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Mardi 13 Mars 2018

M.Rebbah: L'Afrique a besoin de produire et de consommer mieux l’énergie

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M.Rebbah: L'Afrique a besoin de produire et de consommer mieux l’énergie

L’Afrique a besoin de produire de l’énergie, mais elle est appelée également à en consommer mieux et de manière efficiente, soulignent les participants à la 3e édition des Rencontres africaines de l'efficacité énergétique, qui se tient, mardi à Casablanca, sur le thème de «l'efficacité énergétique dans les territoires : renforcement des capacités et financement vert».

Cette rencontre, qui se focalise sur les questions liées au financement et à l'investissement dans l'efficacité énergétique, offre une précieuse opportunité pour exposer des éléments théoriques, mais également pratiques pour éviter des échecs, et présenter les expériences respectives, ont-ils ajouté, appelant à investir davantage dans l'efficacité énergétique. 

Les intervenants lors de la séance d’ouverture ont fait observer que l’ensemble des mesures prises en la matière passe par une modification de la gouvernance de l’énergie, afin de mieux associer les consommateurs, et notamment les communautés, à la mise en œuvre de solutions d’efficacité énergétique. 

Pour cela, il est nécessaire de décentraliser les politiques énergétiques pour les rapprocher des utilisateurs. Cela assurera effectivement une meilleure diffusion des technologies, et renforcera l’acceptabilité sociale des technologies, ont-ils relevé. 

Dès lors, Il est indispensable d’associer pouvoirs locaux, ONG, et acteurs économiques dans la définition de stratégies énergétiques locales, pour lesquelles des indicateurs adaptés doivent être développé, ont-ils insisté, mettant notamment l’accent sur le rôle essentiel des universités et des centres de recherche dans la mise en œuvre de ces politiques, qui constituent un pilier incontournable d’un développement sobre en carbone. 

S’exprimant à l’ouverture de cette manifestation, M. Aziz Rabbah, ministre de l’énergie, des mines et du développement durable, a indiqué qu’ «on a besoin de cette dynamique collective, à l’échelle africaine, afin d’accompagner la mise en œuvre de la transition énergétique en particulier dans son volet relatif à l’efficacité énergétique ». 

« Cette dynamique, qui se concrétise par l’organisation d’ assises, de conférences, de débats et de rencontres, vise à exposer des éléments théoriques, mais également des éléments pratiques, ainsi que des success-story, tout en évoquant des questions aussi importantes que le financement, la réussite du projet, la voie à suivre pour éviter les échecs, et les expériences des uns et des autres dans ce domaine». 

M. Rabbah a, en outre, souligné "la nécessité d’accorder davantage d’intérêt à des thèmes un peu plus spécifiques, relatifs à l’efficacité énergétique dans les secteurs tels l’industrie et l’agriculture", estimant que « l’organisation de ce genre de rencontres, qui réunit des élites de tous bords et de différents horizons, permettra "des discussions très fructueuses qui peuvent même aider le gouvernement à choisir le bon chemin". 

Selon M. Rabbah, « l’efficacité énergétique est devenue une obligation », observant que «le Maroc est importateur d’énergie et doit en même temps veiller à réduire l’impact sur l’environnement et réduire les émissions de gaz à effet de serre ». 

« Il faut montrer à l'opinion publique qu’atteindre l’efficacité énergétique est faisable et possible et qu’on peut aboutir à des solutions adaptées et non pas uniquement à des solutions standards », a-t-il poursuivi, faisant remarquer que la question de l'efficacité énergétique est désormais au centre d'un débat international. 

Selon les organisateurs de cet événement, le programme de cette édition a été conçu spécialement pour répondre aux problématiques énergétiques des entreprises marocaines publiques et privées, ainsi qu'aux régions qui font plus que jamais partie de l'écosystème de l’énergie. 

« La transition énergétique a besoin à la fois d'une politique publique nationale forte et cohérente, d'une collaboration internationale dynamique et concrète, mais le plus important est d'investir dans l'efficacité énergétique partout sur les territoires. Le rôle des régions et des villes est particulièrement important pour le déploiement des investissements et de projets », ont-ils fait savoir. 

Labellisé COP23 et organisé en partenariat avec l'Agence marocaine de l'efficacité énergétique (AMEE), l'Agence en charge de l'efficacité énergétique auprès du G20 IPEEC et l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), la Banque Européenne de développement (BERD) et la Banque africaine de développement (BAD), cet évènement permettra aux participants d'échanger sur des questions liées notamment à l'investissement dans l'efficacité énergétique. 

Initié par AOB Group sous l'égide du ministère de l’énergie, des mines et du développement durable, cette édition connait la participation des représentants et acteurs économiques de pays africains, de décideurs nationaux et internationaux, des experts et des chercheurs des secteurs public et privé. 

On cite, à cet égard, notamment Steve Anderson, lauréat du prix des Nations unies pour le climat, Cheik Sylla, vice-président de la COP21 et conseiller du président sénégalais Macky Sall, Soumaila Ibrahim, expert de l'Efficacité énergétique à la CDEAO, et Mélanie Slade, directrice Efficacité énergétique à l'Agence Internationale de l'énergie. 

Cette 3è édition sera suivie à partir de septembre 2018 de deux ateliers de travail en Afrique de l'Ouest, notamment à Dakar au Sénégal et à Abidjan en Côte d'Ivoire et d'un atelier au Caire.

MAP 13/03/2018