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Jeudi 12 Novembre 2015

La Chambre des représentants entame l'examen de la 1ère partie du projet de loi de finances 2016

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La Chambre des représentants entame l'examen de la 1ère partie du projet de loi de finances 2016

Les groupes parlementaires de la Chambre des représentants ont entamé jeudi l'examen de la première partie du projet de loi de finances 2016 (PLF2016).

Ce projet confirme le bilan gouvernemental "honorable", consistant notamment en l'édification des institutions constitutionnelles et les grandes réformes (justice, régionalisation avancée et lutte contre la corruption), et se veut une application positive du programme du gouvernement, a indiqué Mohamed Yatim du groupe de la Justice et du développement.

M. Yatim a qualifié de "positif" le bilan économique gouvernemental, estimant que le gouvernement actuel a "assumé sa responsabilité dans la récupération de la santé des finances publiques en adoptant une politique volontariste audacieuse pour réaliser les équilibres macroéconomiques".

Cette politique a engendré des résultats positifs, a-t-il précisé, soulignant que "l'amélioration de tous les indicateurs permettrait au Maroc de continuer les réformes, lors du prochain exercice budgétaire, et de mettre en oeuvre les grandes orientations contenues dans le programme gouvernemental".

Il a également qualifié de "positif" le bilan du gouvernement sur le plan social, notant que des efforts institutionnels ont été fournis dans trois secteurs, à savoir la santé, l'enseignement et le logement, alors que la politique d'emploi qui demeure une politique "sectorielle n'ayant pas été transformé en une politique horizontale".

Et de faire constater que le PLF2016 est venu pour mettre en valeur ses différents acquis, dans un contexte politique particulier coïncidant avec la dernière législature et la dernière année du mandat du gouvernement actuel, ce qui impose, selon lui, des défis communs entre le gouvernement et le parlement.

Les mesures conclues dans ce projet entendent traduire les engagements du programme gouvernemental et la consolidation des acquis réalisés au cours des 4 dernières années, souligne-t-il, précisant qu'il s'agit, dans ce cadre, d'un chantier ambitieux qui assoit une nouvelle génération de réformes importantes et structurelles, dont la mise en œuvre qualifierait le Maroc à intégrer le club des "pays émergents".

Il a souligné l'intérêt de poursuivre les efforts relatifs à la récupération graduelle des équilibres macro-économiques et la mise en œuvre des réformes liées à la loi organique des Finances, la réforme de la caisse de compensation, mettant l'accent sur la nécessité d'élargir les politiques sociales et d'investissement du gouvernement, conformément à une optique globale conjuguant les dispositions de maitrise des équilibres financiers et sociaux.

Il a également évoqué les mesures entreprises en matière d'emploi, de soutien à l'entreprise, d'incitation à l'investissement, et de réduction des disparités sociales et spatiales et d'appui à la cohésion sociale et la mise en œuvre du chantier de la régionalisation avancée, à travers notamment la création du Fonds de la qualification sociale et celui de la solidarité interrégionale et l'augmentation de la contribution financière réservée aux régions à plus de 4 milliards de dirhams (MMDH).

M. Yatim a également fait constat que le PLF constitue un pas important en faveur de la réalisation des défis auxquels fait encore face l'économie marocaine, et que la mise en œuvre des réformes entreprises par le Royaume sont de nature à lui permettre davantage de succès, afin d'intégrer le club des pays émergents.

Pour sa part, Driss Sqalli, du groupe de la Justice et du développement a évoqué les grandes orientations du PLF 2016, tout en mettant l'accent sur deux grands défis relatifs à la récupération des équilibres macro-économiques et la réduction des disparités sociales et spatiales.

De son côté, le Groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme a présenté une étude critique et analytique du PLF 2016 dans ses aspects politiques, sociaux, économiques et financiers.

Ainsi le président du groupe, Noureddine Mediane, et la parlementaire Mounia Boulam ont relevé une panoplie de remarques et critiques, faisant état d'"une situation sociale empreinte de tension sociale, en raison de l'absence d'un débat réel avec les organisations syndicales et le traitement passif à l'égard des centrales syndicales, contrairement aux dispositions de la Constitution et ses orientations".

Le président du groupe a, en outre, relevé que les dispositions du PLF2016 "ne peuvent refléter la dimension économique du budget", eu égard "à la faiblesse des investissements publics et sa répartition géographique".

Et d'ajouter que Le PLF ne pourra contribuer à réduire le taux de chômage des diplômés et ne répond pas aux besoins de mise en œuvre constitutionnelle de la régionalisation avancée, eu égard aux prérogatives élargies données aux régions, et ce à travers le budget alloué aux régions qui ne dépasse les 4 MMDH distribué sur 12 régions.

Le groupe a également fait remarquer que le PLF 2016 ne répond pas aux besoins en matière de développement local et rural, en termes de réduction des disparités sociales et géographiques, soulignant que la réforme de la caisse de compensation n'est pas une réforme globale, soit en matière de soutien du pouvoir d'achat des citoyens à revenus limités, ou en matière de réalisation des objectifs escomptés de cette réforme.

Le budget annuel doit constituer un outil pour la réalisation du développement économique et social et du développement durable et humain dans sa globalité, tout en permettant la redistribution de la richesse de manière équitable entre les différentes franges sociales et territoires, de façon à garantir la justice sociale et territoriale, a conclu le groupe.

(MAP-12/11/2015)