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Jeudi 25 Juillet 2013

Le ministre de la communication participe à Washington à une rencontre organisée par IWMF

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Provinces du sud : Les visites des journalistes étrangers, l'occasion pour eux de constater l'essor que connait cette partie du

Les visites des journalistes étrangers dans les provinces du sud, notamment celle effectuée récemment par une délégation de reporters femmes américaines, constituent pour eux l'occasion de constater de visu le développement tous azimuts que connait cette partie du Royaume, a affirmé jeudi à Washington, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha Khafli.

"Ces délégations se rendent dans les provinces du sud et effectuent leur travail sans restriction aucune dans un contexte très fortement marqué par l'ouverture des autorités locales et des représentants de la société civile", a souligné le ministre lors d'une rencontre organisée à l'initiative de l'International Women's Media Foundation (IWMF), avec la participation de femmes journalistes US qui s'étaient rendues dernièrement dans les provinces du sud.

Le ministre a, néanmoins, reproché à certaines parmi elles d'avoir réalisé des reportages biaisés sur la réalité qui prévaut dans cette partie du Royaume et pêché par subjectivité en omettant d'évoquer les violations et abus quotidiens des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, où la pensée unique a été érigée en mode de gouvernance, dans un contexte privé ne serait-ce que d'un semblant de démocratie.

Il a rappelé, à ce propos, un rapport réalisé en 2008 par Human Rights Watch (HRW), qui fait état de l'existence de l'esclavagisme dans les camps de Tindouf, suite à une visite d'experts de cette ONG internationale, qui s'étaient également rendu dans le sud du Maroc.

"Nous avons été surpris de constater qu'aucune mention n'a été faite des avancées réalisées par le Maroc en matière des droits de l'Homme", a dit M. Khalfi, qui a notamment rappelé le travail réalisé par l'Instance Equité et Réconciliation qui s'était penchée sur pas moins de 5.000 cas de violations passées des droits de l'Homme et pour lesquelles un budget de 72 millions de dollars a été alloué pour indemniser les victimes.

Tout récemment, a poursuivi le ministre, le Conseil de sécurité des Nations Unies "a loué les efforts faits par le Maroc dans le but de mettre en place des commissions des droits de l'Homme dans la région". 

Il a ajouté que pas moins de 51 députés sahraouis sont membres du parlement où ils participent à la mise en place des politiques les plus idoines pour l'exploitation des ressources naturelles et d'affecter leurs recettes au profit des populations locales. M. Khalfi a tenu à préciser, à cet égard, que cette partie du Royaume ne dispose que 1,9 pc de l'ensemble des réserves en phosphates du Maroc.

Le ministre a, en outre, mis en exergue les investissements importants et substantiels qui sont constamment mis en place dans la région dans les secteurs de l'enseignement, du traitement d'eau potable, et d'industrie halieutique notamment. Le but, a-t-il insisté, étant d'améliorer les conditions de vie des citoyens, en voulant pour preuve le taux de pauvreté qui est passé de 25 à 9 pc.

M. Khalfi a, d'autre part, rappelé qu'après avoir constaté l'impossibilité de réaliser le référendum, "le secrétaire général des Nations Unies avait, en son temps, demandé au Maroc de présenter une proposition pour sortir le conflit du Sahara de l'impasse", en soulignant que le plan d'autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, a été qualifié par l'ONU, les Etats Unis et la France de "sérieux et de crédible".

Après avoir réitéré le souhait du Maroc de voir se matérialiser de "véritables négociations pour aboutir à une solution politique", le ministre a rappelé que l'ancien envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Peter Van Walsum avait tenu à souligner, en 2008, l'impérieuse nécessité d'une "solution réaliste" à ce conflit.

Anna Theofilopoulou, une analyste politique, a relevé pour sa part qu'"il n'y a pas de violence" dans les provinces du sud, en faisant observer que certains épisodes comme Gdeim Yzik s'étaient vite apaisés et n'ont pas eu de retentissement sur le plan médiatique.

En conclusion, a-t-elle dit, "il n'y a rien de sensationnel à ce niveau et par conséquent les médias ne voient aucun intérêt" à couvrir la normalité, en soulignant que l'option référendaire est tout simplement "inapplicable" d'un point de vue pragmatique. 

Naima Korchi, juriste internationale spécialiste du droit des réfugiés, et ex membre du HCR à Laâyoune, a pris la parole pour corriger des idées reçues et informer le publique dans la salle de ce qui se passe dans les camps de Tindouf. 

"Contrairement à la propagande algéro-polisarienne, les populations souffrent d'un déni total de circuler librement", en voulant pour preuve "plusieurs rapports sérieux (...) qui font état de détournements de l'aide humanitaire", a-t-elle souligné, en faisant observer que les populations séquestrées dans les camps de Tindouf "sont les seules au monde qui ne sont pas enregistrées".

Cette situation engendre des conséquences désastreuses pour les pensionnaires de Tindouf qui deviennent par définition "apatrides", ce qui est explicitement condamné par les Nations Unies, a relevé Mme Korchi, qui a stigmatisé la pratique de l'esclavagisme qui prévaut dans les camps, documentée par ailleurs dans "Stolen", un documentaire réalisé par deux jeunes journalistes australiens.

"Comment des femmes journalistes vivant dans un pays symbole de la démocratie et de la liberté puissent-elles être totalement aveugles sur la vraie nature du polisario", s'est-elle insurgée.

"Le Maroc, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, a pu consolider son processus démocratique, la preuve en est que des ONG qui manifestent un anti-marocanisme primaire, comme le Centre Kennedy, arrivent à se rendre sans restriction dans les provinces du sud", a fait observer Mme Korchi.

Pour sa part, Mme Hajbouha Zoubeir, Présidente de l'association marocaine des femmes entrepreneurs pour le développement (AMFED), basée à Laayoune, s'est élevée contre un manquement à l'éthique et à la déontologie constaté chez une journaliste US, qui l'avait interviewée.

"J'ai été abasourdie de constater que le montage vidéo qui a été fait dans cette interview a complètement tronqué mes propos", a-t-elle dit, ajoutant: "j'ai insisté pour faire savoir ma totale désapprobation à cette journaliste qui a failli et pêché par subjectivité".

"Tous ce que j'avais dit sur les violations et les abus des droits de l'Homme que subissent quotidiennement les populations des camps de Tindouf des mains des milices du polisario ont été tout simplement omis et censurés", a souligné Mme Zoubeir, ajoutant que la journaliste en question s'est cachée derrière le prétexte "fallacieux", celui de n'avoir pas eu l'opportunité de visiter les camps de Tindouf.

La journaliste a également omis de mentionner que "pas moins de 8.000 sahraouis avaient fui les camps de Tindouf et regagner la mère patrie", chose qui ne figure curieusement pas dans ladite vidéo.

- MAP -