui a fait montre de l'étendue de son talent d'écrivaine dans plusieurs genres littéraire, se dit toujours en quête du "texte singulier". 

Au début de chaque nouvelle œuvre, mon enthousiasme est à son comble se nourrissant de l'espoir de réaliser enfin le "texte singulier", mais dès que l'écriture prend forme il s'estompe laissant la place à la déception, confie à la MAP Soumia El Bougafria à l'occasion de la journée mondiale de la femme. Jusqu'à présent je ne peux affirmer avoir produit le "texte singulier" tant espéré depuis que je tiens la plume à la main, souligne avec beaucoup d'humilité l'écrivaine Soumia El Bougafria, affirmant tout de même que chaque nouveau texte lui procure plus de satisfaction que le précédent.

En dépit des échecs et des grandes déceptions qui ont jalonné mon parcours et bouleversé le courant de ma vie, je ne me suis jamais laissée envahie par le pessimisme, a-t-elle affirmé, expliquant le secret de son optimisme et de l'espérance qui ne s'éteint jamais à l'intérieur d'elle, par sa foi inébranlable dans la continuité de la vie qui ne s'arrête jamais face à une déception, un défi ou un obstacle aussi immenses soient-ils.

Evoquant ses débuts, l'écrivaine révèle que la plume l'a accompagnée tout au long de son enfance, notant que c'est l'outil avec lequel elle a immortalisé tous les événements aussi bien heureux que triste de sa vie.

El Bougafria, une écrivaine foisonnant de talent entre roman, nouvelle, très courte nouvelle et essai, affirme être attirée par la très courte nouvelles plus que les autres genres littéraires, peut-être parce qu'elle absorbe, se demande -t- elle, ses sentiments, ses potentialités et ses efforts ne lui laissant point d'énergie pour les investir dans les autres genres.

La créatrice de "Aqwass" et "Issyan Abyad" ne cache pas sa relation intime avec la très courte nouvelle d'autant plus qu'elle a contribué à la création de ce genre littéraire à travers ses deux recueils de près de deux cents textes, qui ont garni son parcours littéraire en lui garantissant une notoriété qu'elle n'a pas pu atteindre à travers les autres genres littéraires.

Elle s'est dite fière de l'intérêt porté à son expérience littéraire par les grands écrivains tels Jamil Hamdaoui, Mohamed Eamsis, Mohamed Youb, Hamid Rkata. Selon l'écrivain Mustapha Salwi, Soumia El Bougafria figure parmi les narratrices contemporaines qui convainquent le plus dans le genre de la très courte nouvelle.

Soumia El Bougafria que la deuxième édition du festival arabe de la très courte nouvelle (Nador 2013) a été baptisée de son nom, est optimiste sur l'avenir de ce genre littéraire, estimant que ses racines vont se consolider davantage dans le champ de la narration en termes de production, de débat et de lecture. S'agissant des thèmes et sujets qui l'attirent, l'écrivaine rifaine a révélé qu'elle était au début habité par les sujets de la femme mais après les acquis réalisés dans ce domaine, elle s'est orientée vers les questions sociales et internationales d'actualité.

La diversité des sujets abordés par l'écrivaine se traduit dans ses romans et ses recueils de nouvelles comme "Nahr Sabaya", "Kamara Arrif", "Achikat Alaban", "Zoulija", "Raqs Ala Al Jamr" et le recueil "Ajniha Saghira" qui a marqué son début littéraire en 2009.

El Bougafria n'a pas manqué en tant que mère d'écrire pour et sur l'enfant en vue de sensibiliser sur les droits et devoirs de cette catégorie sociale, de développer ses capacités et d'attirer l'attention sur les dangers le guettant, en consacrant à ce sujet des romans et des recueils de nouvelles à l'instar de "Alae-eddine et l'ordinateur magique", "l'empereur chamchoun et la mystérieuse fleure", "le prince perdu" et "l'enfant volant".

Firdaous El Hamdi : le cœur et l'intellect en atomes crochus pour défendre des valeurs universelles

Déterminée, autonome, affectueuse et compatissante, Firdaous El Hamdi semble avoir toutes les qualités pour mener à bien le travail associatif et vulgariser les valeurs qu'elle prône : paix, tolérance et liberté d'expression, et ce en dépit de son jeune âge.

A 22 ans, cette jeune femme, originaire de Nador, ne peut que s'enorgueillir de son actif et de ses succès dans le domaine associatif, une planète à embûches que seule une personne au goût du challenge peut y atterrir.

Elle a fait ses premiers pas dans ce monde de bénévolat à l'âge de 19 ans, comme membre actif de l'ONG estudiantine internationale AIESEC, qui défend les valeurs de la paix universelle à travers l'échange interculturel. 

Elle était membre active du département des ressources humaines de cette ONG où elle a fait ses preuves, ce qui lui a valu la confiance de ses amis qui l'ont faite, une année après par vote, vice-présidente chargée des ressources humaines. 

"Cette ONG était le premier pas dans un chemin qui m'a choisi et vers l'engagement dans la défense des valeurs qui sont les miennes, celles du respect de la diversité ethnoculturelle, de la liberté d'expression et de l'achèvement du potentiel humain au-delà des spécificités de race, de religion, de langue, d'origine socio-économique ou de situation sanitaire", confie à la MAP cette fille avec un sourire gracieux et une voix vibrante qui ne réussissent pas à dissimuler sa force de caractère.

"La première expérience me faisait un plaisir énorme", nous dit cette étudiante à la Faculté des sciences de l'éducation, en battant de longs cils noirs qui laissent deviner un regard angélique et vivace à l'image de l'anémone couronnée, sa fleur méditerranéenne préférée.

Cette femme de cœur et d'intellect, qui se voyait journaliste, écrivaine romancière, a choisi, par la suite, de s'engager dans nombre d'entités de la société civile avec lesquelles elle partage les mêmes valeurs et aspirations. 

Aidée par sa formation académique (Master2 Sciences de l'Education, Spécialité éducation des enfants en difficulté), cette âme sensible a aussi milité pour les droits des enfants à la santé, à la protection et surtout à l'éducation au sein de la Ligue marocaine pour la protection de l'enfance. 

Convaincue de l'éducabilité de tous, notre jeune militante a aussi intégré l'Association marocaine pour la réduction des risques des drogues qui lui a permis d'aider les jeunes à défier toute situation ou condition de vie passagère et de réaliser l'achèvement du potentiel humain. 

Animée par sa passion pour le changement et stimulée par ses lectures en histoire, en politique et en philosophie, cette rifaine polyglotte, qui maîtrise parfaitement l'arabe, le français et l'anglais, a rejoint un réseau international virtuel de jeunes, appelé la "world youth alliance" qui encourage le dialogue interreligieux et interculturel. 

En 2015, cette guerrière rêveuse a décidé de donner du punch à son parcours associatif, en prenant la grande décision de créer un bureau local de "People to People", une ONG internationale fondée par l'ancien président américain Dwight D. Eisenhower, et qui promeut la paix à travers la compréhension, en donnant la chance aux jeunes d'être des diplomates de la paix et du dialogue.

La décision ne s'avère pas facile pour une fille de son âge, mais Firdaous a une dose de volonté suffisante et a appris mille et une leçons en leadership qui l'ont qualifié à assumer cette responsabilité.

Les premières démarches de création du bureau ont été entamées à l'aide des réseaux sociaux. Son image bien soignée, sa forte présence, des contacts de qualité et les encouragements de sa modeste famille lui ont été d'un grand réconfort. 

Celle, qui s'amuse à chantonner "Let it Be !" de The Beatles, s'est ainsi précipitée à constituer le bureau local, composé de jeunes femmes et hommes triés sur le volet. 

L'associatif est un chemin qui n'est pas parsemé de fleurs, reconnait cette fervente patriote, regrettant un manque de clarté des attributions, des responsabilités et des limites de responsabilité de ce champ d'intervention au Maroc. 

"Ceci dit, comme dans tous les types d'organisations, les problèmes rencontrés sont des problèmes typiques qui peuvent être rencontrés dans d'autres domaines", se rattrape celle qui sait "donner plus de sens à toutes les choses pourvues de sens". 

Pour cette travailleuse sociale chez la Fondation Lalla Salma - prévention et traitement des cancers, l'engagement associatif permet, outre le service de l'autre, une satisfaction psychologique.

"Et de plus en plus, on s'éloigne du nihilisme dans lequel on peut tomber si à certains moments on ne peut pas comprendre l'utilité de notre être dans l'immensité de l'univers", lance-t-elle, écartant l'idée de faire du travail associatif un "tremplin pour la réalisation d'ambitions professionnelles ou personnelles". 

Et qu'en est-il de l'homme de ses rêves ? "Un peu du chanteur John Lennon, un peu du philosophe J.P Sartre, un peu du romancier Amine Maalouf, un peu du poète Omar Khayyam, ....des profils disparates dans les dimensions spatio-temporelles, certes, mais qui coulent vers la même source : un humaniste à son insu, un amant de la vie", nous répond. 

"Je me permets de rêver", nous dit cette douce battante dont les seuls engagements sont les études, les actions sociales et l'épanouissement personnel et professionnel.

Professeur Aicha Behaj : l'éducatrice au service des personnes handicapées à Agadir...lutte contre son propre handicap

L'éducatrice et pédagogue Aicha Behaj a toujours été un grand soutien, en tant que bénévole, pour les établissements scolaires depuis son entrée dans le domaine de l'enseignement au début des années 80 du siècle passé. 

Tout le personnel de ces institutions scolaires témoigne de l'assiduité et du sens élevé de volontariat chez cette grande dame qui amène avec elle sourire et espoir, là où elle va. Elle s'est activement attelée à aménager des espaces verts à l'intérieur des écoles en veillant à l'implication des élèves, filles comme garçons, dans son initiative de façon à les familiariser avec ce type d'action et à éveiller en eux le sens du bénévolat en les éduquant aux valeurs de la beauté et de la citoyenneté qui font remonter la société à un niveau supérieur de civilisation et de développement. 

Cette pédagogie active basée sur des valeurs esthétiques sûres avait marqué l'esprit de cette généreuse enseignante qui encourage, à son tour, ses élèves à aimer et pratiquer les beaux-arts, dont le dessin, les artisanats créatifs ou "craftworks creatives", le décor ainsi que le réaménagement artistique des espaces scolaires.

L'action bénévole de Mme Behaj ne s'est pas limitée à l'éveil scolaire ni à l'éducation aux beaux-arts, mais elle s'est étalée pour couvrir une catégorie d'enfants souvent négligée et marginalisée, à savoir les enfants aux besoins spécifiques.

Les petits handicapés, marginalisés dans beaucoup d'établissements scolaires, ont enfin trouvé un refuge qui les a parrainés, en la personne de Madame Aicha qui les entoure de tendresse et d'affection très particulières. Ce qui leur a permis d'exceller dans leurs études et de surmonter le complexe du handicap. 

Cette expérience si bien réussie a trouvé un écho au sein du ministère de l'Education nationale, qui a enfin lancé des classes intégrant les élèves souffrant de handicaps divers. Chose qui a réjoui cette bénévole qui voit son œuvre, noble et loyale, apporter finalement ses premiers fruits. 

Après le lancement de cette expérience par les différentes délégations du ministère, Mme Behaj a changé de cap pour, cette fois, explorer des ouvrages spécialisés l'aidant à améliorer sa prestation, bonifier ses compétences et affiner son expérience concernant l'éducation des enfants aux besoins spécifiques. Son principal souci étant évidemment de doter cette tranche sociale d'un minimum de compétences pouvant l'aider à s'intégrer, autant que faire se peut, dans le tissu social.

Elle a été très émue en rencontrant un jour Khalid, un de ses anciens élèves devenu fonctionnaire à l'hôpital régional de Tiznit, s'assurant que tous ses sacrifices ont abouti puisqu'elle a remporté le pari d'intégrer ce jeune handicapé, et plusieurs autres dans la même condition, dans la société. 

En dépit de son état de santé extrêmement critique, dont témoigne son amaigrissement soudain - elle a perdu 30 kilogrammes en un très court laps de temps-, l'amour de Madame Aicha pour son action, qu'elle considère comme un devoir patriotique et humanitaire, n'a jamais faibli. Un effort soutenu qui finit par l'épuiser à tel point qu'on l'avait, un jour, transportée d'urgence à l'hôpital après une crise qu'elle a eue à l'intérieur de la classe. Du coup, elle est obligée de se servir d'une canne pour marcher, sans parler d'une parésie dont elle est atteinte au niveau des mains. Par conséquent, des séances de kinésithérapie sont devenues vitales pour elle. Une vraie calamité qui a effondré une femme pleine de courage et de vivacité.

C'est à la délégation régionale de l'Education nationale que revient le mérite de rendre hommage à cette éducatrice ayant longtemps milité pour le bonheur des enfants handicapés, ces laissés-pour-compte du système éducatif. Cette distinction s'est faite à l'occasion de l'organisation d'une rencontre maghrébine au sujet de l'éducation inclusive des enfants en état d'invalidité, en novembre dernier.

Un geste qui a lui a mis du baume au coeur, tellement elle a senti son effort reconnu et estimé à sa juste valeur. Ce soutien moral et matériel a émané de tout son entourage qui lui voue beaucoup d'admiration et d'estime, dont ses collègues et l'association des parents d'élèves de l'école dans laquelle elle a travaillé. 

En plus de son sentiment de fierté d'avoir beaucoup donné aux enfants handicapés, Aicha Behaj se félicite également d'avoir mené sa progéniture au succès personnel et professionnel puisque son fils Mohamed, lui aussi enseignant, a récemment soutenu sa thèse pour l'obtention d'un doctorat en chimie. 

S'il y a un rêve qui lui tient à coeur, c'est bien de voir s'implanter à Agadir un centre de dressage médical dédié aux personnes souffrant de handicap physique, et de se rétablir rapidement de sa maladie lancinante - devenue une sorte de handicap devant ses ambitions et ses projets de bénévolat- pour pouvoir reprendre ses activités caritatives et humanitaires.

La Dano-marocaine Soulaima Gourani : Une passionnée de l'entreprenariat

Conseillère auprès de managers, conférencière en motivation, auteure et entrepreneure, la Dano-marocaine Soulaima Gourani est une femme aux multiples casquettes. 

Depuis sa tendre enfance, elle débordait d'énergie, rêvait de réussite et surtout d'envie d'impacter positivement la vie des autres. Mais, rien ne prédestinait cette native de Safi en 1975 d'un père marocain et d'une mère danoise, à sortir de l'ombre. Encore moins à se frayer une place sur la liste restreinte des 20 penseurs en management les plus influents d'Europe du Nord. 

"Tu es une fille. Ton teint est mat. Et tu t'appelles Soulaima. Tu as bien intérêt à ne pas trop rêver", lui assenait un de ses enseignants du primaire. Des propos qui ont la capacité d'anéantir une enfant. Arrivée en Scandinavie à l'âge de 4 ans, cadette d'une fratrie de trois enfants, elle se sentait si "différente" de ses camarades de classe, tous blancs aux yeux bleus. 

Mais c'est compter sans l'ambition, la persévérance et la passion pour l'apprentissage et le travail de la jeune fille pour redresser un parcours scolaire pourtant parsemé d'embuches jusqu'à l'âge de l'adolescence.

''Ceux qui me répétaient que je n'irai pas loin m'ont paradoxalement motivé pour aller de l'avant. En quelque sorte, je suis reconnaissante qu'ils n'aient pas trop cru en moi lorsque j'étais jeune'', confie-t-elle dans un entretien à la MAP.

Aujourd'hui, à 40 ans, cette mère de deux enfants et professionnelle accomplie, peut bien savourer sa revanche. Forte de ses vastes connaissances et son expérience au sein de groupes de renom, elle est aujourd'hui une passionnée de l'entreprenariat qui sillonne le monde pour motiver et inspirer les autres.

Lauréate de la prestigieuse Ecole de commerce de Copenhague, Soulaima Gourami a été reconnue, à l'âge de vingt-huit ans, comme l'une des brillantes femmes d'affaires du Danemark, s'attribuant le titre honorifique "Etoile montante" et le prix Talent 2004. 

Après Hewlett-Packard et le géant danois A.P. Moller-Maersk, elle dirige la filiale danoise d'une entreprise norvégienne spécialisée dans l'internet. 

La société a grossi et représente dans 44 pays un succès que ses employeurs lui attribuaient entièrement, écrivait le magazine français "Le Courrier International" dans un portrait sur Gourani, sélectionnée alors sur une liste des 100 nouveaux visages de l'Europe.

Et en mars 2012, elle a été choisie par le Forum économique mondial parmi 192 leaders du management pour 2012-2017 et figure aussi sur l'édition 2014 des "40 jeunes leaders européens de moins de 40 ans" ("40 under 40"), un programme financé par l'Union européenne.

Au Danemark, où elle est souvent invitée sur les plateaux de télévision pour débattre de sujets allant de l'économie, l'éducation ou encore de la crise des réfugiés et les relations internationales, elle est considérée comme une véritable "success-story".

Réputée pour son franc parler, elle n'a pas peur non plus de sortir de sa zone de confort, de tester ses limites ou se lancer de nouveaux challenges. 

"Si vous n'êtes pas à la recherche de conseils hors des sentiers battus et du politiquement correct, je ne peux malheureusement pas vous être utiles". Les mots de Soulaima Gourani à l'attention des compagnies qui l'engagent comme consultante et coach d'entreprise, un exercice auquel il se livre depuis une dizaine d'années, renseigne, à bien des égards, sur la personnalité et le caractère de cette femme d'affaires qui dit avoir hérité de son défunt père, pêcheur à ses débuts, son "âme libre" et une constante envie de changer d'air. 

Elle vient tout juste en effet d'emménager du Danemark pour aller s'installer avec son mari danois et ses enfants, à Austin aux Etats Unis en quête d'horizons plus vastes.

Le nouveau défi : s'investir dans une entreprise online spécialisée dans l'éducation (www.kidu.com). 

"Si nous voulons un monde meilleur, nous devons mettre l'accent sur les enfants. Investir dans l'éducation", note Mme Gourani qui rêve d'une éducation qui rompe avec les systèmes d'enseignement classiques où, selon elle, un grand nombre d'enfants se voient exclus.

Car pour celle qui a failli être elle-même renvoyée de l'enseignement public traditionnel, l'éducation est "plus qu'une passion, une obsession". 

Soulaima Gourani se dit ainsi fière d'avoir été désignée en 2014 membre de l'éminente Académie Global Teacher Prize, qui octroie un prix annuel d'un million de dollars à un professeur dont l'influence a été source d'inspiration pour ses étudiants et son milieu.

Femme à plusieurs casquettes, Soulaima Gourani, co-fondatrice de Capital Aid, dit être tout aussi attachée au défi d'aider les PME à accéder aux prêts bancaires. 

"Les PME font face à des obstacles insurmontables pour accéder aux prêts bancaires. La situation doit changer", plaide l'auteure de "Prends le contrôle de ta carrier" et "Le courage de réussir, rappelant que beaucoup de PME disposent bien de revenus, de clients et mènent des affaires depuis des années. 

Pourtant, les banques, encore souvent se montrent "craintives et partiales", selon elle.

Sur sa double culture et ses attaches au Maroc, un élément qu'elle met en avant à chacune de ses interventions ou interviews, elle rappelle que si, enfant, elle se sentait "seule", ayant grandi dans un endroit du Danemark où elle est perçue comme différente, aujourd'hui cette double appartenance est un "bonus".

"Je répète à chaque fois que j'ai une double identité. Je suis danoise et marocaine. C'est un bonus à mon avis. Je comprends et je respecte le monde occidental et arabe", affirme-t-elle.

Et sur son regard sur le Maroc, Soulaima Gourani mesure bien les avancées accomplis à chacune de ses visites.

"Le Maroc a fait de grands efforts pour relever les défis sociaux. La régionalisation a accéléré l'amélioration des conditions de vie", relève-t-elle en insistant que "bien sûr, il y encore beaucoup à faire".

Mais durant chacune de ses visites, elle dit constater "la façon dont ce magnifique pays se développe".

Pour cette entrepreneure et avocate passionnée de la promotion des échanges humains par le commerce et le savoir, le Royaume a également fait le bon choix : miser sur l'Afrique, le continent de l'avenir.

Avant de se déplacer aux Etats Unis il y a peine un mois, c'est un retour aux sources, au Maroc, que Soulaima Gourani et sa famille, avaient en tête, confie-t-elle, mais ce n'est que partie remise. 

"Le Maroc pourrait bien être mon prochain pays d'installation", dit espérer cette passionnée de l'esprit d'entreprise et du réseautage qui veut tant imprimer sa marque et inspirer des vocations. 

Mounira Bouzid El Alami, la psychothérapeute qui a réussi le pari d'édifier une école de la citoyenneté et du savoir

Mounira Bouzid El Alami, une psychothérapeute mais aussi une militante à l'engagement sans faille, a décidé depuis plus de 20 ans à aller au bout de ses ambitions et édifier une école de la citoyenneté et du savoir, pour donner aux personnes les plus démunies, dont les enfants, les jeunes filles et les femmes, une chance de réussir malgré leurs grandes difficultés socio-économiques.

Native de Tamlelt, un village relevant de la province de Marrakech, et militante depuis l'âge de 17 ans, Mounira Bouzid El Alami (72 ans) rentre au Maroc après avoir achevé ses études en psychanalyse en France, avant de s'installer à Tanger, où elle ouvre un cabinet de psychothérapie.

"Je n'étais pas satisfaite de ma situation car je n'étais au service que de l'élite, alors j'ai décidé de fermer mon cabinet et de m'engager auprès des enfants en situation difficile, qui ont vraiment besoin d'un accompagnement et d'un soutien, à même de devenir de bons citoyens qui servent leur patrie", a confié à la MAP, Mme El Alami, présidente du Centre culturel d'initiatives citoyennes, dénommé Association "Darna".

Créé en 1995, ce Centre s'est assigné pour objectif de venir en aide aux enfants et aux femmes victimes d'une grande précarité, tout en leur apportant le soutien nécessaire et une formation adéquate, dispensés par des éducateurs et des sociologues, dans le dessein de garantir leur insertion socio-professionnelle et de leur montrer qu'ils sont capables de réaliser leurs aspirations et d'avoir un véritable projet de vie.

"La violence et l'agressivité sont des maux, qui trouvent dans la marginalisation et le sentiment de frustration et d'injustice, un terrain fertile d'expansion et d'exacerbation. Ainsi, il s'avère nécessaire d'aider les personnes souffrant de précarité et de transformer leurs comportements négatifs en une énergie positive, en les impliquant dans des activités sportives et artistiques, dont le théâtre, le chant, la danse, la musique et la peinture", a dit Mme El Alami, avec beaucoup d'enthousiasme.

Ce Centre se veut, pour les enfants et les jeunes démunis, un lieu de vie, d'échange, de résilience, de partage, de diffusion de la culture de solidarité et des valeurs de tolérance et de respect de l'autre dans sa différence. Il s'agit également d'un centre d'apprentissage de savoirs cognitifs et de métiers visant à aider les bénéficiaires à avoir une source de revenu stable et pérenne et contribuer ainsi à la promotion de l'économie locale et nationale.

Plus qu'une association d'utilité publique, Darna, (notre maison), est une école de citoyenneté, de solidarité et de savoir, qui vient en aide aux enfants et aux femmes victimes de précarité et de marginalisation, en leur apportant un soutien moral mais également une formation à même d'assurer leur avenir et de leur permettre d'être utiles à la société et de contribuer au développement socio-économique du Royaume.

Au-delà d'une action caritative, Mme El Alami oeuvre, à travers toutes les structures de l'association Darna, à faire des personnes en difficulté socio-économique, des acteurs fondamentaux dans le processus d'édification démocratique du Maroc. Elle déplore toutefois, le manque de soutien de la part des élus et des autorités locales à ce projet citoyen.

Aujourd'hui, l'association Darna compte six structures d'accueil pour les enfants, les jeunes filles et les femmes défavorisées. Ces lieux de vie et de partage s'inscrivent dans une tentative de restitution et de valorisation du patrimoine immatériel tangérois.

Il s'agit de la Maison communautaire des jeunes, dite "Maison bleue", le Refuge de nuit pour enfants, la Ferme pédagogique de Ziaten, la Maison communautaire de la femme, le foyer de jeunes filles Habiba Amor, et le Théâtre de Darna. Ces structures socio-éducatives et culturelles d'accueil, qui ouvrent leurs bras toute l'année aux bénéficiaires, sont des espaces où le partage et la générosité trouvent tout leur sens.

L'association accueille ainsi plus de 140 enfants, âgés de 8 à 19 ans, et environ 120 femmes par jour, qui bénéficient de cours d'alphabétisation, et de sessions de formation dans des métiers tels que le tissage, la peinture et la couture. L'objectif étant de mettre en avant leurs talents et de leur permettre d'avoir confiance en leurs compétences et de donner libre cours à leur imagination et à leur esprit créatif.

Cette expérience a été couronnée par l'élaboration d'un ouvrage intitulé "une tentative pédagogique envers les personnes démunies menée par l'association Darna dans la ville de Tanger entre 1995 et 2015". Composé de 5 tomes, cet ouvrage est illustré de photographies sur l'expérience de l'association, ses structures et ses réalisations visant à favoriser l'insertion des personnes défavorisées, notamment les jeunes et les femmes, dans la vie active, professionnelle et sociale.

Cette initiative louable constitue un modèle à suivre et une référence pour les générations montantes sur l'importance de ce genre d'actions citoyennes et leur rôle déterminant dans le soutien et l'accompagnement des personnes démunies et celles en situation difficile, dans la perspective de bâtir une société solidaire où règnent les valeurs d'altruisme et de cohésion sociale.

Ilham Ait Addi, la spécialiste en communication qui veut bâtir des passerelles et des ponts entre le Maroc et le Mali

Dans les nouveaux locaux de son agence de communication, sise au quartier ACI2000 à Bamako, Mme Ilham Ait Addi s’affaire aux derniers détails, en veillant au bon emplacement des meubles et des équipements avant la réouverture de la boîte dans les prochains jours. 

Portrait de SM le Roi Mohammed VI à la salle d’entrée, un salon de détente et de thé marocain, des meubles, des accessoires et des pouffes aux motifs marocains : les lieux dégagent bel et bien une grande harmonie et une sérénité réconfortante, mais aussi des vibrations marocaines qui ne laissent aucun doute sur l’identité "des maître des lieux" et Mme Ait Addi n’en cache pas sa fierté. 

Parallèlement à sa carrière professionnelle dans le domaine de communication, Aid Addi, est en effet une femme enthousiaste et passionnée pour les initiatives associatives, sociales et culturelles et nourrit de grandes ambitions pour le rapprochement entre les deux peuples frères, marocain et malien. 

"Faire découvrir la diversité et la richesse de la culture et des produits marocains est une véritable passion pour moi que je tiens bien à partager avec les autres pour consolider les échanges et le dialogue entre les peuples", explique d’emblée à la MAP Mme Aid Addi, doctorante en communication et présidente de l’association maroco-malienne "Al-Jisr" (pont), dont le nom résume à lui seul toutes les ambitions de ses membres. 

Créée dans le sillage de la dynamique impulsée aux relations entre le Maroc et Mali, depuis la visite de SM le Roi Mohammed VI à Bamako en 2013, "Al-Jisr" ambitionne de tresser les lianes de nouvelles passerelles à même de contribuer au rapprochement entre les deux pays, du reste liés par des relations profondément ancrées dans l’histoire, fait savoir sa présidente. 

"Entre les deux pays, ce sont des relations séculaires d’amitié et de fraternité, fondées sur l’histoire et la culture et imprégnées par de profonds échanges sociaux et humains et de solidarité", relève Mme Ait Addi. 

Etablie depuis presque 10 ans au Mali, cette native de la ville de Marrakech se rappelle, non sans un brin de fierté, toute la joie et l’ambiance festive qui s’étaient emparées de la ville de Bamako à l’occasion des deux visites de SM le Roi Mohammed VI au Mali, se félicitant de l’accueil des plus chaleureux réservé au Souverain aussi bien par la population malienne que par les Marocains résidant au Mali. 

Mariée à un Malien, issu à son tour d’un mariage mixte russo-malien, Mme Ait Addi, qui avait séjourné pendant des années aux Etats Unis où elle a achevé ses études de doctorat, croit fort aux valeurs de brassage et de métissage culturel. 

"A l’association Jisr, qui réunit des cadres maliens et marocains de différents bords, nous voulons œuvrer pour pérenniser les relations de brassage entre les deux pays, explorer de nouvelles pistes de coopération et accompagner les initiatives visant à raffermir les liens entre les acteurs économiques marocains et maliens", assure Mme Ait Addi. 

Joignant les actes aux paroles, l’association s’était illustrée en novembre dernier, en participant à une visite effectuée par des membres de la communauté marocaine au Mali à des victimes de l’attentat terroriste qui avait secoué un grand hôtel de la capitale Bamako. 

Portée par ces sentiments de fraternité, d’amitié et de solidarité qui ont de tout temps existé entre les deux pays, cette visite louable n’a pas laissé indifférents les personnes blessées, leurs proches et le personnel de l'hôpital qui ont tenu à remercier les membres de la délégation marocaine pour ce geste hautement humanitaire. 

Aujourd’hui, "Al Jisr" s’attelle à l’élaboration d’un plan d’action portant sur la promotion d’actions et d’initiatives destinées à aider les femmes marocaines établies au Mali à apprendre des métiers leur assurant l’accès à la vie professionnelle et une source de revenues pour aider leurs conjoints à subvenir aux besoins de la vie familiale. 

Plusieurs femmes marocaines du Mali ont déjà manifesté leur intérêt pour ce projet, affirme la présidente d'"Al Jisr", qui ne semble pourtant pas découragée par "la réticence" de certains époux maliens à voir leurs femmes marocaines sortir travailler. 

Par ailleurs, l’association compte bien organiser une série de rencontre de sensibilisation sur des sujets liés à la santé des femmes et des enfants à Bamako. Elle ne cache pas, non plus, sa volonté d’accompagner et d’orienter les hommes d’affaires et opérateurs économiques marocains qui veulent investir au Mali. 

Salima Kadaoui, un dévouement sans faille à la cause animale

Salima Kadaoui est une militante peu ordinaire, une dame qui nourrit un faible très particulier pour les chats et les chiens. Sensible à la cause animale, elle se consacre corps et âme a son combat le plus cher: venir en aide aux animaux errants. Des êtres qu'elle côtoie depuis la tendre enfance.

Dans un sanctuaire à Zinat, petit village à quelques kilomètres de Tanger, Salima vit en permanence avec 135 chiens et 100 chats qu'elle bichonne comme "ses enfants". Aidée par son mari Karl, elle est là quotidiennement aux petits soins de ses "protégés" qu'elle s'en donne à coeur joie de nourrir et de cajoler.

"Je remercie ceux qui sont dévoués à la cause animale", dira cette jeune dame, née d'un père marocain et d'une mère britannique, en ouvrant la porte en maitresse de céans.

La passion et le dévouement de Salima ne datent pas d'hier. "Quand j'avais 8 ans, on avait une association en Angleterre nommée le Dispensaire populaire pour les animaux malades (PDSA), dont le but est d'aider les animaux des gens pauvres qui n'avaient pas les moyens de consulter un vétérinaire. Des gens se présentaient chaque jour avec des chiots et des chatons. Le vétérinaire se trouvait obligé de les piquer pour ne pas les laisser mourir de faim, comme personne ne voulait les adopter", raconte-t-elle à la MAP.

"Moi, je tenais chaque chaton et chaque chiot dans ma main, je l'embrassais et le caressais jusqu'à ce qu'il mourrait. Et j'avais juré qu'un jour, je ferai quelque chose", reprend-elle toute émue. Car, explique-t-elle encore sur un ton mélancolique, "pour moi, piquer un animal c'est comme tuer un bébé, aucune différence".

En 2012, suite à la mort de son père, Salima s'est installée à Tanger, là où elle a d'ailleurs grandi, pour réaliser son rêve de petite fille: sauver les animaux. Elle dirige aujourd'hui "Le sanctuaire de la faune de Tanger", une association qu'elle a créée en 2013, avec l'objectif de venir en aide aux animaux abandonnés, maltraités ou errants, d'assurer leur protection, leur stérilisation et leur suivi sanitaire et alimentaire.

Convaincue que toute vie doit être protégée, elle a voué la sienne à aider "ces anges sans paroles et sans défense". Elle cherche simplement à montrer qu'un chien ou un chat "est aussi précieux qu'un être humain et a les mêmes besoins".

Des animaux paralysés ou handicapés font aussi partie de cette "heureuse et grande famille". C'est le cas d'Hercules, un chien paralysé qui a été équipé d'un chariot adapté à sa petite corpulence pour faciliter sa mobilité et qui, comme l'affirme Salima, "s'amuse maintenant comme un fou". Et ce n'est pas tout. La famille s'est nettement élargie qu'elle compte aussi quatorze ânes, deux mulets et plusieurs oiseaux.

Autant dire que ceci implique "beaucoup de bonheur, de passion et d'amour, mais autant de contraintes et de sacrifices aussi", relève-t-elle.

"Il m'arrive de ne pas fermer l'œil pour veiller au bien-être de mes animaux et répondre à leurs besoins", soutient-elle, assurant avoir dépensé près de deux millions de dirhams, alors qu'elle doit à son vétérinaire "une fortune".

Aujourd'hui, la survie de son association est en péril en raison de problèmes financiers dus aux dépenses relatives à la nourriture, aux vaccins et aux soins. Sans des dons suffisants, l'euthanasie plane comme une épée de Damoclès au-dessus de ces pauvres bêtes.

S'il est vrai que ce sanctuaire lui a été légué par un donneur, il n'en demeure pas moins qu'elle s'affaire à aménager le terrain en fonction de ses compagnons de fortune. Toujours est-il que l'aide précieuse d'un vétérinaire a de quoi mettre du baume au cœur: "A chaque fois que je me présente chez lui, il n'hésite pas à stériliser chiots et chatons".

Loin de baisser les bras devant cette mission atypique qui n'est pas une sinécure, surtout pour une femme, Salima affirme ne pas avoir de regrets. "Des regrets? Je n'en ai pas du tout. Quand je rentre chez moi, tous mes animaux viennent vers moi en courant et me montrent tout l'amour qu'ils me donnent. J'ai une chance inouïe. Et ça vaut la peine".

Son vœu le plus cher? Ne plus voir d'animaux errants déambuler dans les rues de Tanger, qu'elle souhaite voir devenir un exemple pour d'autres villes, voire pour d'autres pays.

Qu'à cela ne tienne, mais la générosité et la passion de Salima, comme de ses semblables à l'âme sensible, devraient inciter plus d'un à s'interroger sur la place affective que les animaux domestiques occupent dans la vie de l'Homme.

Malika Ayane : la voix marocaine de la chanson italienne

Dans un monde aussi fermé que celui de la chanson et de la musique italiennes, il n'est pas du tout aisé de se frayer un chemin et se faire un nom. Certes, le talent pourrait être d'un grand apport, mais à défaut d'une stratégie et de la persévérance pour réaliser leurs desseins nombre d'artistes ont fini dans les oubliettes dès les premières apparitions.

Du talent, la chanteuse italo-marocaine Malika Ayane, en a à revendre. Ses prestations sur scène ne finissent pas de lui valoir les éloges des critiques et des médiaux transalpins. Mais, ce qui frappe le plus chez cette infatigable artiste en quête permanente de perfection, est surtout sa farouche détermination de se hisser au plus haut niveau grâce à un talent inné peaufiné au fil des ans, et une connaissance parfaite de la musique et de son monde.

Née en 1984 à Milan d'un père marocain et d'une mère italienne, Malika estime que sa carrière d'artiste ne se réduit pas à produire des CD et se faire apprécier du public, mais elle est artistiquement pleine dans le sens où elle participe à de grands shows dans de très grandes salles, sur les plateaux télé et se déplace entre les grandes villes du monde de Rome, à Paris en passant par Londres et New York. 

Après une formation musicale à l'Académie Milanaise "Giuseppe Verdi", où elle avait étudié le violoncelle de 1995 à 2001, Malika a remarquablement réussi à se faire connaître dans les milieux artistiques. 

Sa participation à différentes éditions du célèbre festival italien 'Sanremo'', dont la dernière remonte à 2015 avec une chanson devenue très populaire en Italie "Senza fare sul serio", lui ont ouvert les portes de la célébrité à l'échelle nationale mais également internationale. Désormais, ses concerts font toujours le plein.

'Je voulais tout simplement réaliser mon rêve de devenir chanteuse. J'ai commencé la musique à l'âge de 10 ans au conservatoire à Milan ", a-t-elle dit, évoquant ses débuts sur scène, après avoir fait pendant des années partie du Treble Voice Choir du célèbre théâtre de la Scala Milan et chanté en solo à de nombreuses occasions.

En 2007, Malika rencontre Caterina Caselli (du label et éditeur Sugar Music, l'un des plus gros indépendants d'Italie, producteurs du célèbre ténor italien Andrea Bocelli) qui est instantanément séduite par le potentiel artistique, la fraîcheur et la vivacité de l'artiste marocaine.

Malika commence rapidement à travailler sur son premier album, "Malika Ayane" qui parait à l'automne 2008. Produit par Caterina Caselli Sugar, Malika est entourée par une pléiade de collaborateurs prestigieux dont le plus célèbre chanteur italien, Paolo Conte. 

'Soulwaver'' le single qui précède la sortie de l'album devient rapidement un hit radio, bientôt suivi par "Feeling Better''. La chanson, un hymne anti- morosité des plus réjouissants reste plus de 4 mois dans les charts italiens, un record pour une nouvelle artiste, confirmant la popularité de Malika et les critiques élogieuses reçues de toutes parts. 

Sa chanson inédite "Come Foglie", interprétée il y a quelques années à Sanremo Song Festival a été classée quelques semaines plus tard N 1 des charts radios, de l'airplay TV et du top ITUNES. Apres avoir conquis l'Italie, l'artiste italo-marocaine est allée briller sous d'autres cieux, notamment en France où elle a réussi à faire des admirateurs. 

De sa voix, elle dit : "Je me laisse aller en écoutant les musiciens. Mes émotions passent au travers de ma voix". Pour elle, 'tout est fondamental. Il faut de belles chansons, musiques, paroles mais aussi une belle voix. C'est le tout qui fait le succès. S'il manque un élément ça ne marchera pas".

Evoquant l'un de ses célèbres albums, l'artiste indique que l'idée de faire cet album lui est venue quand elle était en voyage au Maroc pour le compte d'une ONG. 'Les rythmes des tambours et les chansons des poètes berbères du Maroc m'ont inspiré et après une visite à New York et le Japon j'ai réalisé cet album. Bref, c'est un travail né de plusieurs expériences'', a-t-elle ajouté, se déclarant, de passage, 'fière'' de ses origines et d'être une 'métisse'', ce qui représente en soi 'quelque chose de très positif''.

Mariée et mère d'une fille de 10 ans, Malika Ayane indique qu'elle n'hésite pas de prendre l'avis de ses enfants (sa fille et les deux filles de son mari, issues d'un autre mariage) avant de les chanter en public. Si la version définitive leur plaît, j'étais toujours sûre qu'elle plaira aussi au public''.

A propos de la gestion de sa vie conjugale et sa vie artistique, l'artiste indique que 'c'est très dur de concilier les deux, mais je m'accroche et fais le maximum pour faire à la fois la maman et la chanteuse''.