
La ministre de la Solidarité, de l’Inclusion sociale et de la Famille, Naima Ben Yahya, a annoncé, mardi 08 Juillet à la Chambre des conseillers, la préparation d'un projet de système d’information intégré de protection de l’enfance qui vise à assurer le suivi des enfants dans le processus de protection, allant de l’identification des cas et leur accompagnement jusqu'à leur intégration.
En réponse à des questions sur "les politiques intégrées de protection de l’enfance", la ministre a relevé que ce système englobe le renforcement des capacités des intervenants dans les dispositifs territoriaux, le soutien à la création de structures de proximité pour la protection de l’enfance et la généralisation de la mise en place de centres d’accompagnement de la protection de l'enfance dans les provinces sous la supervision des délégations provinciales de l’Entraide Nationale, encadrés par des équipes expérimentés en la matière.
Dans ce sens, elle a rappelé la création de 43 unités de protection de l’enfance au niveau national, en partenariat avec les associations, pour un coût dépassant 11 millions de dirhams, en coordination avec les centres d’accompagnement pour la protection de l’enfance. Aussi elle a noté que les efforts se poursuivent pour appuyer le service d’aide mobile d’urgence sociale dans plusieurs villes, qui œuvrent principalement avec les enfants en situation de rue, avec la programmation de la création de dix nouvelles unités en 2025 et la mise à disposition de 20 unités en 2024.
Dans le même registre, Mme Ben Yahya a ajouté que ces structures ont permis en 2024 l’intégration de 1400 enfants en situation de rue, alors que le nombre des bénéficiaires de services d’aide mobile d’urgence sociale au premier semestre de 2025 a atteint environ 1099 enfants.
Aussi, elle a mis en avant la contribution de l’Entraide Nationale dans l’intégration et la réintégration des enfants, faisant état de l’intégration de 259 enfants dans les programmes de formations professionnelle et de formation en alternance, et la réinsertion scolaire de 585 enfants en situation d’abandon scolaire.
Par ailleurs, elle a noté la poursuite de l’amélioration de la qualité de prise en charge des enfants en situation difficile au sein des institutions de protection sociale, à travers le renforcement du cadre légal et l’élaboration des textes organiques de la loi relative à ces institutions, outre le renforcement des mécanismes de prise en charge psychologique pour traiter les traumatismes chez les enfants.
Par ailleurs, Mme Ben Yahya a relevé que l’évaluation du premier programme national exécutif de la politique publique intégrée de protection de l’enfance a révélé plusieurs acquis, dont le renforcement du cadre légal et des mécanismes de gouvernance et de coordination, ainsi que le développement des structures de protection aux niveaux des tribunaux, des hôpitaux et auprès de la Sûreté Nationale et de la Gendarmerie Royale, outre l’Entraide nationale et les associations.
Parallèlement, cette évaluation a mis en évidence le besoin d’un système intégré de protection de l’enfance en situation difficile, ainsi que certaines conclusions relatives aux défis, en relation avec la mise en œuvre territoriale des mesures de politique publique, dont notamment les mesures d’opérationnalisation des dispositifs territoriaux intégrés de protection de l’enfance dans les provinces, et la multiplicité des intervenants dans les différentes questions relatives à l’enfance.
Sur la base de ces conclusions, Mme Ben Yahya a souligné que le ministère œuvre à l’élaboration du deuxième programme national exécutif de la politique publique intégrée de protection de l’enfance au titre de 2026, qui met les droits de l’enfant et ses intérêts au cœur de l’action gouvernementale, conformément aux Hautes Orientations Royales, aux dispositions constitutionnelles et aux recommandations de la commission des droits de l’enfant à l’issue de l’examen du troisième et quatrième rapport relatif à la mise en œuvre de la convention sur les droits de l’enfant.
Ce programme accorde une importance particulière à la dimension de la prévention, pour son rôle dans la réduction du coût de la protection et dans la prévention de toutes les formes de violence et de discrimination à l’égard des enfants, en se concentrant également sur l’élargissement de l’offre de services pour réaliser la justice territoriale, et dans la création d’une nouvelle génération de services prenant en compte les différentes étapes de l’enfance, ainsi que le développement personnel et le divertissement.
(MAP: 09 Juillet 2025)