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Mercredi 13 Juillet 2016

Rencontre nationale à Rabat sous le thème : "les collectivités territoriales face aux défis des changements climatiques"

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 Rencontre nationale à Rabat sous le thème :

Les présidents des collectivités territoriales du Maroc s’engagent à œuvrer à la consécration du droit à un environnement sain et durable (Déclaration de Rabat)

Les présidents des collectivités territoriales au Maroc se sont engagés, à la suite d’une rencontre nationale tenue à Rabat, à œuvrer à la consécration du droit à un environnement sain et durable en tant que droit fondamental garantissant une vie décente à la population locale.

Dans la "Déclaration de Rabat" publiée à l'issue de la rencontre nationale organisée mercredi à Rabat sur "les collectivités territoriales face aux défis des changements climatiques", les présidents des collectivités territoriales se sont engagés aussi à intégrer la dimension environnementale, les changements climatiques et la gestion des risques y afférents dans l’ensemble des programmes de développement et projets socio-économiques des collectivités territoriales.

Les participants à cette rencontre se sont également engagés à prendre toutes les mesures visant l’adaptation aux effets des changements climatiques et leur atténuation, et à œuvrer à réduire le réchauffement climatique au niveau du territoire de chaque collectivité, province ou région.

La "Déclaration de Rabat" a invité les présidents des collectivités à éviter la surexploitation des ressources naturelles et territoriales lors de l'élaboration des projets de développement, à tenir compte des conditions de préservation de l'environnement et des ressources naturelles, ainsi qu'à contribuer à la mise en œuvre des politiques publiques ayant trait la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la gestion des risques naturels et technologique au niveau local et régional.

La Déclaration a cité une série d'autres engagements pris par les présidents des collectivités territoriales, notamment l’engagement dans les programmes de lutte contre la pollution, la généralisation des réseaux et stations d’épuration des eaux usées, la généralisation de la collecte des déchets ménagers et assimilés, la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables, la mise à niveau du secteur de l’éclairage public et l’amélioration de la qualité des services du transport public.

Les travaux de cette rencontre nationale étaient répartis en quatre sessions thématiques, portant sur "la confrontation des défis des changements climatiques", "l'assainissement liquide et solide et les changements climatiques", "l'éclairage public et les changements climatiques" et "les mobilités urbaines et les changements climatiques".

Cette manifestation a été organisée par le ministère de l'Intérieur (direction générale des collectivités locales) en coordination avec l’association des régions du Maroc (ARM) et l'Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC), en collaboration avec le ministère délégué chargé de l'Environnement, le Conseil économique, social et environnemental, et avec le soutien de l'Agence allemande de coopération technique (GIZ), de l'Agence belge de développement (CTB) et d'ONU Femmes.

Ont notamment pris part à cette rencontre, les présidents des collectivités territoriales (régions, préfectures, provinces et communes) des chercheurs spécialistes, des cadres supérieurs représentant les secteurs gouvernementaux concernés et l’administration territoriale, outre des représentants des organisations de coopération internationale.

La rencontre avait pour objectif de sensibiliser les acteurs locaux sur les enjeux et les défis des changements climatiques, dans la perspective de la tenue de la 22 ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22) qui se tiendra en novembre prochain à Marrakech, en plus de se pencher sur les défis des changements climatiques et permettre aux participants de partager et d'échanger les expériences et les bonnes pratiques pour faire face aux défis climatiques et contribuer au développement local durable.

M. Drais souligne le rôle central des collectivités territoriales dans la lutte contre les défis des changements climatiques

Le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Cherki Drais, a souligné, mercredi à Rabat, le rôle central des collectivités territoriales dans la lutte contre les changements climatiques et la préservation de l’environnement.

"Les collectivités territoriales au Maroc (...) sont appelées, eu égard aux larges prérogatives qui leur sont dévolues, à mobiliser tous les moyens disponibles et à mettre les enjeux environnementaux et les changements climatiques au cœur de leurs priorités en matière d’élaboration des programmes de développement et de mise en œuvre de leurs projets", a indiqué M. Drais lors de la séance inaugurale d’une rencontre nationale organisée autour du thème : "les collectivités territoriales face aux défis des changements climatiques".

La proximité des collectivités territoriales des citoyens et des différents intervenants, incluant la société civile et les acteurs oeuvrant dans le domaine de l’environnement, contribuera indubitablement à la sensibilisation quant à l’importance de la préservation de l’environnement, a-t-il relevé.

Les collectivités territoriales doivent s’impliquer énergiquement dans les différents chantiers sectoriels nationaux, à l’instar du programme national d’assainissement liquide et d’épuration des eaux usées, le programme national des déchets ménagers, le programme relatif aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique et le programme de lutte contre les catastrophes naturelles.

Il a fait savoir, à ce propos, que dans le sillage de la dynamique que connaît le Royaume dans le domaine de la préservation de l’environnement et la lutte contre la déréglementation climatique et en consécration des Hautes directives royales, les collectivités territoriales sont désormais invitées à œuvrer afin d’améliorer et de renforcer leurs potentiels et exploiter, d’une manière optimale, leurs ressources, en profitant des expériences réussies et des bonnes pratiques en la matière.

Les collectivités territoriales, en collaboration avec les secteurs gouvernementaux, les institutions et instances concernées et avec l’appui du ministère de l’Intérieur, ont mis en œuvre plusieurs programmes ayant permis au Royaume de réaliser un saut qualitatif en matière de préservation de l’environnement et d’amélioration du cadre de vie de la population locale, a-t-il avancé.

Dans ce sens, il a évoqué les programmes relatifs à l’assainissement liquide et à l’épuration des eaux usées, qui a bénéficié à 214 communes depuis son lancement en 2014, la gestion des déchets ménagers et assimilés, dont 106 contrats de gestion déléguée de collecte et de balayage ont été signés avec 151 communes, tandis que le taux de collecte s’élève à 86 pc, avec un coût global de 2,2 milliards de dirhams (MMDH).

Il a également passé en revue le programme national d’approvisionnement du monde rural en eau potable, avec un taux de satisfaction de 95 pc à fin 2015, soit 12,67 millions de bénéficiaires, d’un investissement global de 17,7 MMDH, outre le programme d’éclairage public que les communes continuent de moderniser et de mettre à niveau, ce qui permettra de réduire la consommation de l’électricité au sein du réseau d’éclairage public à 20 pc d’ici 2020.

Le ministre délégué a, en outre, cité le programme relatif au transport public, relevant que les collectivités investissent dans les infrastructures et dans la modernisation de la flotte du transport public urbain. 

Après avoir relevé l’importance de la dimension environnementale dans la réalisation du développement durable et l’engagement du Royaume dans les efforts internationaux visant la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), à travers la signature par le Royaume de plusieurs conventions internationales relatives aux changements climatiques, il a mis en avant la politique ambitieuse et la vision prospective de SM le Roi Mohammed VI ainsi que le soutien constant du Souverain en faveur des causes environnementales.

Pour sa part, la ministre déléguée chargée de l’Environnement, Hakima El Haite a estimé que les collectivités territoriales se trouvent au cœur des problèmes environnementaux et en constituent également les solutions, étant donné que 80 pc des émissions de GES proviennent de ces espaces géographiques et sont responsables de la gestion d’entre 80 à 90 pc des déchets solides.

Elle a souligné, à ce sujet, le rôle important des collectivités territoriales dans la préservation de l’environnement et la mise en place des programmes et plans environnementaux, relevant l’importance de cette rencontre dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.

Rappelant la consécration par la constitution du Royaume du droit au développement durable, elle fait savoir que son département a procédé à la création du "centre de compétence changement climatique" avec 39 partenaires, afin d’aider les collectivités territoriales à intégrer le climat dans leurs politiques et programmes.

De son côté, le président de l’Association des présidents des régions du Maroc, Mohand Laenser, a indiqué que cette rencontre revêt une grande importance et constitue une plateforme d’échange et de proposition des conceptions et initiatives visant la protection de l’environnement, notant que "les effets néfastes des changements climatiques ne sont plus une probabilité mais une réalité".

Il a précisé que le législateur marocain a élargi progressivement le champ de compétence des collectivités territoriales, d’autant que la loi organique 111-14 relative aux régions prévoit des compétences importantes pour les régions dans le domaine de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques (aménagement et gestion des parcs régionaux, la mise en place d’une stratégie régionale visant l’économie en énergie et en eau et l’encouragement des initiatives relatives aux énergies renouvelables).

Il a noté, dans ce sens, que la loi organique 113-14 relative aux communes et celle N 112-14 relative aux préfectures et provinces prévoient de larges compétences en matière environnementale, indiquant que la dimension environnementale et le développement durable sont le cadre de référence pour l’élaboration des programmes de développement et des schémas régionaux d’aménagement du territoire.

Il a appelé, à cette occasion, à doter les collectivités territoriales des moyens et ressources nécessaires afin de s’acquitter de leurs missions et traduire en réalité la volonté du législateur, relevant que "la conscience collective des effets des changements climatiques nécessite de joindre l’acte à la parole en adoptant des programmes et projets pratiques".

Quant au président de l’Association marocaine des présidents des conseils communaux, Fouad El Omari, il a fait savoir que le défi des changements climatiques ne peut être relevé sans l’implication des collectivités territoriales dans ce grand chantier, vu les prérogatives dont elles disposent dans la gestion de la chose publique locale et l’amélioration du cadre de vie des citoyens.

Il a mis l’accent, dans ce sens, sur la nécessité pour les collectivités territoriales de mettre en œuvre des initiatives pratiques dans les domaines des énergies renouvelables et la gestion des déchets et la recherche de nouvelles ressources financières et humaines, notant que cette rencontre devra être sanctionnée par l’adoption de la déclaration de Rabat des collectivités territoriales du Royaume du Maroc, qui insistera sur l'engagement des élus à intégrer la dimension du développement durable dans les programmes et projets de développement des collectivités territoriales.

Cette rencontre, qui connaît la participation, notamment, des présidents des conseils des collectivités territoriales, de chercheurs spécialisés, de cadres supérieurs représentant les secteurs gouvernementaux concernés et de l’administration territoriale, ainsi que des représentants des organisations et instances de coopération internationale, est initiée par le ministère de l'Intérieur-Direction des collectivités locales, en coordination avec l'Association des régions marocaines, l'Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC), en collaboration avec le ministère délégué chargé de l'Environnement et le Conseil économique, social et environnemental (CESE).

Elle se tient dans le cadre des préparatifs à la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur le climat (COP22) prévue du 07 au 18 novembre 2016 à Marrakech, avec le soutien de la Coopération technique allemande (GIZ), la Coopération technique belge (CTB) et l'ONU- Femmes.

Quatre panels sont au menu de cette rencontre, à savoir "les défis des changements climatiques au Maroc", "Assainissement solide et liquide et changements climatiques", "Eclairage public et changements climatiques" et "Déplacement urbain et changements climatiques".

(MAP 13/07/2016)