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Mercredi 20 Novembre 2013

Lancement à Rabat d'un exercice international simulant une urgence radiologique grave initiée par un acte malveillant

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Lancement à Rabat d'un exercice international simulant une urgence radiologique grave initiée par un acte malveillant

Un exercice international simulant une urgence radiologique grave initiée par un acte malveillant a été lancé, mercredi à Rabat, dans l'objectif de renforcer les capacités du Maroc en matière de préparation et de réponse aux urgences radiologiques et nucléaires.

La séance d'ouverture de cet exercice baptisé "Bab Al Maghrib" a été présidée par le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Charki Draiss, en présence de hauts responsables nationaux civils et militaires, ainsi que d'éminents observateurs internationaux représentant l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA), le Département américain de l'Energie, l'Agence française de la sûreté nucléaire et la Direction générale espagnole de la protection civile et des urgences. 

Cet exercice, organisé les 20 et 21 novembre dans le cadre des exercices "ConvEx-3" de l'AIEA, sera le premier en son genre à double dimension sûreté et sécurité nucléaire, en simulant un acte criminel visant le port de Tanger Med et la place Jamaa Fna à Marrakech et impliquant des matières radioactives et son impact sur l'être humain et des secteurs vitaux tels que l'environnement, le transport, le commerce, le tourisme et la santé.

Il s'assigne pour objectifs principaux d'évaluer le système international de réponse et de demande d'assistance entre les Etats, ainsi que d'identifier les bonnes pratiques et les améliorations requises à partager avec les Etats membres de l'AIEA.

Intervenant à cette occasion, M. Draiss a souligné que les attentats terroristes qui ont secoué notre pays en 2003 et 2005 nous ont fait prendre conscience que les risques d'actes malveillants sont à prendre en considération, au même titre que les risques naturels et technologiques, rappelant que l'ampleur de ce fléau a été décrite, on ne peut plus clair, par SM le Roi Mohammed VI, dans son discours adressé au Sommet international sur la démocratie, le terrorisme et la sécurité, tenu à Madrid en 2005.

"Il est ainsi clair que, pour le Royaume du Maroc, la lutte contre le terrorisme, sous toutes ses formes, constitue un enjeu majeur", note M. Draiss, ajoutant qu'il est dès lors indispensables de disposer d'une stratégie de nature similaire, étant entendu que la menace terroriste est aujourd'hui une réalité et que les contextes régional et international militent en faveur de l'établissement d'une telle stratégie". 

M. Draiss a relevé que dans ce contexte le Maroc s'est mobilisé pour mettre en place les jalons d'un système de prévention et de lutte contre les actes criminels impliquant des produits dangereux qui prendrait en considération la nécessité de passer d'une logique de réparation à une culture de la prévention et rompre ainsi avec l'approche individuelle en faveur d'une approche collective.

"Aussi, notre premier objectif dans l'édification de ce système s'appuie-t-il sur la mise à contribution de tous les départements ministériels et organismes nationaux concernés par cette démarche de construction, à travers leur implication progressive et collégiale dans de nombreuses actions", dont notamment l'organisation de nombreux cycles conjoints de formations animés tantôt par des experts nationaux, tantôt par des spécialistes internationaux venant d'organisations internationales spécialisées ou de pays amis du Maroc, l'organisation de deux exercices nationaux en 2009 et 2010 et un exercice international en 2011 et l'organisation en 2012 d'un exercice maroco-espagnol dans le cadre de l'initiative Globale de Lutte contre le terrorisme nucléaire.

Pour M. Draiss, l'attention devrait particulièrement être focalisée, à court terme, sur l'établissement d'un plan d'action national, fixant par ordre de priorité, les actions à entreprendre, et à moyen terme, à procéder à la déconcentration des activités de développement des capacités régionales et locales en termes de formation, d'équipement et d'entrainement. 

"A ce titre, il est évident que nous ne saurions affronter isolément ce type de risques sans frontières", a-t-il affirmé, soulignant qu'"il est dès lors nécessaire de joindre nos efforts à ceux de la communauté internationale pour extirper les racines de ces dangers et de faire face résolument à leurs manifestations".

Pour sa part, Azzeddine Farhane, responsable de la direction des Nations Unies et des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, a souligné que cet exercice vise trois objectifs, à savoir l'évaluation des capacités nationales en matière de coordination et d'assistance conformément aux conventions internationales dans ce domaine, l'échange d'expérience et d'expertises dans le cadre du renforcement des capacités nationales et internationales en matière de demande d'assistance et d'échange d'informations et la mise en valeur de la contribution du Maroc dans le renforcement du système de sûreté et de sûreté nucléaire internationale.

Dans une déclaration à la presse, M. Farhane a indiqué que l'exercice "Bab Al Maghrib" constitue une étape essentielle pour l'AIEA car les exercices organisés en Roumanie et au Mexique avaient porté uniquement sur le volet relatif à la sûreté nucléaire, soulignant que cet exercice international, qui vise le renforcement des capacités du Maroc en matière de préparation et de réponses aux urgences radiologiques et nucléaires, s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions et des recommandations des précédents sommets sur la sûreté nucléaire (sommets de Washington en 2010 et d'Istanbul en 2012) et une reconnaissance de la contribution du Maroc dans les efforts consentis pour le renforcement du système international de la sûreté et la sécurité nucléaire.

De son côté, Khalid Zerouali, gouverneur directeur de la migration et de la surveillance des frontières et coordinateur de la cellule centrale de veille et de suivi au ministère de l'Intérieur, a souligné que l'organisation de l'exercice "Bab Al Maghrib" intervient pour évaluer les capacités des intervenants nationaux en matière de gestion de ce genre de crise et l'efficience du système d'échange des informations sur le terrorisme nucléaire, ajoutant que cet exercice, organisé au Maroc, est le premier du genre dans les mondes arabe, africain et asiatique et démontre la confiance dont jouit le Maroc de la part de la communauté internationale en matière de lutte contre le terrorisme.

Et de souligner que le Maroc est l'un des rares pays qui possèdent un système intégré de gestion des crises de ce genre.

Le directeur général adjoint de l'Autorité de sûreté nucléaire en France, Jean-Luc Lachaume, a quant à lui mis en exergue l'importance de l'organisation de cet exercice international au Maroc au regard des efforts consentis par le Royaume dans le domaine du renforcement du système de sûreté et sécurité nucléaire, exprimant la disposition de son pays à soutenir et renforcer les capacité du Maroc en matière de préparation et de lutte contre les urgences radiologiques dues à un accident ou initiées par un acte malveillant.

L'organisation de cet exercice s'inscrit dans le cadre des exercices "ConvEx" intégrant uniquement la dimension de la sûreté nucléaire, initiée par l'AIEA et les organisations internationales concernées, en application des dispositions des conventions sur la notification rapide et sur l'assistance en cas d'accident nucléaire ou d'urgence radiologique.

L'exercice "Bab Al Maghrib" a été préparé conjointement par la Direction générale de la protection civile et le Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires, en étroite collaboration avec plusieurs départements ministériels et avec le précieux concours des Forces armées royales, des services de sécurité et de l'Agence spéciale Tanger Med.

Il se tient à l'approche de la tenue du 3ème sommet sur la sécurité nucléaire, prévu à La Haye les 24 et 25 mars 2014 et constitue une contribution substantielle du Royaume du Maroc aux efforts internationaux visant le renforcement du régime international de sûreté et de sécurité nucléaires.

-MAP-