Présentation du Plan national de développement du gaz naturel liquéfié (GNL)
L'introduction du gaz naturel liquéfié (GNL) au Maroc nécessite un investissement de 4,6 milliards de dollars, dont la grande partie sera mobilisée par des investisseurs privés et institutionnels nationaux et internationaux dans le cadre de contrats de concessions, a annoncé, mardi à Rabat, le ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Abdelkader Amara.
Le choix des partenaires nationaux et internationaux se feront dans le cadre de procédures transparentes et de compétitivité, notamment des appels à manifestation d'intérêt et appel d'offres, a affirmé M. Amara lors d'un point de presse consacré à la présentation du Plan national de développement du gaz naturel liquéfié (GNL).
Le plan national de développement du GNL vise à réaliser l'infrastructure nécessaire à la réception du gaz naturel liquéfié, sa regazéification, son transport et son utilisation dans la production électrique et l'industrie.
Il a également pour objectif de "satisfaire la demande électrique nationale, réduire notre dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur et des combustibles fossiles, à travers la montée en puissance des énergies renouvelables et la valorisation de nos ressources énergétiques locales, et sécuriser l'approvisionnement de nos centrales électriques à cycle combiné gaz-turbine (CCGT) fonctionnant au gaz naturel, notamment après expiration en novembre 2021 de la validité de la convention de transit du gaz algérien par le gazoduc Maghreb-Europe (GME) et du contrat de fourniture de gaz naturel par la Sonatrach", a souligné le ministre.
Le terminal GNL sera réalisé à Jorf Lasfar, conformément aux recommandations des études réalisées. Pour transporter le GNL vers les autres sites, un gazoduc reliant le terminal GNL au GME, en passant par Mohammedia, Kénitra et Dhar Doum, sur une distance d'environ 400 km, sera réalisé, en plus des bretelles reliant ce gazoduc aux centrales électriques CCGT, a-t-il noté, ajoutant que la durée de construction est estimée à 48 mois pour le terminal de regazéification, 36 mois pour les centrales CCGT et 36 mois pour la jetée et le gazoduc.
La mise en œuvre du plan national de développement du GNL sera scindée en deux parties. La première concerne "le gaz pour l'énergie" afin de répondre aux besoins en capacité additionnelle de production d'électricité, alors que la deuxième porte sur "le gaz pour l'industrie" visant à développer l'utilisation du gaz naturel dans l'industrie (hors électricité) et assurer l'approvisionnement des consommateurs industriels (y compris le raffinage et les phosphates).
La demande en énergie électrique connaitra une croissance annuelle moyenne de près de 6,1 pc entre 2014 et 2016, ce qui conduit à une énergie nette appelée de 38 TWH (térawattheure) environ à l'horizon 2016.
Pour répondre à la demande électrique nationale, la capacité additionnelle à développer en centrales à cycle combiné gaz turbine, entre 2020 et 2025, peut atteindre 3.900 MW, dont la transformation des turbines à gaz de Mohammedia (300 Mw) et de Kénitra (300 Mw) en cycles combinés de 450 Mw chacun.
Pour le développement des centrales à cycles combinés, l'ONEE dispose d'un portefeuille de sites qualifiés pour abriter ces futures centrales, qui permet au Maroc d'installer une capacité de production électrique totale de 6300 MW en centrales électriques CCGT.
Compte tenu de ces hypothèses et des quantités d'énergie électrique à produire par les centrales à cycle combiné, la consommation annuelle de gaz naturel passera de 0,9 BCM (milliards de mètre cube) en 2014 à environ 3,5 BCM en 2025, a indiqué M. Amara, qui a tenu à préciser que la feuille de route de l'introduction du GNL au Maroc a été mise en place par le ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, en coordination avec l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) et, après concertations, avec les principaux opérateurs énergétiques nationaux.
La part du gaz naturel dans le mix énergétique global passera de 3,61 pc en 2008 à 13,38 pc en 2025. Autrement dit, 70 pc de ce gaz sera orienté vers la production d'électricité.
(MAP-16/12/2014)