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Lundi 23 Avril 2018

L'ouverture de l'administration sur son environnement, un pilier pour la consolidation de la démocratie participative

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L'ouverture de l'administration sur son environnement, un pilier pour la consolidation de la démocratie participative

L'ouverture de l'administration sur son environnement, en impliquant les citoyens dans les politiques publiques, constitue un pilier pour la consolidation de la démocratie participative, la consécration des principes de la citoyenneté engagée et la réalisation du développement global dans différents domaines, a indiqué, lundi à Rabat, le ministre délégué chargé de la Réforme de l'Administration et de la Fonction publique, Mohamed Ben Abdelkader.

S'exprimant à l'ouverture du 7ème séminaire régional pour les Hauts cadres de l'administration "UniDem Med", sous le thème "Améliorer la relation entre l'administration et les citoyens: Un impératif démocratique" (23-26 avril), M. Ben Abdelkader a souligné l'importance du choix de cette thématique dans le renforcement de l'adhésion du gouvernement aux nouvelles formes de gouvernance basées sur les principes de transparence et d'intégrité tout en impliquant le citoyen dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques.

Ce séminaire, qui réunit de Hauts fonctionnaires et des experts d'Europe et du sud de la Méditerranée (Algérie, Jordanie, Liban, Mauritanie, Maroc, Palestine et Tunisie), vise à mettre en évidence les normes, les mécanismes et les bonnes pratiques nationaux et internationaux, à renforcer les capacités des fonctionnaires dans les domaines liés à la bonne gouvernance, à la primauté du droit et aux droits de l'homme et à consolider les liens entre les administrations publiques de la région, a-t-il expliqué.

De son côté, M. Philip Mikos, Ministre-Conseiller et Chef de la coopération à la délégation de l'Union européenne (UE) au Maroc, a relevé que l'administration constitue la principale interface entre le citoyen et le pouvoir politique qu'elle incarne, estimant qu'"une administration inefficiente, injuste ou perçue comme indifférente au sort des citoyens est souvent à l'origine d'un rejet qui, laissé en l'état, se transforme souvent en un rejet de la politique et in fine de la légitimité même des gouvernements".

"Enrayer ce phénomène est la responsabilité de tout un chacun qui doit reposer sur un changement de paradigme dans la relation des institutions avec le public", a-t-il précisé, relevant l'impératif d'une réforme de l'administration publique davantage tournée vers les services aux citoyens.

"Une telle réforme s'inscrit dans le choix stratégique qu'a fait le Maroc en faveur d'une modernisation complète et approfondie des instances étatiques. Un choix qui se caractérise par la volonté assumée de mettre le citoyen au cœur du fonctionnement de l'appareil administratif, en utilisant au mieux les opportunités offertes par les nouvelles technologies", a ajouté M. Mikos.

Pour sa part, Mme Caroline Martin, Juriste à la division de la coopération avec les États voisins relevant de la Commission de Venise (Conseil de l'Europe), a indiqué que "la démocratie est de plus en plus exigeante et la pression est grande afin d'améliorer la relation entre les administrés et l'administration et s'assurer que la fonction publique est perçue et vécue comme véritablement au service des citoyens".

"Indéniablement l'existence d'une administration efficace peut contribuer à davantage de transparence dans la société et une meilleure confiance de la part des citoyens dans les structures de l’État et dans ses politiques publiques", a-t-elle poursuivi.

Mme Martin a, également, indiqué qu'UniDem Med constitue un volet de la mission de la Commission de Venise qui est celle de diffuser un patrimoine commun de valeurs, de démocratie et de primauté du droit et de favoriser des échanges de points de vue sur des thématiques d'actualité.

Le Professeur de droit constitutionnel à la Faculté de Droit de Casablanca et membre de la Commission de Venise au Maroc, Khalid Naciri, qui anime ce séminaire, a, quant à lui, souligné que les débats seront axés sur l'état des lieux des standards nationaux et internationaux existants et les progrès réalisés sur le plan législatif et réglementaire en vue de soutenir l’amélioration de la relation entre les citoyens et l’administration.

L'accent sera, aussi, mis sur l’examen d’autres actes de droit au sein de la fonction publique, de nature non contraignante (soft law), et notamment des codes et autres chartes de conduite ou de déontologie visant à améliorer les relations entre les citoyens et l’administration, et sur la simplification des procédures et des modalités administratives dans le cadre de la modernisation de l’administration.

Le changement de culture au sein de la fonction publique et la consécration d'une culture de gestion basée sur l’écoute et l’accompagnement, ainsi que la gestion des ressources humaines (GRH) et en particulier le rôle de la haute fonction publique dans le processus de simplification des procédures et dans la conduite du changement de manière générale, seront aussi débattus lors de cette rencontre organisée par la Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise) relevant du Conseil de l'Europe, en coopération avec le ministère de tutelle.

MAP 23/04/2018