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Jeudi 21 Novembre 2013

La stratégie du Plan Maroc Vert vise le développement du secteur agroalimentaire de l'amont à l'aval

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La stratégie du Plan Maroc Vert vise le développement du secteur agroalimentaire de l'amont à l'aval

La stratégie du Plan Maroc Vert, lancée en 2008 sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, vise le développement du secteur agroalimentaire de l'amont à l'aval, a souligné, jeudi à Casablanca, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, Aziz Akhannouch.

S'exprimant lors d'une rencontre agroalimentaire organisée par la Chambre Française de Commerce et d'Industrie du Maroc (CFCIM) sous le thème "Exporter et investir au Maroc : de nouvelles opportunités", M. Akhannouch a indiqué que cette occasion coïncide parfaitement avec l'agenda politique de développement du secteur alimentaire au Maroc, qui met actuellement l'accent sur la valorisation, la transformation et la commercialisation, entre autres. 

L'objectif du Maroc est de développer le secteur agroalimentaire de façon intrinsèque mais également avec le concours d'industriels étrangers, en particulier les industriels français, a mis en avant M. Akhannouch, notant que les Investissements Directs Etrangers (IDE) en provenance de France sont les plus importants avec une part globale de plus de 34 pc en 2012.

Il a, par la suite, indiqué qu'entre 2008 et 2013, les investissements publics-privés ont augmenté de plus de 117 pc pour atteindre près de 70 milliards de Dirhams notant que la dynamique engendrée par l'investissement public a permis aux investissements privés de presque doubler passant de 3,3 milliards de Dirhams en 2008 à plus de 6,3 milliards en 2013, soit une augmentation de plus de 90 pc.

Cette dynamique n'est pas prête de s'arrêter là, a-t-il dit notant que le Maroc prévoit, pour les années 2015-2020, un besoin en financement, dans le cadre du Plan Maroc Vert, de 125 milliards de Dirhams dont plus de 52 milliards (42 pc) des besoins en provenance du secteur privé. 

La valorisation des produits agricoles est une réelle priorité pour le Maroc sur les prochains mois, a réaffirmé M. Akhannouch espérant d'aller de l'avant et "très vite" grâce à la multiplication des partenariats avec des investisseurs étrangers, en particulier un partenariat avec un grand pays qu'est la France.

M. Akhannouch a relevé que les investisseurs disposent d'un interlocuteur unique, une banque d'affaires qu'est l'Agence pour le Développement Agricole (ADA) qui accompagne les investisseurs et porteurs de projets dans leur entreprise, depuis l'élaboration de leur business plan à la commercialisation de leur production.

Les investisseurs bénéficient également d'une gamme de subventions agressives, à travers le Fonds de Développement Agricole, a-t-il dit notant que ces subventions favorisent les investissements dans une logique intégrée selon toute la chaine de valeur d'une filière donnée, des intrants agricoles aux unités de transformation en passant par l'irrigation et la mécanisation.

M. Akhannouch a expliqué qu'il y a aussi la possibilité de bénéficier d'un approvisionnement en denrées agricoles diversifié et régulier grâce à des sources multiples et complémentaires dont la possibilité de produire des intrants grâce à la mise à disposition régulière par l'Etat de foncier permettant de développer les nouveaux projets.

Et de préconiser que dans ce cadre, les investisseurs ont également la possibilité de dupliquer leur production par l'encadrement contractuel d'autres producteurs grâce à un dispositif appelé Agrégation soulignant qu'en contrepartie de cet encadrement, dont l'objectif est d'accroître les rendements par divers biais, les investisseurs bénéficient d'une prime à l'hectare ou à la production agrégée.

Sans être producteur, les investisseurs peuvent devenir agrégateur industriel et contractualiser avec des producteurs pour pérenniser l'approvisionnement et également bénéficier d'une prime à l'agrégation, a-t-il dit.

Il existe une tarification agricole à l'importation qui vient d'être réformée en 2013, a ajouté le ministre expliquant que cette tarification tend à améliorer l'approvisionnement des opérateurs, qu'ils soient agriculteurs ou agroindustriels.

Les investisseurs bénéficient aussi de mise à disposition de foncier industriel pour la transformation, selon une logique intégrée, a-t-il poursuivi notant que deux agropoles ont été déjà créés et 4 autres sont prévus pour couvrir les 6 principaux bassins de production du pays. Ce sont de véritables hubs régionaux concentrant des moyens de transformation, conservation, logistiques, commerciaux, de R&D et d'analyses laboratoires. 

Pour sa part, le ministre délégué français chargé de l'Agroalimentaire, Guillaume Garot a souligné que les deux pays sont appelés à une compréhension mutuelle pour atteindre un partenariat économique durable. 

Cette rencontre cible les industriels français et marocains de l'agroalimentaire, les acteurs des filières agricoles et les opérateurs spécialisés dans les biens d'équipement et le machinisme agricole ayant pour but de renforcer davantage les échanges économiques bilatéraux notamment dans le secteur de l'agroalimentaire, a-t-il estimé.

Et de faire savoir que sa visite, en compagnie d'une forte délégation, entre dans le cadre des attentes du secteur de l'agroalimentaire suite au nouvel accord agricole UE/Maroc qui a ouvert de nombreuses opportunités pour les industries agroalimentaires européennes depuis son entrée en vigueur le 1er octobre 2012 et au Plan Maroc Vert qui a donné lieu à une mobilisation très importante de moyens budgétaires publics pour développer la production et structurer les filières.

Plusieurs entreprises françaises sont installées au Maroc et les entreprises marocaines ont aussi leur place en France, a ajouté M. Garot invitant les entrepreneurs marocains à y investir et relever les défis alimentaires.

Cette rencontre vient répondre aux attentes du secteur de l'agroalimentaire ou les participants aborderont différents thèmes notamment le développement de l'industrie agroalimentaire et agricole au Maroc, la situation des échanges agroalimentaires bilatéraux'', le climat des affaires au Maroc'', la nouvelle donne suite à la mise en œuvre de l'accord agricole UE/Maroc, de l'accord de pêche et de l'ALECA'', l'évolution des attentes et des besoins des acheteurs de produits agroalimentaires, l'investissement, l'agrégation et les agropoles au Maroc''.

-MAP-