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Fondation Mohammed VI pour la Réinsertion des Détenus: Un accompagnement continu, porté par une vision holistique fondée sur le social

La Fondation Mohammed VI pour la Réinsertion des Détenus demeure une parfaite expression de la bienveillance constante dont Sa Majesté le Roi Mohammed VI entoure les détenus, basée sur une vision holistique prenant pleinement en compte la dimension sociale, a souligné le coordonnateur de la Fondation, Abdelouahed Jamali Idrissi.

Dans un entretien accordé à la MAP en marge d'une cérémonie de remise d'équipements destinés à des projets générateurs de revenus au profit d’anciens pensionnaires des établissements pénitentiaires à Casablanca, M. Jamali Idrissi a indiqué que la Fondation, créée en 2002 grâce à la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, œuvre sans relâche pour favoriser la réinsertion des anciens détenus dans le tissu socio-économique.

Il a ajouté qu’à l'occasion de l'ouverture de l’année judiciaire 2003, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait donné des Hautes Directives claires pour orienter l’ensemble des acteurs judiciaires et la société civile, notant que le Discours du Souverain à cette occasion a clairement précisé la stratégie judiciaire à adopter, les missions de la Fondation, tout en mettant l’accent sur la réinsertion des pensionnaires des établissements pénitentiaires.

Dans ce sens, M. Jamali Idrissi a souligné que cette stratégie met en exergue le concept de "prise en charge", fondé sur la solidarité, l’entraide, la cohésion et la fraternité, ainsi que le soutien mutuel entre les différentes composantes de la société, admettant qu’après leur libération, les détenus trouveront grand ouvertes les portes d’une société inclusive.

Ainsi, poursuit le responsable, la Fondation a été créée afin d’assurer l’accompagnement des détenus vers leur réinsertion sociale, notant que tous les détenus libérés peuvent bénéficier des services proposés par la Fondation.

"Le travail de la Fondation commence dès le début de la peine, en coordination avec la Délégation générale à l'Administration pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR), et se poursuit après la libération. Dans certains cas, ce suivi s’étend aussi à la famille du détenu, qui peut perdre son seul soutien. La Fondation, avec ses partenaires, veille alors à accompagner et soutenir ces familles autant que possible", a-t-il expliqué.

Il a, dans ce sens, relevé que grâce aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi, la dimension sociale trouve désormais pleinement sa place autant dans le système judiciaire que dans les textes législatifs.

M. Jamali Idrissi a, dans cette même optique, noté que la détention ne doit pas priver le détenu de sa qualité de citoyen ni porter atteinte à sa dignité, ajoutant que "les prisons ne sont aucunement des lieux de punition ou de vengeance, mais des endroits où l’on exécute la peine en visant surtout à éduquer et à réinsérer".

Selon le responsable, la prison est devenue pour le détenu une étape nouvelle, où il peut se réconcilier avec lui-même et rompre avec les comportements qui ont conduit à la privation de sa liberté.

"C’est aussi une nouvelle opportunité d’apprentissage et d’engagement, que ce soit à travers des programmes de développement des compétences, de formation ou d’éducation à tous les niveaux, allant de la lutte contre l’analphabétisme jusqu’à l’enseignement universitaire", a-t-il précisé, notant que ce dernier est offert par la DGAPR en partenariat avec plusieurs universités, dont certaines interviennent directement dans les établissements pénitentiaires.

Les programmes de réinsertion, a-t-il ajouté, couvrent également la santé, les loisirs et les liens avec le monde extérieur. Ils établissent, dans ce sens, le lien entre le détenu et la société, avec le suivi de la DGAPR et la Fondation, qui accompagne aussi les détenus après leur libération afin de les aider à retrouver leur place dans la société.

En outre, M. Jamali Idrissi a souligné que l’accompagnement de la réinsertion des personnes libérées, qui demeure un acte humain, fait partie du système de suivi post-libération offert par la Fondation.

"Ce suivi vise à prévenir la récidive, grâce à une approche globale et collaborative qui agit sur plusieurs plans : comportemental, psychologique, sanitaire, formation professionnelle, éducation", a-t-il expliqué, ajoutant que ce processus transversal mobilise divers services et secteurs.

Le responsable a poursuivi que le suivi post-carcéral inclut également l’intégration économique, notamment par l’accès à des ateliers de formation professionnelle et à des projets générateurs de revenus.

Il a relevé que plusieurs critères doivent être remplis, notamment ceux de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), ainsi que des critères propres à la Fondation, notamment la vulnérabilité, l’âge, la capacité à s’intégrer sur le marché du travail, et la participation à un programme de réhabilitation en prison.

M. Jamali Idrissi a insisté que l’action de la Fondation relève d’un engagement humanitaire volontaire, et non d’une obligation liée à la peine privative de liberté, qui reste une réaction sociétale à l'égard de l’auteur d’un crime.

Ainsi, a-t-il ajouté, le suivi post-carcéral n’est ni un droit pour le bénéficiaire, ni une obligation pour la Fondation.

Il a précisé que ceux qui souhaitent bénéficier de ces services pour faciliter leur réinsertion peuvent s’adresser à l’un des 13 centres de la Fondation répartis sur l’ensemble du territoire national.

Par ailleurs, le responsable a souligné que l’investissement dans les personnes libérées après avoir purgé leur peine constitue une démarche préventive contre la récidive, permettant notamment de réduire le nombre de détenus.

C’est aussi un investissement dans les compétences et la force productive, a-t-il noté, rappelant qu’aujourd’hui, plus de 100.000 personnes sont détenues dans les établissements pénitentiaires, ce qui représente un coût important pour l’État.

Évoquant les ambitions et projets futurs, M. Jamali Idrissi a souligné que la Fondation vise à promouvoir la solidarité, conformément au slogan "La réinsertion des détenus est la responsabilité de tous", tout en espérant que les entreprises comprendront qu’en intégrant un détenu réhabilité et compétent, elles participent à la prévention de la criminalité et encouragent la réforme des lois sur la réinsertion.

Les nombreuses "success stories" d’anciens détenus ayant su rebondir et s’intégrer avec brio dans le tissu socio-économique témoignent du caractère exceptionnel de l’expérience de la Fondation, qui repose sur une vision royale unique dans son environnement régional", a conclu M. Jamali Idrissi.

MAP: 15 Août 2025
 

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