Le traitement de la piraterie maritime requiert des programmes complémentaires pour soutenir les capacités nationales et régionales

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Dine El Otmani, a affirmé, mercredi à Dubaï, que la lutte contre le phénomène de la piraterie maritime requiert une approche globale et équilibrée prenant en considération les circonstances de son évolution et ses aspects politique, économique et social, outre des programmes complémentaires en vue de soutenir les capacités nationales et régionales.
Le Maroc, convaincu de la nécessité de travailler dans un cadre de coopération internationale et régionale fondé sur le développement des capacités, est disposé à contribuer aux efforts déployés par les Emirats arabes unis et l'ensemble de la communauté internationale pour mettre fin au phénomène de la piraterie maritime, a indiqué M. El Otmani à l'ouverture des travaux de la 3è conférence internationale sur la lutte contre la piraterie maritime, organisée par les Emirats arabes unis pendant deux jours.
Le thème de cette conférence, à savoir ''La lutte contre la piraterie maritime: efforts permanents pour développer les capacités régionales'', interpelle toute la communauté internationale qui devrait multiplier les efforts en vue de de maintenir la sécurité et la paix internationales et d'assurer le développement durable, notamment après l'apparition de nouvelles formes de menaces transcontinentales, en particulier la piraterie, le crime organisé et le commerce illicite, a insisté le ministre.
Et de faire remarquer que la piraterie maritime ne se limite plus au golfe d'Aden, au large des côtes somaliennes ou encore à la partie orientale de l'Océan indien adjacente au territoire s'étendant des pays de la corne de l'Afrique jusqu'au Mozambique, mais concerne désormais les côtes des Etats de l'Afrique de l'Ouest riverains de l'Océan Atlantique, notamment le golfe de Guinée.
Le Maroc, qui assume ses responsabilités en la matière en contribuant aux efforts visant à parer aux menaces sur les pays du continent africain, oeuvre à coordonner les initiatives pour créer une plateforme d'action commune entre les Etats africains riverains de l'Océan Atlantique, a mis en avant M. El Otmani.
Il a rappelé, à cet égard, que le Maroc a accueilli la première réunion ministérielle des Etats africains riverains de l'Océan Atlantique en août 2009, qui a abouti à la Déclaration de Rabat en vertu de laquelle les pays concernés se sont engagés à lutter contre les menaces communes multidimensionnelles, notamment les réseaux de crime organisé, la piraterie, le trafic de drogues et d'armes et le commerce illicite, soulignant que la Déclaration de Rabat est fondée sur une approche solidaire et collective visant l'instauration d'un espace commun de paix, de stabilité et de prospérité.
Notant que la tenue de cette 3è Conférence s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'ONU pour trouver les moyens de circonscrire le phénomène de la piraterie maritime, le ministre a indiqué que les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité dans le but de mettre fin à la piraterie et aux attaques armées au large des côtes somaliennes, ont constitué la pierre angulaire juridique de la lutte contre ce fléau.
Les résolutions onusiennes, a-t-il rappelé, ont ainsi permis d'encadrer la coopération internationale et régionale et de créer le groupe de contact sur la lutte contre la piraterie maritime au large des côtes somaliennes, dont le Maroc est un Etat membre.
La 3è Conférence internationale sur la lutte contre la piraterie maritime, organisée sous la présidence du ministre émirati des Affaires étrangères, Cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane, en présence du président de la Somalie, Hassan Cheikh Mohamed, réunit une vingtaine de ministres des Affaires étrangères et des responsables gouvernementaux.
Elle rassemble aussi des responsables du secteur de l'industrie maritime, des académiciens, des experts, des représentants de l'ONU et de l'Organisation maritime internationale (OMI), en vue de trouver des solutions durables pour mettre fin au phénomène de la piraterie maritime à court, moyen et long termes.
Les débats s'articulent notamment autour du coût humain et économique de la piraterie, les solutions possibles à ce fléau et les moyens d'aider la Somalie à développer ses capacités pour rétablir la sécurité et le bien-être économique dans ce pays.
Outre le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, la délégation marocaine participant aux travaux de la conférence est composée de l'ambassadeur du Maroc aux Emirats arabes unis, Mohamed Aït Ouali, du consul général du Maroc à l'Emirat de Dubaï, Abdelali Jay et du directeur des Nations unies et des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, Azzedine Farhane..
- MAP -