
La formation des acteurs publics et privés aux outils de l’Intelligence artificielle (IA) constitue un levier essentiel pour tirer pleinement profit des atouts et des opportunités offerts par ces nouvelles technologies, ont affirmé, mardi 01 Juillet à Salé, les ministres qui ont pris part à la première séance plénière des Assises nationales de l'IA.
À l’heure où l’IA devient un facteur clé de compétitivité, la formation s’avère comme une condition sine qua non pour saisir cette opportunité et en faire un levier de croissance durable et partagée, ont souligné les panélistes, notant que la généralisation de l’IA transforme déjà en profondeur les sociétés, les économies et les modes de travail actuels.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Mohamed Saad Berrada, a mis l’accent sur l’importance de s’approprier les outils de l’IA pour renforcer la gestion du système éducatif et répondre aux défis rencontrés, notamment en matière de traitement des données des élèves et des enseignants.
Soulignant que le département de tutelle continue de déployer ses efforts en matière de digitalisation de l’école publique, il a noté que l’arrivée de l’IA recèle un potentiel important notamment en matière d'amélioration de la qualité de l’enseignement et de modernisation des pratiques pédagogiques.
A cet égard, M. Berrada a cité en exemple l’utilisation de l’IA pour adapter les cursus scolaires aux capacités de chaque étudiant, assurer la formation continue des enseignants, renforcer l’apprentissage des langues, ainsi que lutter contre les phénomènes d’absentéisme et d’abandon scolaire.
Pour sa part, le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a souligné que l’IA constitue un facteur déterminant à même de transformer le marché de l’emploi.
L’IA permettra de gagner en performance et en productivité dans les entreprises, tout en assurant une meilleure adéquation entre les compétences et les besoins économiques, facteur clé pour dynamiser l’économie nationale, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le ministre a rappelé que face aux défis posés par cette révolution technologique, le rôle du gouvernement consiste à inscrire l’intelligence artificielle dans un cadre juridique adapté, capable de libérer tout le potentiel de la société.
La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a quant à elle mis en lumière l’interdépendance fondamentale entre énergie et IA.
"Sans énergie, pas de serveurs, pas de data centers, pas d’IA", a-t-elle relevé, rappelant que le Royaume envisage de doubler sa capacité de production d’énergie non conventionnelle en moins de cinq ans, un chantier équivalent à ce qui a été réalisé au cours des trente dernières années.
Évoquant l’émergence de modèles économiques intégrés alliant IA et énergie propre, elle a expliqué que les pays disposant à la fois d’un capital humain qualifié et d’une énergie bas carbone compétitive, à l’instar du Maroc, étaient bien positionnés pour devenir des hubs technologiques majeurs.
De son côté, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a mis en avant les défis que représente l’essor de l’intelligence artificielle pour le secteur privé, soulignant que la stratégie nationale en matière d’IA est déjà bien définie, mais qu’il est désormais urgent de la déployer efficacement.
Mettant l'accent sur la nécessité de former des ingénieurs et de ressources humaines qualifiées, il a salué l’expérience de l’école de coding marocaine 1337 dans la formation de jeunes talents technophiles, un modèle à généraliser pour mieux répondre aux besoins du marché et lutter contre le chômage.
De même, M. Alj s'est félicité des atouts structurels du Maroc, évoquant la forte connectivité numérique du pays et son ouverture croissante aux technologies appliquées à la médecine, à l’agriculture, aux services, entre autres.
Placées sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les premières Assises nationales de l'Intelligence artificielle sont initiées par le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration sous le thème "Une stratégie IA efficiente et éthique au service de notre société".
(MAP: 01 Juillet 2025)