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Quand la Coupe d'Afrique des Nations s’invite dans les foyers marocains

 

Dehors, la pluie martèle les toits et le vent s'engouffre dans les infimes ouvertures des foyers marocains. Mais à l'intérieur, l'atmosphère est à la combustion.

Alors que l'hiver s'installe pour de bon, la Coupe d’Afrique des Nations (CAN-2025) qui se déroule sur terre marocaine, s’impose comme le cœur battant de chaque foyer partout dans le Royaume, transformant chaque salon en une tribune vibrante. Ce n'est plus seulement une compétition sportive, mais plutôt un rituel social où les couleurs et les chants du continent viennent briser la grisaille saisonnière.

Entre l’arôme sucré du thé à la menthe et le confort des couettes et couvertures en laine, les familles se conglutinent pour transformer l'intimité domestique en un stade miniature.

Pour Hajar, mère de deux enfants, la compétition prend des airs d’harmonie familiale. Habituellement ponctuées par les rires de ses enfants, ses journées s’accordent, durant la CAN, à un tempo différent : celui de la mobilisation collective. ‘’C’est une affaire d’équipe’’, sourit-elle.

Chez elle, l’organisation autour du match relève presque de la stratégie, à l’image de ce qui se joue sur la pelouse.

Elle s'improvise maître de cérémonie du thé, tandis que son mari orchestre le ballet des friandises. "Nous avons un plan de table strict : le canapé pour nous, et la maison tout entière pour le tourbillon d'excitation des enfants”, confie-t-elle.

Le moment de l'hymne national marque une rupture. Hajar se tait, et ce silence solennel gagne toute la maison. Puis le coup de sifflet retentit, rompant l’équilibre. Les voix s’élèvent, les émotions débordent. ‘’À ce moment-là, nous ne sommes plus seulement des parents. Nous crions, nous vivons le match avec la même passion et ferveur’’, raconte-t-elle.

Dans le foyer de Abdesselam, la CAN se vit comme un héritage à transmettre. Loin des superstitions et des maillots fétiches, il puise sa force dans la présence de sa famille. À l’heure du match, la cuisine devient le cœur battant du foyer. Son épouse s’affaire autour du café, l’aînée prépare le thé, tandis que les plus jeunes mettent la main à la pâte pour réaliser gâteaux et douceurs, dans une ambiance bon enfant et une effervescence joyeuse et ordonnée.

"Quand les Lions de l’Atlas marquent, la maison tout euphorique explose de joie”, dit-t-il avec émotion. Le drapeau couvrant le plafond, les chants de “Dima Maghreb” résonnent et les accolades se multiplient.

Pour ce père de trois filles, hurler de joie n'est pas qu'un exutoire, c'est un acte pédagogique et un moment de précieux partage d’amour paternel.

Si les grandes affiches africaines comme l'Égypte ou le Sénégal attisent sa curiosité, la magie des matchs du Onze national reste incomparable. Pour lui, le froid hivernal est un allié précieux. Il enferme la famille dans une bulle de chaleur humaine, transformant la défaite en débat de commentateurs sportifs et la victoire en une fête sans fin.

À 11 ans, Lynne possède déjà ses propres rituels. Pour elle, la métamorphose du foyer commence dès que le drapeau est déployé. "Notre maison cesse d'en être une. Elle se métamorphose en un stade rugissant”, explique-t-elle.

Dans ce théâtre domestique, Lynne observe avec fascination les réactions de sa mère, son miroir émotionnel. Ensemble, elles sautillent et crient, formant ce qu'elle appelle une “chaîne invisible et incassable”.

La fillette ne se contente pas de regarder, elle est convaincue d'envoyer son énergie directement aux joueurs sur la pelouse. Lorsque le coup de sifflet final retentit, l'air du salon reste chargé d'un mélange de fierté et d'optimisme.

Pour cette enfant de nouvelle génération, chaque match est une brique supplémentaire posée sur l'édifice de son patriotisme, laissant derrière lui un parfum d'espoir qui flotte bien après que les lumières soient éteintes.

Au fait, la passion pour le ballon rond au Maroc est une véritable affaire de famille!

MAP: 31 Décembre 2025

 

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