Mme El Ouafi plaide à Nairobi pour la consolidation des politiques liées à la migration à travers l’inclusion de clauses spécifiques relatives à l’environnement et au climat

La Secrétaire d'Etat chargée du Développement Durable, Mme Nezha El Ouafi, a plaidé, jeudi à Nairobi, pour la consolidation des politiques liées à la migration, à travers l'inclusion de clauses spécifiques relatives à l'environnement et au climat.
Mme El Ouafi qui a pris part au Side Event, organisé par l'ambassade du Maroc à Nairobi en partenariat avec l’Organisation Internationale pour la Migration, autour de la thématique : «Corrélation entre migration, environnement et changement climatique : quelle perspective?», a tenu à rappeler que les changements climatiques sont en train de mettre en péril la résilience et la sécurité des populations, les obligeant parfois à quitter leurs foyers et leurs communautés.
"C’est à cet égard que le potentiel migratoire se fait particulièrement sentir sur plusieurs Continents mais particulièrement africain, où les effets du changement climatique touchent des zones où sont installées des populations particulièrement vulnérables", a soutenu la Secrétaire d'Etat, en précisant que l’analyse des conflits armés survenus au cours des 70 dernières années et qui ont été à l’origine de déplacements massifs des populations, a montré qu’au moins 40% de ces conflits sont liés à un contrôle contesté des ressources naturelles.
Lors de cette rencontre, organisée dans le cadre des travaux de la 4è Assemblée des Nations-Unies pour l'environnement, et modéré par l'ambassadeur du Maroc à Nairobi, El Mokhtar Ghambou, M. El Ouafi a aussi souligné que les phénomènes de migration dus aux facteurs environnementaux ne datent pas d’aujourd’hui et que les changements climatiques et la dégradation de l’Environnement sont en effet en train de "redessiner la carte du monde".
La dégradation de l’environnement met en péril les vies humaines, détruit les moyens de subsistance des plus pauvres et plus vulnérables poussant ainsi les populations à se déplacer et migrer, a rappelé la responsable marocaine. Elle a par ailleurs indiqué que le Maroc, pays engagé dans les processus mondiaux, a inscrit la question de la migration parmi ses plus hautes priorités, comme en témoigne à l’échelle globale sa participation active et son adhésion au Pacte de Marrakech sur la Migration qui met en exergue clairement le lien entre environnement et migration. "Notre pays assure aussi la présidence conjointe du Forum Mondial de la Migration et du Développement (FMMD) aux côtés de l’Allemagne qui s’est fixé comme priorités de mettre l’accent sur les liens entre le Forum, le Pacte mondial et l’Agenda 2030", a souligné Mme El Ouafi, en assurant qu'à l’échelle régionale et lors de la 30ème Session ordinaire du Sommet de l’Union Africaine (janvier 2018), le Maroc a présenté l’Agenda Africain sur la migration et a recommandé la mise en place d’un observatoire africain des migrations.
Par ailleurs et en tant que pays de transit et de destination, le Maroc mène une politique migratoire inclusive reconnaissant la nécessité d’aider les pays à prévenir, réduire et faire face aux déplacements des populations, liés notamment aux effets néfastes du changement climatique. À ce titre, a-t-elle ajouté, la stratégie nationale de l’immigration et d’asile et les projets de loi sur l’asile et la traite des humains ont marqué au Maroc un tournant majeur dans l’approche des questions migratoires, précisant que les migrants ont accès à l’ensemble des services publics, des programmes nationaux d’assistance sociale et à tous les centres de l’entraide nationale. Pour favoriser leur intégration professionnelle, les migrants régularisés ont droit à la formation professionnelle comme ils peuvent bénéficier des services de recherche d’emploi, créer leur entreprise ou s’organiser en coopératives, a-t-elle soutenu. La Secrétaire d'Etat a mis l'accent sur l'impératif de reconnaitre les responsabilités et de renforcer la synergie entre les organisations internationales, de promouvoir la coopération régionale, sous-régionale et transfrontalière ainsi que le partenariat entre les acteurs pour réduire le chemin de l’action dans le domaine de la migration versus environnement.
MAP : 15/03/2019