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Mercredi 7 Mars 2018

8 mars journée mondiale des femmes.. Importants acquis pour la femme au Maroc

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8 mars  journée mondiale des femmes.. Importants acquis pour la femme au Maroc

La situation de la femme au Maroc a connu ces dernières années des progrès importants à la faveur de nombreux acquis réalisés aux niveaux constitutionnel, législatif, politique et juridique qui font du Royaume un modèle unique dans la région arabe et africaine. Toutefois, ce processus est confronté à nombre de difficultés sur la voie de la consécration des valeurs d'égalité et de parité et la promotion des droits sociaux et économiques des femmes.

La présence remarquable de la femme marocaine sur les scènes politique et institutionnelle nationales en a fait une source de rayonnement sur les plans régional et continental. Cette présence n'épargne aucun domaine d'activité ni aucun niveau de responsabilité que ce soit au sein du gouvernement, du Parlement, de la justice ou de la diplomatie, y compris ces métiers considérés de longue date comme étant l'apanage des hommes, à l'instar de la profession d'adoul, désormais accessible aux femmes suite à une récente décision royale.

Par ailleurs, des dispositions constitutionnelles claires interdisent toute forme de discrimination à l'égard des femmes et stipulent l'égalité entre les deux sexes dans les droits civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux.

De même, la nécessité de mettre en place une instance de parité pour lutter contre toutes les formes de discrimination intervient pour renforcer les droits de la femme marocaine et lui ouvrir de nouvelles perspectives après les importantes réformes législatives et juridiques entreprises par le Royaume au cours des dernières années, en particulier le Code de la famille et l'approbation du Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, outre le protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Les acquis législatifs au profit de la femme ont été renforcés par la ratification dernièrement du projet de loi relatif à la lutte contre la violence faite aux femmes, l’une des revendications pressantes des militants des droits de l'Homme en général et des mouvements féministes en particulier.

L'adoption de ce projet de loi intervient notamment après que les réseaux sociaux et les médias ont fait état d’une recrudescence des cas de violences contre les femmes.

Autres mesures phares entreprises au cours des dernières années, celles relatives à la modification de la loi sur la nationalité qui garantit une égalité totale entre les hommes et les femmes dans le transfert de la nationalité marocaine aux enfants nés d’un mariage mixte.

Par ailleurs, la représentativité politique de la femme, l'un des aspects distingués de l'expérience marocaine dans le domaine de l'autonomisation politique des femmes, a permis d’entreprendre une batterie de mesures législatives pour accroître la présence et la représentativité de la femmes au sein des institutions élues aux niveaux national, régional et local.

Ainsi, 60 sièges sont attribués aux femmes dans le cadre de la liste nationale réservée à la Chambre des représentants, alors que le principe de rotation entre les deux sexes a été mis en place pour les listes de candidats présentées par les électeurs représentés à la Chambre des conseillers.

Il convient aussi de citer en ce sens l’amendement des lois organiques sur l'élection des membres des conseils des collectivités territoriales à travers la réservation d’au moins un tiers des sièges aux femmes dans chaque circonscription électorale, permettant une augmentation remarquable de la représentativité des femmes lors des dernières élections communales et régionales, pour atteindre 6.673 sièges pour les femmes, soit le double par rapport aux élections communales de 2009.

La présence de la femme à la Chambre des représentants n'a cessé de croître depuis 1993, passant d'une représentation limitée de seulement deux sièges à 35 aux élections de 2002 et 34 aux élections de 2007, avant d’atteindre 67 sièges en 2011 et 81 lors des législatives de 2016, tandis que 13 femmes siègent actuellement à la Chambre des conseillers sur 120 membres.

Toutefois, ces résultats demeurent en deçà des attentes des acteurs de la société civile et des associations féministes, qui pointent du doigt la faible représentativité politique des femmes, notamment à la Chambre des Conseillers et aux niveaux des régions et des collectivités locales, ainsi que leur accès limité aux postes de responsabilité, étant donné qu’aucune femme ne se trouve à la tête des 12 régions et que seulement cinq femmes ont été élues à la présidence de conseils communaux.

Cet état de fait pose nombre de défis en matière de promotion des droits de la femme et de consécration de la parité et de son leadership social face à l'absence quasi totale de femmes au niveau de la direction des partis politiques et des centrales syndicales (à l'exception de deux femmes chefs de leurs partis respectifs), outre les défis en rapport avec le retard dans la mise en œuvre des textes juridiques relatifs à la création de l’instance ad hoc sur la parité et l'équité entre les deux sexes et la lutte contre toutes les formes de discrimination, ainsi que le Conseil consultatif de la famille et l'enfance.

Le travail sur l'aspect culturel associé aux stéréotypes consacrés chez une large frange de la société demeure encore limité à cause du poids des préjugés, obstruant ainsi la dynamique de développement de la société et entravant la consécration des valeurs d'égalité et de parité sur le terrain.

Parmi les principaux défis dans le processus de consolidation des droits de la femme, celui de promotion de leurs droits socio-économiques, compte tenu de la pauvreté et de la vulnérabilité dont souffrent nombre de femmes, notamment dans les zones rurales, montagneuses et semi-urbaines.

A cet égard, l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) a joué un rôle important dans la lutte contre la vulnérabilité et la pauvreté des femmes, avec des résultats probants, même s’il y a encore un grand déficit à combler en la matière.

 

MAP: 7/03/2018