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Mardi 4 Juin 2013

Le Maroc relève devant le CDH "le lien étroit" entre lutte anti-corruption et droits de l'Homme

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Le Maroc relève devant le CDH

Le Maroc a relevé, lundi devant le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies (CDH), "le lien étroit" entre les efforts de lutte contre la corruption et les droits de l'Homme, se félicitant du consensus dégagé au sein du CDH sur cette question.

S'exprimant lors du débat général sur la promotion et la protection des droits humains, au nom de l'Autriche, du Brésil, de l'Indonésie, de la Pologne et du Maroc, l'ambassadeur représentant permanent du Royaume auprès des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale a salué la discussion, pour la première fois au sein du conseil, de la question de la corruption et de ses impacts sur les droits de l'Homme.

Cette thématique "devrait bénéficier de l'attention continue du conseil", a affirmé le diplomate, rappelant qu'il a été jugé nécessaire pour le CDH de demeurer saisi de cette question, à travers notamment la possibilité d'établir des rapports réguliers sur les droits de l'Homme et la corruption.

Il a à cet égard indiqué que le Maroc, conjointement avec les membres du core-groupe (Autriche, Brésil, Indonésie et Pologne), présentera à cette session du Conseil une résolution demandant au Comité consultatif du conseil de faire rapport à celui-ci sur cette thématique, notamment sur le rôle qu'il peut jouer dans ce sens.

La corruption, a dit l'ambassadeur, "constitue un obstacle majeur à la réalisation de tous les droits de l'Homme, civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement".

M. Hilale a dans ce contexte rappelé l'allocution de la Haut-commissaire des droits de l'Homme, Navi Pillay, durant le panel sur la lutte anti-corruption et ses impacts sur les droits de l'Homme en mars dernier, dans laquelle elle a révélé que l'argent soustrait chaque année par la corruption suffirait à nourrir 80 fois ceux qui souffrent de la faim dans le monde.

"L'argent soustrait aux trésors publics permettrait de répondre aux besoins de développement, de faire reculer la pauvreté, d'offrir une éducation aux enfants, de fournir des médicaments aux familles et d'empêcher que chaque jour des centaines de femmes ne meurent ou ne soient victimes de complications évitables pendant leur grossesse ou leur accouchement", a-t-il poursuivi.

Il s'agit là, a fait observer le diplomate, d'"un signal d'alarme" pour que la communauté internationale redouble ses efforts afin de lutter contre la corruption et limiter son impact sur les droits de l'Homme. 

Dans le même ordre d'idée, M. Hilale a estimé que les objectifs du débat ont été largement atteints en ce qu'il a permis d'attirer l'attention sur les multiples effets négatifs de la corruption sur la jouissance des droits de l'Homme, en particulier sur la disponibilité, l'accessibilité matérielle et financière et la qualité des biens et services pertinents en matière de droits humains.

Cette discussion a également permis d'examiner selon des critères sexo-spécifiques les perspectives et les difficultés liées à la lutte contre la corruption en tant que question relevant des droits de l'Homme, a-t-il ajouté. 

Il a rappelé que le débat a été couronné par des recommandations pertinentes sur les moyens de protéger les droits de l'Homme en combattant la corruption et en renforçant les efforts de lutte contre celle-ci par l'application d'une approche fondée sur les droits de l'Homme.

L'accent a été aussi mis sur l'importance de mieux mettre à profit les mécanismes de l'ONU, qu'il s'agisse de ceux relevant du Conseil des Droits de l'Homme ou des organes conventionnels, d'intégrer ces droits dans les programmes d'action des autorités nationales en charge de la lutte anti-corruption et de protéger les militants anticorruption en tant que défenseurs des droits de l'Homme.

- MAP -