Participation du Maroc au 4ème sommet sur la sécurité nucléaire à Washington

Le 4ème Sommet sur la sécurité nucléaire adopte un communiqué final et cinq plans d'action
Le 4è sommet sur la sécurité nucléaire, qui s'est tenu les 31 mars et 1er avril à Washington, a adopté, à la fin de ses travaux vendredi, un communiqué final et cinq plans d'action dont un est destiné à appuyer l'Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire (IGLTN), dont le Maroc est un membre actif.
Ce plan d'action prévoit de soutenir les activités de l'IGLTN visant notamment à améliorer les capacités des partenaires pour prévenir, détecter et répondre au terrorisme nucléaire, de tenir des réunions d'experts et de développer des activités relatives à d'autres questions techniques.
Le Plan va également sponsoriser les activités de l'IGLTN qui permettent aux partenaires d'échanger les informations et les expériences, et organiser des exercices, des ateliers et des discussions d'experts, ainsi que d'autres activités qui cherchent à renforcer les capacités des partenaires de l'Initiative en matière de sécurité nucléaire.
Dans une déclaration , le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, a mis en exergue la contribution "très appréciée, concrète et pragmatique" du Maroc à l'IGLTN, relevant que l'apport du Royaume démontre son rôle actif dans les efforts visant à renforcer les mécanismes et les outils de lutte contre "ce qui est aujourd'hui considéré comme étant l'une des plus grandes menaces que le terrorisme peut apporter à l'Humanité".
Les autres plans d'action, adoptés lors de cette rencontre internationale, visent à soutenir le Partenariat global contre la prolifération des armes et des matériaux de destruction massive, l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol), l'Organisation des Nations Unies (ONU) et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Dans le communiqué ayant sanctionné les travaux de ce sommet international, les chefs de délégations ont réaffirmé leur engagement contre la prolifération des armes et du matériel nucléaire.
"Nous réaffirmons la responsabilité fondamentale des Etats (...) de maintenir en permanence une sécurité effective de tous les matériaux nucléaires et radioactifs, y compris ceux utilisés dans les armes nucléaires, et les installations nucléaires sous leur contrôle", ont-ils indiqué.
Ils ont, en outre, souligné qu'"il reste encore du travail à faire pour empêcher des organisations non-étatiques d'avoir accès à des matériaux nucléaires ou radioactifs".
M. Mezouar : La contribution du Maroc au sommet sur la sécurité nucléaire depuis 2010, "pragmatique et très appréciée"
La contribution du Maroc depuis 2010 au sommet sur la sécurité nucléaire est une contribution "très appréciée et pragmatique", a affirmé, vendredi à Washington, le ministre des affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar.
Dans une déclaration à l'issue de ce sommet, M. Mezouar a souligné que la contribution marocaine depuis le début de cette initiative lancée en 2010 est une contribution "très appréciée, concrète et pragmatique", ajoutant qu'elle démontre aussi le rôle que joue le Royaume dans la contribution à renforcer les mécanismes et les outils de lutte contre ce qui est aujourd'hui considéré comme étant l'une des plus grandes menaces que le terrorisme peut apporter à l'Humanité.
Dans ce sens, le ministre a indiqué que les initiatives et démarches marocaines ont été citées parmi les cinq qui ont été retenues à l'issue de ce sommet, ce qui confirme, a-t-il soutenu, que l'approche du Maroc ainsi que sa manière d'appréhender et de gérer, et sa démarche pragmatique par rapport à ce type de menaces est perçue comme étant une "approche qui mérite d'être promue, valorisée et naturellement partagée".
M. Mezouar a, par ailleurs, rappelé que le Maroc a été parmi les premiers pays à adopter une loi interne en la matière, à adhérer aux conventions internationales et à mettre en place une agence dédiée aux questions du nucléaire et de l'utilisation des produits radioactifs, notant que l'expérience menée également avec l'Espagne est citée aujourd'hui comme étant une expérience "pilote" et "pragmatique" qui démontre la capacité de travailler avec un autre pays. Elle est perçue comme étant "un succès", a-t-il dit.
Par rapport à ce type de menaces, le Maroc est préparé mais face à ces risques là, il faut aussi la participation d'autres pays, a expliqué M. Mezouar, précisant qu'avec l'Espagne, le cadre, les mécanismes et procédures ainsi que le mode opératoire en matière de coordination sont mis en place.
Le Maroc, par rapport à cette menace qui est considérée parmi les plus élevées, l'a intégré également dans son approche globale de lutte contre le terrorisme et des mécanismes qu'il faut mettre en place, a-t-il poursuivi.
Evoquant les "bombes sales" qui sont devenues une réalité, M. Mezouar a affirmé qu'il faut une parfaite coordination entre les Etats pour éviter que cela se développe car cette menace ne concerne pas un pays ou une région, mais il s'agit d'un problème mondial.
"Il est donc fondamental dans cette approche que l'ensemble des pays soient suffisamment sensibilisés et également intégrés dans la mise en place des outils à même de faire face à ce problème là", a-t-il martelé.
M. Mezouar a indiqué que la question de la nécessaire coopération entre les services de renseignements et les services de sécurité a été également évoquée vu que les terroristes ou les extrémistes ont des outils nouveaux qu'ils ont développés et ont une capacité de se mouvoir et de s'adapter.
"Le renseignement joue un rôle fondamental et la capacité d'interagir en temps réel et d'échanger les informations est devenue très déterminante pour éviter les risques liés à une menace qui est aujourd'hui réelle et qui n'épargne aucun pays dans le monde", a-t-il insisté.
Dans ce cadre, M. Mezouar a averti que ce type de menaces peut se trouver dans les régions les plus fragiles, là où les territoires sont grands et les capacités sécuritaires sont très faibles.
"En termes d'identification des zones de risques, la région du Sahel est une région qui est potentiellement exposée à ce genre de risques", a-t-il mis en garde, soulignant qu'en termes de groupes qui s'y activent et des connexions établies, cette région est "potentiellement porteuse d'un risque de développement de ce type de bombes sales".
L'Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire, dont le Maroc est membre, apporte une contribution "substantielle" à la sécurité nucléaire
L'Initiative globale de Lutte contre le terrorisme nucléaire (IGLTN), au sein duquel le Maroc préside le Groupe de travail Réponse et Mitigation, continue d'apporter une contribution "substantielle" à la sécurité nucléaire, soulignent vendredi les parties membres à cette initiative.
Dans un communiqué conjoint publié à l'occasion du 4è sommet sur la sécurité nucléaire, qui s'est tenu à Washington les 31 mars et 1er avril, les parties à l'IGLTN précisent que l'Initiative s'est développée, depuis son lancement en 2006 à Rabat, en un partenariat de 86 pays et cinq observateurs officiels, qui se sont engagés à renforcer la capacité globale pour prévenir, détecter et répondre au terrorisme nucléaire.
Elles font observer que l'Initiative, qui a organisé près de 80 activités multilatérales, "reste le seul cadre à pouvoir réunir le politique, le technique et les experts opérationnels, afin qu'ils puissent échanger leurs expériences et partager les bonnes pratiques", relevant que l'objectif tracé est d'améliorer leurs capacités pour faire face aux difficultés et aux nouveaux défis qui surgissent en matière de sécurité nucléaire.
Les co-présidents de l'IGLTN (la Russie et les Etats-Unis), les précédents et actuels Coordonnateurs du Groupe Mise en oeuvre et Evaluation (IAG) (Espagne, la République de Corée et les Pays-Bas), les leaders des trois Groupes de travail IAG (Maroc, Finlande et Australie), et le Conseiller Spécial du IAG et coordonnateur de l'organisation de l'événement commémorant la dixième anniversaire de l'IGLTN en 2016 (Royaume-Uni), ont présenté aux Etats participant au Sommet et aux Etats membres d'autres organisations et initiatives internationales ayant des mandats relatifs à la sécurité nucléaire, les progrès réalisés par l'Initiative depuis le dernier Sommet tenu à la Haye en 2014.
Selon le communiqué, le leadership de l'IGLTN se dit déterminé à travailler avec les nations partenaires de l'Initiative pour développer et mettre en œuvre des activités pratiques, telles que les réunions des experts, les ateliers, les exercices et les dialogues politiques de haut niveau, afin de favoriser le renforcement des capacités notamment dans les domaines de la détection nucléaire, la criminalistique, et la réponse et la mitigation.
Le document rappelle, en outre, que le Maroc avait accueilli, en février 2015, une réunion de l'IAG au cours de laquelle les groupes de travail ont tenu des sessions simultanées pour finaliser les documents d'orientation, planifier le calendrier des activités futures, et discuter des plans de travail pour 2015-2017.
Les partenaires ont également participé à l'exercice de simulation "Atlas Lion", qui a exploré du point de vue politique de haut niveau les interconnexions entre les trois Groupes de travail, et identifié les priorités critiques que les participants auraient à évaluer à l'attention de leurs hauts dirigeants en cas d'un incident de sécurité nucléaire réel.
Les principaux résultats de l'exercice "Atlas Lion" ont été par la suite discutés par les hauts dirigeants participant à la plénière de 2015, qui ont souligné la singularité de l'IGLTN en tant que cadre unique pouvant servir de plate-forme à l'échange interdisciplinaires entre les groupes d'experts de profils différents, et ont salué l'esprit de coopération ayant régné entre ces différents groupes, indique le communiqué.
Le communiqué précise également que le Groupe de travail Réponse et Mitigation (RMWG) présidé par le Maroc a complété les documents "Fondamentaux pour établir et maintenir un cadre d'intervention de la sécurité nucléaire: Guide des meilleures pratiques de l'IGLTN", qui constitue une référence des points clés et stratégiques pour tout développement d'un cadre national d'intervention pour la préparation de réponse et la réduction des risques des effets d'un incident radiologique ou nucléaire terroriste.
L'Atelier du RMWG, organisé par la France en avril 2014, a joué un rôle clé dans la révision de ce document, qui a été approuvé en tant que produit officiel de l'IGLTN lors de sa réunion plénière de 2015, ajoute-t-on.
Par ailleurs, le communiqué fait savoir que les Pays-Bas ont accepté d'accueillir, les 15 et 16 juin prochain à La Haye, une réunion de haut niveau pour célébrer le 10è anniversaire de l'Initiative, ajoutant que cet événement fera une rétrospective sur les contributions uniques de l'IGLTN dans le domaine la sécurité nucléaire, tout en procédant à une vue prospective sur les discussion à venir et l'identification des défis de la prochaine décennie (2016-2026) en la matière.
(MAP 02/04/2016)
Projection à Washington d'un film documentaire sur l'exercice maroco-espagnol "Gate to Africa"
Un film documentaire sur l'exercice maroco-espagnol sur la sécurité du transport, par voie maritime, d'une source radioactive du Port d'Algesiras (Espagne) à celui de Tanger-Med "Gate to Africa", a été projeté, vendredi à Washington, en marge du 4è Sommet sur la sécurité nucléaire qui se tient les 31 mars et 1er avril dans la capitale fédérale US.
Le premier du genre en collaboration avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dans le domaine du transport des sources radioactives, l'exercice "Gate to Africa" a été organisé en octobre 2015, et avait pour objectifs d'évaluer et d'améliorer les capacités en matière de coordination, de concertation, de gestion de crise et d'organisation de réponse à une situation d'urgence radiologique déclenchée par un acte criminel ou terroriste.
L'exercice, qui a connu la participation d'une soixantaine d'observateurs des Etats membres de l'AIEA, a été organisé en deux phases. La première phase sous forme d'un exercice en salle qui a examiné les arrangements internationaux applicables, dans le domaine du transport des matières radioactives, ainsi que les réponses des autorités compétentes face à une menace terroriste.
La deuxième phase a consisté en une simulation en Méditerranée pour répondre conjointement à un acte criminel dans les eaux territoriales des deux pays séparant Algesiras et Tanger-Med, impliquant les services de sécurité du Maroc et de l'Espagne pour faire face à cette attaque et tester leur mécanisme de coordination et de réponse.
Le Sommet sur la sécurité nucléaire, qui réunit une cinquantaine de pays dans la capitale fédérale américaine, offre l'occasion d'examiner les moyens et les mécanismes à même de renforcer la sécurité nucléaire de par le monde.
Le cycle des Sommets sur la sécurité nucléaire a été lancé en avril 2010 par le Président Obama. Le premier sommet a eu lieu à Washington en 2010, alors que le deuxième et le troisième s'étaient tenus à Séoul et La Haye en 2012 et 2014, respectivement.
Le Maroc réitère à Washington son engagement constant en faveur du renforcement du système international de la sécurité nucléaire
Le Maroc a réitéré, vendredi à Washington à l'occasion du 4è sommet sur la sécurité nucléaire, son engagement "constant" dans le cadre des efforts internationaux visant le renforcement du système international de la sécurité nucléaire.
SAR le Prince Moulay Rachid représente Sa Majesté le Roi Mohammed VI à ce sommet international qui réunit une cinquantaine de pays dans la capitale fédérale américaine.
"La participation du Royaume du Maroc au renforcement du système international de la sécurité nucléaire reflète son engagement constant visant à contribuer aux efforts internationaux déployés dans ce contexte et ce, conformément à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui prône le renforcement de l'action multilatérale à travers la préservation d'un équilibre entre le droit de l'usage pacifique de l'énergie nucléaire à des fins de développement et le strict respect des engagements en matière de non-prolifération des armes nucléaires", lit-on dans la Déclaration du Maroc à ce 4è sommet qui se tient à Washington les 31 mars et 1er avril.
Le document souligne que le Maroc a pris plusieurs mesures concrètes pour la mise en œuvre du plan d'action du premier sommet de Washington (2010), dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme en application des Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, relevant que les Orientations Royales insistent sur l'importance d'une approche proactive et multidimensionnelle, à travers des mesures nationales et des contributions au renforcement du système international de Sécurité Nucléaire.
Parmi les principales mesures nationales prises par le Maroc figurent le renforcement de l'arsenal juridique dans le domaine de la sureté et la sécurité nucléaire, par l'adoption de la loi 142.12 du 18 septembre 2014, relative à la sûreté et la sécurité nucléaire et radiologique, et la soumission par le Royaume, le 28 juillet 2015, de son rapport national devant le comité 1540 du Conseil de sécurité des Nations Unies, sur la base d'une nouvelle approche consistant en la mise en œuvre de toutes les dispositions de la résolution 1540 (2004) et 1977 (2011).
Le Royaume a également poursuivi les efforts visant l'adhésion à toutes les conventions relatives à la sûreté et la sécurité nucléaires, à travers le dépôt, le 18 octobre 2015, des instruments de ratification du protocole de 2005, amendant la convention sur la protection physique des matières nucléaires et procédé à la création de l'Agence marocaine de sûreté et sécurité nucléaire et radiologique comme autorité nationale.
Le Maroc apporte une contribution riche et diversifiée au renforcement du système international de la sûreté nucléaire, qui s'appuie notamment sur une coopération exemplaire avec des partenaires régionaux et internationaux.
Dans ce sens, le Maroc et l'Espagne ont élaboré un plan d'action devant être adopté et qui est relatif à l'appui du Sommet sur la sécurité nucléaire aux objectifs de l'Initiative globale pour la lutte contre le terrorisme nucléaire.
La Déclaration rappelle, dans ce contexte, que le Maroc, en partenariat avec l'Espagne, avait organisé en octobre 2015, l'exercice "Gate to Africa", à travers lequel les deux pays ont testé leur capacité de coordination, par la simulation d'une riposte à un acte terroriste lors du transport d'une source radioactive du port d'Algésiras au Sud de l'Espagne au port Tanger-Med au Nord du Maroc. Les résultats et les recommandations de cet exercice ont été présentés lors des travaux de ce Sommet.
Le Maroc a également préparé, lors de son mandat depuis 2011, en tant que président du Groupe de travail pour la réponse et la gestion des risques radiologiques de l'Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire, un document relatif aux "fondements de l'établissement et le maintien d'un cadre de riposte et de réponse nucléaire", adopté à l'unanimité, lors de la réunion politique de l'Initiative globale pour la lutte contre le terrorisme nucléaire, tenue à Helsinki en juin 2015.
Ce document constitue un protocole de bonnes pratiques "pour une réponse préparatoire en cas de risques suite à des incidents radiologiques nucléaires". Il est basé sur les résultats de l'exercice "REMEX 2013", organisé dans le cadre de ladite initiative durant le mois d'avril 2013, ainsi que l'exercice international "Convex3" intitulé "Bab Al Maghrib", organisé conjointement avec l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, en novembre 2013.
La Déclaration rappelle également l'organisation par le Centre d'Excellence pour la sûreté nucléaire, à Rabat de plusieurs sessions de formation au profit des experts africains et du Monde arabe, dans le cadre de la mise à niveau des ressources humaines et la promotion de la culture de Sureté nucléaire, en coopération avec l'Agence Internationale de l'Energie Atomique et le Département américain de l'Energie.
(MAP 01/04/2016)