
Les participants à la 17e édition du Congrès National des Droits de l’Enfant ont appelé, dimanche 25 Mai à Rabat, à l’intégration des compétences numériques avancées, telles que la robotique et l’intelligence artificielle, dans les curricula scolaires, ainsi qu’au placement de l’enfant au centre des politiques et programmes de lutte contre les changements climatiques.
Les participants à ce Congrès ont ainsi recommandé de réviser les curricula scolaires pour intégrer les compétences numériques avancées, notamment le codage, la robotique, l’intelligence artificielle et les compétences transversales, comme la pensée critique, la créativité et la collaboration, tout en encourageant la découverte des métiers dès le collège, notamment dans les secteurs en mutation et en expansion.
Les congressistes ont aussi souligné l’importance de développer des partenariats public-privé pour offrir des stages, mentorats et ateliers pratiques, favorisant l’employabilité future des jeunes dans les secteurs innovants, tout en mettant en lumière la nécessité de créer des passerelles concrètes entre l’école, la formation professionnelle et le monde du travail, adaptées aux rythmes des enfants et prenant en compte les inégalités territoriales et sociales dans l’accès à l’orientation et à l’acquisition de compétences.
Évoquant le développement de l’enfant à l’ère du numérique, ils ont plaidé pour le développement d'un programme national de sensibilisation et d’accompagnement parental sur l’usage des écrans, à travers des campagnes médiatiques, la promotion d’alternatives adaptées à l’âge des enfants et l’incitation à l’utilisation du contrôle parental.
Ils ont aussi appelé au renforcement du cadre législatif existant avec des mesures de protection contre les risques liés à internet, à l’instar du cyberharcèlement et des contenus inappropriés, ainsi qu’au renforcement de l’éducation numérique dès le primaire et l’intégration dans les programmes scolaires des modules d’éducation aux médias et à la citoyenneté numérique, outre la création de contenus éducatifs et ludiques en ligne adaptés aux différentes tranches d’âge, tout en assurant leur conformité aux standards de protection de l’enfance.
Abordant la question des enfants face aux situations de crise climatique et d’urgence, les participants ont insisté sur la nécessité de développer un plaidoyer en faveur de programmes et de politiques climatiques tenant compte des besoins des enfants, appelant à intégrer la dimension de l’enfance dans la planification des réponses aux crises, via l’élaboration des plans d’urgence spécifiques pour protéger les enfants lors de catastrophes naturelles ou crises humanitaires, en coordination avec les acteurs humanitaires et locaux.
Ils ont, par la même occasion, appelé à renforcer dans les programmes scolaires les modules sur l’environnement en lien avec les réalités territoriales (sécheresse, déchets, inondations) dès le primaire, sensibiliser les enfants à leur rôle d’acteurs de changement environnemental et former les différents professionnels de la santé mentale sur les traumatismes psychologiques spécifiques aux enfants.
Concernant la protection judiciaire, les congressistes ont plaidé pour la promotion d'une meilleure coordination entre les services juridiques, sociaux et éducatifs pour un accompagnement intégré des enfants en contact avec la loi, ainsi que pour la révision des dispositions juridiques relatives à la kafala de manière à mieux protéger les droits des enfants kafils.
Ils ont aussi appelé à revoir les critères de qualification des agressions à caractère sexuel selon les critères internationaux, à renforcer l’assistance juridique dans les affaires dans lesquelles les enfants sont victimes et à renforcer la prévention et l’accompagnement socio-judiciaire, via des programmes de prévention de la délinquance juvénile et programmes de soutien aux enfants en conflit avec la loi.
Sur un autre registre, les participants ont appelé à faire du parlement de l’enfant un exercice à la participation démocratique, à intégrer de nouvelles catégories d’enfants tels que les enfants de la diaspora marocaine (MRE), les enfants migrants et les enfants inscrits dans les centres de formation professionnelle, tout en renforçant la participation des enfants en situation difficile.
Ils ont, en outre, souligné la nécessité de structurer le lien entre le Parlement de l’enfant et les instances nationales ou locales tels que les conseils communaux.
Par ailleurs, les participants ont appelé au déploiement des campagnes de sensibilisation nationales pour promouvoir le respect des droits de l’enfant et prévenir la violence, et à doter les structures de protection de moyens humains qualifiés et matériels suffisants pour une prise en charge efficace des cas de violence.
Ils ont également appelé à intensifier la formation des professionnels en contact avec l'enfant, promouvoir la parentalité positive, développer des programmes de soutien à la parentalité et promouvoir l’évaluation et le suivi des politiques de lutte contre la violence.
Organisée à l’occasion de la Journée nationale des droits de l’enfant sous la Présidence effective de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, Présidente de l’Observatoire National des Droits de l’Enfant (ONDE), cette 17e édition du Congrès des Droits de l’Enfant, qui coïncide avec le 30e anniversaire de l’ONDE, a rassemblé deux jours durant un large éventail d’acteurs : institutions publiques, experts nationaux et internationaux, instances onusiennes, organisations de la société civile ainsi que des enfants parlementaires venus de différentes régions du Royaume.
(MAP: 26 Mai 2025)