Les pays industrialisés doivent honorer leurs engagements financiers vis-à-vis de l'Afrique

Les pays industrialisés doivent honorer leurs engagements financiers vis-à-vis du continent africain selon le principe "pollueurs payeurs", a affirmé la ministre déléguée chargée de l'Environnement, Mme Hakima El Haiti.
"Des appels à la mise à disposition de moyens adéquats de mise en oeuvre pour permettre à l'Afrique de répondre à ses besoins d'adaptation en particulier, y compris le financement, le transfert de technologies et le renforcement des capacités, ont été l'un des arguments de base dans l'agenda de l'Afrique", a-t-elle dit dans un entretien accordé à MAP-Varsovie en marge des travaux de la 19ème conférence de l'ONU sur les changements climatiques (COP 19) qui se tiennent dans la capitale polonaise jusqu'au 22 novembre.
Mme El Haiti, qui conduit une importante délégation marocaine à la COP 19, a noté que l'Afrique tout comme les pays du Sud en général polluent le moins mais subissent le plus, les conséquences des changements climatiques avec la montée des eaux et l'avancée du désert qui provoquent le déplacement des populations les plus affectées vers l'immigration clandestine.
La ministre déléguée a, dans ce sens, fait observer que le Maroc a consenti un grand effort en mettant en place l'opération exceptionnelle de régularisation de la situation des étrangers en séjour irrégulier en 2014, une initiative qui a un coût financier que les pays développés doivent prendre en compte, a-t-elle expliqué.
Elle a, dans le même ordre d'idées, souligné que le Maroc est convaincu que l'adaptation au changement climatique représente un nouveau défi, qui s'ajoute aux défis actuels notamment en termes de développement durable, de réalisation des objectifs du Millénaire de développement et de lutte contre la pauvreté.
Mme El Haiti a souligné ensuite que le Maroc qui adhère au groupe 77 + la Chine, le groupe Africain et le groupe Arabe, a confirmé son engagement pour renforcer le processus de négociation pour un nouveau mode de gestion du climat basé sur les principes de respect de la responsabilité commune mais différenciée et d'équité.
"Le Royaume prône aussi le droit au développement à tous les pays en insistant sur le rôle des pays développés dans le renforcement des capacités, le transfert des technologies et le financement des mesures d'atténuation et d'adaptation dans les pays en développement", a-t-elle ajouté.
La COP 19 a entamé, mardi, les discussions au niveau ministériel avec l'objectif de trouver les termes d'un engagement global sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les 192 ministres et délégués présents à Varsovie doivent jeter la base d'un accord global qui sera signé à Paris en 2015, sur la limitation du réchauffement de la planète à savoir que la température mondiale n'augmente pas de plus de 2 C en moyenne par rapport à l'ère préindustrielle.
(Propos recueillis par Abdellah AKDIM)
-MAP-