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Jeudi 15 Novembre 2018

Mr Rebbah:Les défis énergétiques en Afrique ne peuvent être relevés que dans un cadre de coopération élargie et mutuellement bénéfique

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Les défis énergétiques en Afrique ne peuvent être relevés que dans un cadre de coopération élargie et mutuellement bénéfique

Les défis énergétiques, actuels et futurs, des pays africains ne peuvent être relevés que dans un cadre de coopération élargie et mutuellement bénéfique, a souligné mercredi, à Marrakech, le ministre de l’Energie, des Mines et du Développement Durable, Aziz Rebbah.

Intervenant aux travaux de "Energy Week Morocco", un événement dédié aux opportunités d’investissement dans le secteur gazier et les énergies renouvelables en Afrique du Nord et de l’Ouest, M. Rebbah a indiqué que cette coopération pourrait prendre plusieurs formes : bilatérale, triangulaire ou multilatérale, en associant notamment les institutions africaines et internationales et bailleurs de fonds régionaux internationaux.

Dans ce cadre, il a fait remarquer que le projet de la réalisation du gazoduc régional transafricain initié par le Maroc et le Nigéria constitue un exemple de cette coopération énergétique, qui permettra d'accélérer les projets d'électrification dans toute la région, la création d'un marché régional compétitif de l'électricité et le développement de pôles industriels régionaux intégrés.

"L’Afrique peut surmonter le défi énergétique, grâce à ses atouts, et particulièrement son immense potentiel en énergies nouvelles et renouvelables, souvent inexploitées", a-t-il insisté.

Dans ce cadre, il a relevé que l’atteinte de cet objectif passe par la mise en place de politiques de développement durable des systèmes énergétiques et ce, dans le cadre d’une vision continentale et régionale.

Tout en notant que l’accès à l'énergie reste un enjeu vital pour l’Afrique, parce qu'il ne peut y avoir d'industrialisation et de développement humain sans accès à l'électricité, M. Rebbah a estimé que "le rythme de croissance de la population africaine se traduira par des besoins énergétiques de plus en plus importants, que les pays africains doivent satisfaire d’urgence en engageant des programmes d’infrastructures énergétiques".

Concernant le Maroc, le ministre a souligné que le Royaume a su transformer ses défis énergétiques notamment en matière de sécurité d’approvisionnement en opportunités d’investissement, indiquant que le modèle énergétique marocain est basé sur les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’intégration régionale.

M. Rebbah a précisé également que grâce à la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans le domaine énergétique, le Maroc a pu surmonter le défi à travers sa stratégie énergétique nationale qui a pu aller au-delà des objectifs escomptés en optant pour la montée en puissance des énergies renouvelables dont la part dans le mix énergétique dépassera 52% à l’horizon 2030.

Le ministre a également évoqué les projets de renforcement des interconnexions électriques avec les pays voisins du Maroc notamment le Portugal, l’Espagne et la Mauritanie.

Le ministre a par ailleurs, passé en revue les orientations stratégiques du Royaume en matière d’énergie en se référant aux hautes instructions royales notamment, la revue à la hausse de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national en faisant recours aux nouvelles technologies, le développement d’autres types des énergies renouvelables notamment l’intégration de la biomasse dans le mix énergétique, le renforcement des programmes d’efficacité énergétique à travers une implication du secteur public et le développement du mix eau-énergie à travers les installations de dessalement de l’eau.

Et de relever que le succès de la transition énergétique marocaine, incluant le développement de la filière du gaz naturel, est le résultat d’une grande volonté politique, d’une stratégie énergétique claire, réaliste et chiffrée, des projets attractifs, des réformes législatives et réglementaires appropriées, une adhésion à une vision régionale d’intégration des marchés et des réseaux énergétiques et une convergence avec les politiques sectorielles du pays.

M. Rebbah a appelé toutes les parties prenantes à entamer un débat transparent et constructif sur la dynamique énergétique à l’échelle nationale et africaine, et mener une réflexion commune sur les moyens susceptibles de faire du Royaume une plateforme industrielle de l’énergie en Afrique.

Le conseiller spécial du président sénégalais dans le domaine de l’environnement et l’énergie, M. Boubacar Mbodji, a noté de son côté, que la réalisation du gazoduc initié par le Nigéria et le Maroc constitue un projet structurant, qui impulsera une dynamique économique aux pays africains, qui seront reliés par ce gazoduc, faisant remarquer que ce projet s’inscrit dans les cadre d’un projet géant baptisé "Autoroutes d’énergies" en Afrique.

Et de souligner par ailleurs, que le Maroc est un pays leader au niveau africain, car il a réussi la transition énergétique grâce au mix entre les énergies renouvelables et les énergies fossiles.

"Le Maroc a réussi sa transition énergétique grâce à des stratégies clairement déployées", a affirmé de son côté, la directrice générale de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Mme Amina Benkhadra, relevant que le Royaume est doté d'une vision et de plans d'actions clairs dans ce domaine et qui sont en train de se réaliser.

"Nous nous pouvons qu'être fiers de l'engagement de tous les intervenants ainsi que les réalisations dans ce domaine", a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, elle a noté que l'Afrique est sur la bonne voie pour réussir la transition énergétique même si les énergies fossiles restent prépondérantes dans le continent, appelant dans ce contexte à accorder plus d'importance aux énergies renouvelables.

Le président de la commission de l’énergie à la Chambre des représentants relevant de l’Assemblée nationale du Nigéria, Daniel Asuquo, a relevé de son côté que le projet de réalisation d’un gazoduc entre le Nigéria et le Maroc en passant par plusieurs pays africains, permettra d’attirer beaucoup d’investissements dans ce secteur.

Dans ce contexte, il a estimé que l’industrialisation et le développement de l’Afrique passe nécessairement par l’intégration régionale et une coopération intense notamment dans le domaine de l’énergie.

Le directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi, a pour sa part, relevé que l’Afrique est à la fois un géant de l’énergie et dispose des énergies fossiles et un grand potentiel dans les énergies renouvelables mais en même temps il enregistre l’un des taux de l’électrification les plus faibles au monde, a-t-il expliqué, indiquant qu’une grande capacité installée en Afrique est hors service en plus d’un manque d’infrastructures énergétiques, ce qui oblige à recourir aux moyens les plus coûteux pour produire de l’énergie.

Cependant plusieurs pays, dont le Maroc, ont pu relever les défis et réussir la transition énergétique en fondant leur stratégie sur les énergies renouvelables, un modèle qui a donné des résultats concrets puisque le Maroc s’apprête à produire le kilowatt le moins chère à partir de ces énergies propres, a-t-il estimé, relevant que les pays africains disposent de tous "les ingrédients" nécessaires pour relever toutes les contraintes relatives à la transition énergétique.

Le directeur général de l'Agence Marocaine pour l'Efficacité Énergétique (AMEE), Said Mouline, a souligné de son côté que les pays africains doivent accorder davantage d’importance à l’efficacité énergétique, qui doit être menée en parallèle avec tous les projets réalisés dans le domaine de l’énergie.

Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et coorganisé par le Ministère de l’Energie, des Mines et du Développement Durable et la société EnergyNet, ce sommet comprend deux conférences d’investissement parallèles "Africa Renewable Energy Forum" et "Gas Options North and West Africa".

Cet événement se veut une occasion particulière de rencontres et de partages entre les différentes parties prenantes publiques et privées, nationales et internationales les plus actives dans le domaine de l’énergie en général et dans celui du gaz et des énergies renouvelables en particulier.

-MAP-14/11/18