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Bataille de Boufekrane, l’une des grandes épopées de la lutte nationale pour la liberté et l’indépendance

Le peuple marocain et la famille de la résistance célèbrent, les 1er et 2 septembre, le 88ème anniversaire de la bataille de Boufekrane, qui constitue l’une des grandes épopées de la lutte nationale pour la liberté et l’indépendance.

Ces journées du 1er et 2 septembre 1937 rappellent en effet cette bataille héroïque menée, avec courage et bravoure, par les vaillants habitants de la ville de Meknès contre les soldats du colonialisme français qui tentaient de détourner à leur profit les eaux de la rivière de Boufekrane et priver la population de la cité ismaïlienne d'une source vitale pour leur survie et la continuité de leurs activités socio-économiques.

Ce soulèvement décisif, mené par la population en colère dans la cité ismaïlienne, est venu pour rappeler à l’occupant étranger la persistance de l’esprit de résistance et la détermination des Marocains à défendre leur patrie, ses richesses et sa souveraineté. Il démontrait également que l’écrasement de la résistance dans l’Atlas et le Sud en 1934 n’impliquait nullement la soumission des Marocains au fait accompli.

Les nationalistes optèrent alors pour une nouvelle stratégie : transférer la lutte des montagnes et des campagnes vers les villes et villages, en passant de la confrontation armée dispersée à une action politique organisée, tout en mobilisant les masses populaires dans les grands centres urbains dès le milieu des années 1930, jusqu’à l’abolition du régime du protectorat et la fin de la domination coloniale.

Plusieurs facteurs expliquent l’éclatement de ce qui fut appelé la "bataille de l’eau douce", notamment la décision des autorités coloniales de détourner une partie des eaux de l’oued Boufekrane au profit exclusif des colons et des infrastructures civiles et militaires françaises de la ville nouvelle, alors même que la population souffrait cruellement de la pénurie d’eau.

Cette confrontation fut précédée par la promulgation d’un arrêté viziriel, daté du 12 novembre 1936 et publié au Bulletin officiel n°1268 du 12 avril 1937, qui répartissait les eaux de l’oued Boufekrane entre colons et habitants, et instituait, dès le 12 février 1937, une commission pour mettre en œuvre cette décision.

La mise en application de cette mesure eut un impact négatif considérable, aggravant la situation sociale et économique des Meknassis, déjà durement touchés par la crise économique, les impôts exorbitants imposés par les autorités coloniales, les expulsions et déplacements forcés de la médina vers la ville nouvelle, ainsi que la spoliation des meilleures terres agricoles de la région.

Après avoir épuisé toutes les formes de lutte pacifique – protestations, pétitions et formation d’un comité de défense de l’eau de Boufekrane –, les habitants se soulevèrent face à l’entêtement des autorités coloniales qui réduisaient toujours davantage le débit de l’oued pour le détourner vers leurs propres objectifs.

Le soulèvement de l’eau de Boufekrane, les 1er et 2 septembre 1937, marqua donc un tournant majeur, incarnant les plus belles pages de la lutte nationale contre le colonialisme. Les Meknassis firent preuve d’un courage inouï face à des forces lourdement armées, surprenant l’occupant par leur maturité politique et leur organisation. Ce fut une bataille âpre et violente, dans laquelle les résistants et la population affrontèrent avec bravoure l’ennemi étranger, en défense de la dignité, de la souveraineté et des valeurs sacrées de la nation.

Cette bataille inaugura une nouvelle phase de la lutte contre l’occupant, marquant le passage d’une résistance éparse dans les campagnes à une stratégie combinant lutte armée et action politique organisée dans les villes.

La ville de Meknès a ainsi joué un rôle déterminant dans la résistance, déjouant les plans de l’occupant et inscrivant de glorieuses pages dans l’histoire nationale, notamment avec les tribus voisines de Beni Mtir, Guerouane et les Arabes de Saïss. Le soulèvement de 1937 s’inscrit dans le cadre de cette continuité, aux côtés de la lutte contre le dahir berbère, de la participation à la présentation du Manifeste de l’Indépendance et du lancement de la résistance armée, jusqu’à la réalisation de l’unité entre le Trône et le peuple et l’avènement de l’indépendance.

La famille du mouvement national, de la résistance et de l’Armée de libération réaffirme, en commémorant ce 88ème anniversaire, le devoir de fidélité à la mémoire nationale et à ses figures héroïques. Elle entend transmettre aux jeunes générations les valeurs de patriotisme, d’attachement à l’unité nationale et à l’identité marocaine, afin de poursuivre l’édification du Maroc moderne, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, et le renforcement de l'oeuvre démocratique, du développement durable, de la solidarité et de l’État social.

Cette commémoration est également l’occasion de réitérer la position constante du peuple marocain et de toutes les composantes de la société, mobilisées derrière Sa Majesté le Roi pour la défense des acquis nationaux et l’intégrité territoriale du Royaume, tout en restant attachés à l’initiative marocaine d’autonomie élargie dans les provinces du Sud, dans le cadre de la souveraineté nationale.

(MAP: 01 Septembre 2025)

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