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Mercredi 17 Décembre 2014

Le ministre de l'Industrie et du commerce préside à Skhirat l'ouverture du premier forum régional "Technologie climat"

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Premier forum régional

Energies renouvelables : M. Elalamy annonce un prochain partenariat avec les professionnels pour développer des écosystèmes

Le ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalamy a annoncé, mercredi à Skhirat, un prochain partenariat avec les professionnels pour l'élaboration de plans stratégiques visant le développement d'écosystèmes dans le secteur des énergies renouvelables.

"Nous sommes en passe de conclure une convention avec la Fédération nationale de l'électricité et de l'électronique (FENELEC) pour l'élaboration de plans stratégiques, visant le développement d'écosystèmes dans le secteur", a dit M. Elalamy qui s'exprimait à l'ouverture du premier forum régional "Technologie climat".

La mise en place de ces écosystèmes, dont l'approche a été introduite par le plan d'accélération industrielle, assurera une meilleure intégration du secteur, qui gagnera en performance, en compétitivité et en attractivité, a-t-il estimé. 

Le secteur des énergies renouvelables se verra doté de moyens à même de concrétiser ses ambitions de développement, d'innovation et d'internationalisation, a-t-il ajouté.

Le ministre a exprimé, dans ce contexte, l'engagement de l'Etat à apporter aux entreprises de ces écosystèmes, des soutiens "appropriés et spécifiques, qu'il s'agisse de mobilisation de foncier, de formation des ressources ou d'apports financiers" et ce, au regard de la réalisation d'objectifs précis en matière de création d'emplois, de valeur ajoutée, de substitution et d'exportation. 

Il a rappelé l'opportunité offerte par la création du Fonds de développement industriel par le biais duquel 3 milliards de dirhams (MMDH) sont dédiés annuellement au soutien de l'industrie marocaine.

Le plan d'accélération industrielle prévoit également la généralisation de l'usage de la compensation industrielle, qui pourra être utile en termes de multiplication des investissements, de transferts de technologies, de promotion des activités de recherche et développement ou encore d'actions de formation, a-t-il ajouté.

M. Elalamy a insisté sur l'importance de l'innovation qui permet à l'industrie des énergies renouvelables de "se différencier, de s'adapter aux mutations et de développer des solutions adaptées". 

A ce titre, il a fait savoir que des programmes ciblés ont été mis en place pour promouvoir l'innovation dans les secteurs industriels et technologiques et asseoir l'environnement adéquat pour "permettre aux entreprises marocaines de se surpasser".

Selon une étude réalisée conjointement par le Département de l'Industrie et la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques, la construction des centrales solaires et des parcs éoliens au Maroc représenterait, à partir de 2016, un marché annuel estimé à plus de 2,4 MMDH.

La tenue de la COP22 au Maroc, une "réussite bien méritée"

Le choix du Maroc, pour abriter la 22ème Conférence des parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques 2016 (COP22), se veut une "réussite bien méritée" pour ce pays, s'est réjouie, mercredi à Skhirat, Ingrid Christina Barth, responsable de la coopération économique à l'ambassade d'Allemagne au Maroc.

L'expérience du Maroc en matière des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique est "unique au monde", a indiqué Mme Barth qui s'exprimait à l'ouverture du premier forum régional "Technologie climat".

Ainsi, le Royaume, qui mise sur l'économie verte pour faciliter la création de l'emploi et diversifier son économie, est "au centre de l'attention internationale", a-t-elle poursuivi.

La stratégie énergétique marocaine s'est illustrée dernièrement par la création d'un cluster solaire qui se veut un "pas décisif" pour favoriser l'émergence d'une filière industrielle compétitive, a-t-elle rappelé.

Le premier cluster solaire, lancé en avril dernier à Casablanca, a été initié en partenariat avec les fédérations professionnelles et les établissements académiques d'enseignement et de recherche.

De son côté, le directeur général de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable, Ali Fassi Fihri, s'est dit fier que le Maroc soit choisi pour abriter la COP22, affirmant que cette conférence internationale sera "une occasion de démontrer que nous avons beaucoup avancé (dans le domaine environnemental)".

A 2016, "nous aurons des choses à montrer : des parcs solaires et des parcs éoliens" qui sauront répondre à l'évolution importante de la demande énergétique, a lancé M. Fassi Fihri. 

Pour sa part, la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc, Miriem Bensalah Chaqroun, a salué le programme "ambitieux" de l'Agence marocaine pour l'énergie solaire (MASEN), estimant que l'on ne peut bâtir un modèle économique durable sans chercher l'efficience et l'efficacité énergétiques.

Mme Bensalah a souligné, dans ce cadre, l'importance de l'économie verte qui crée de nouvelles niches d'économie et de nouveaux emplois, soulignant que le secteur privé a besoin d'un cadre fiscal incitatif pour cette filière.

Les entreprises marocaines ont le potentiel nécessaire pour accompagner le plan solaire

Les entreprises marocaines ont le potentiel nécessaire pour accompagner le plan solaire, a indiqué, mercredi à Skhirat, le directeur du Département Maghreb à la Banque mondiale, Simon Gray.

"Les études de la Banque mondiale ont montré que les entreprises marocaines ont le potentiel nécessaire pour accompagner le plan solaire", a dit M. Gray qui s'exprimait à l'ouverture du premier forum régional "Technologie climat".

La Banque mondiale reconnaît le potentiel de l'économie verte du Maroc dans la région MENA, a-t-il affirmé, soulignant que l'énergie solaire reste une "solution gagnante" pour le Royaume. 

Il a précisé, dans ce cadre qu'Infodev, un programme de partenariat mondial du réseau Finance et développement du secteur privé du Groupe de la Banque mondiale, apporte du soutien aux PME opérant dans les énergies renouvelables.

Le responsable a fait savoir, dans le même sens, que le Centre d'innovation climatique (CIC) Maroc, qui fait partie d'un réseau de 8 CIC, est une initiative du Département de l'énergie et de l'Agence marocaine pour l'énergie solaire (MASEN).

Le CIC a pour objectif de "soutenir les activités des clusters solaires marocains et de faire face aux défis climatiques", a-t-il fait savoir, ajoutant que ce centre est un instrument clé permettant à l'industrie locale d'intégrer des projets de valeur comme la centrale solaire d'Ouarzazate.

L'énergie est un axe prioritaire d'action pour agir en faveur du climat, a lancé, pour sa part, le président du directoire de MASEN, Mustapha Bakkoury.

"La planète peut vivre sans hommes, mais l'homme ne peut pas vivre sans planète", a dit M. Bakkoury qui a mis l'accent sur la nécessité de stratégies prospectives avec pour objectif peu d'émissions de gaz à effet de serre.

Evoquant le plan solaire national, il a rappelé la création du premier cluster solaire, créé avec la collaboration de l'Agence allemande de coopération internationale (GIZ) et qui vise à approfondir les synergies entre les différents acteurs du secteur.

Pour ce responsable, le challenge pour réussir cette stratégie, qui est censée développer des projets collaboratifs à fort contenu R&D, est de mobiliser "nos moyens humains et intellectuels".

M. Amara appelle à la création de règles "équitables" pour l'énergie propre "sans subventions"

Le ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Abdelkader Amara a appelé, mercredi à Skhirat, à créer des règles "équitables" pour la technologie et l'énergie propres sans subventions. 

"Il nous faut créer des règles équitables pour la technologie et l'énergie propres sans subventions, mais avec une infrastructure financière avantageuse pour tous les groupes d'intérêt", a dit M. Amara qui s'exprimait à l'ouverture du premier forum régional "Technologie climat".

Il a également sollicité les entreprises marocaines à créer un environnement "accueillant envers le changement et l'innovation", soulignant le besoin du pays en technologies avancées censées réduire les coûts et l'intensité énergétique, tout en améliorant la productivité et l'empreinte environnementale des grandes industries.

Le Maroc, qui a adopté une politique volontariste de baser son développement sur l'économie verte, a pour ambition de créer des pôles d'emplois, de revenus et de nouveaux métiers au niveau national et régional, selon le ministre. 

Il a appelé, dans ce cadre, les adjudicataires des projets des programmes intégrés de production d'électricité d'origines solaire et éolienne à démontrer leur capacité à participer au développement de l'industrie nationale.

Il a rappelé, dans ce sens, les initiatives "courageuses" prises par le Royaume pour développer les technologies et le savoir-faire local dans le secteur des énergies renouvelables, soutenir et étendre les structures de R&D et encourager leur synergie avec les entreprises et les universités. 

Le développement d'un tissu industriel national en la matière doit conduire à nouer des alliances stratégiques plus nombreuses avec les opérateurs institutionnels, les industriels et les universitaires, a estimé M. Amara.

Il a cité, à cet égard, l'exemple éloquent de la plateforme de recherche de l'Agence marocaine pour l'énergie solaire (MASEN) en cours de développement à Ouarzazate et le "Green Energy Park" qui est en cours de mise en place par l'IRESEN à Benguerir.

Organisé par MASEN en partenariat avec l'initiative Infodev de la Banque mondiale, ce forum a pour ambition de promouvoir l'investissement et l'innovation dans le secteur des énergies renouvelables. 

Tenu sous le thème "performances industrielles des cleantech", ce forum organisé annuellement au Maroc est marqué par des panels qui traiteront des "dispositifs de soutien aux technologies propres", des "enjeux de compétitivité de l'entreprise verte" et du "cleantech : développement de nouveaux marchés".

Les panelistes discuteront également du financement de l'innovation et du business network et opportunités de croissance.

(MAP-17/12/2014)