
Le projet de loi de finances (PLF) au titre de l'exercice 2026 place la réduction des disparités sociales et spatiales au cœur de ses priorités, selon la note d'orientation dudit projet adressée par le Chef du gouvernement aux départements ministériels. "Le PLF 2026 marque une étape décisive dans la requalification globale des territoires et la réduction des disparités sociales et spatiales, en amorçant la transition des approches traditionnelles de développement social vers une démarche intégrée de développement territorial, garantissant à chaque citoyen l’accès équitable aux bénéfices du progrès et du développement à l’échelle nationale, sans discrimination ni exclusion", indique la note.
C’est dans cette perspective que le gouvernement s’attachera à lancer une nouvelle génération de programmes de développement territorial, fondés sur la valorisation des spécificités locales, la consolidation de la régionalisation avancée et le principe d’intégration et de solidarité entre les territoires, et ce grâce à l’unification des efforts des différents acteurs autour de priorités claires et de projets à impact concret, poursuit la même source.
Parmi les priorités fixées figure soutenir l’emploi par la valorisation des potentialités économiques régionales et la création d’un environnement favorable à l’initiative et à l’investissement local et renforcer les services sociaux de base, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, afin de préserver la dignité des citoyens et de garantir une justice territoriale équitable.
Par ailleurs, le PLF 2026 prévoit d’adopter une gestion proactive et durable des ressources en eau, face à l’aggravation du stress hydrique et aux défis posés par le changement climatique ainsi que de lancer des projets d’aménagement territorial intégré, en parfaite cohérence avec les grands chantiers nationaux en cours. Ainsi, la dynamique entamée prendra son essor dès l’école, où le programme "École pionnière", largement déployé depuis l’année scolaire 2024-2025, constitue l’un des axes fondamentaux de la réforme, ciblant près de 1,3 million d’élèves dans plus de 2.600 établissements scolaires. Ce programme est complété par les "Écoles de la deuxième chance", qui visent 400 centres d’ici 2030 pour lutter contre la déperdition scolaire.
Pour sa part, la formation professionnelle est devenue le lien essentiel entre le système éducatif et le marché du travail. La réforme lancée dans ce secteur a permis une augmentation de 17% du nombre de bénéficiaires durant l’année 2024-2025, soutenue par l’ouverture de trois nouvelles Cités des Métiers et des Compétences, portant leur nombre total à sept.
Concernant l’enseignement supérieur, il a considérablement accru sa réactivité aux priorités économiques et technologiques du Royaume, en s’appuyant sur le Plan national d'accélération de la transformation de l'écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (PACTE ESRI 2030), dont les principaux objectifs sont de développer la recherche scientifique, favoriser l’innovation et former les compétences numériques dont le pays a besoin.
Parallèlement, l’emploi apparaît comme un point de convergence réunissant les stratégies d’inclusion, d’investissement et de développement du capital humain, tout en constituant un moteur central de la relance économique du Royaume. Dans cette optique, le Maroc a adopté une feuille de route pour l’emploi à l’horizon 2030, visant à ramener le taux de chômage à 9% d'ici 2030 en cas de retour des précipitations à leurs niveaux normaux et repose sur huit initiatives structurantes, centrées sur l’intégration et le développement des compétences, tout en soutenant activement l’investissement.
L’offre de santé publique est également en pleine transformation. La finalisation de la remise à niveau de 1.400 établissements de soins et de santé primaires (ESSP) est prévue pour 2026, dont 949 ont déjà été achevés. A cela s’ajoute l’achèvement de deux nouveaux Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) à Agadir et Laâyoune qui devraient entrer en service au cours de l’année.
Le système gagne en proximité, avec le déploiement des Groupements Sanitaires Territoriaux (GST). Ce nouveau modèle vise à unifier la gestion de l’offre de soins à l’échelle régionale et à rapprocher les services médicaux des populations. La région de Tanger–Tétouan–Al Hoceima a été désignée territoire pilote pour son opérationnalisation.
En outre, le système s’oriente vers plus d’efficacité grâce à l’adoption progressive du Système d’Information Hospitalier (SIH) et du Dossier Patient Partagé (DPP), à une meilleure gestion des ressources et à une politique renforcée de ressources humaines, avec pour objectif atteindre un ratio de 45 professionnels de santé pour 10.000 habitants d’ici 2030.
Au niveau du volet hydrique, le PLF 2026 accompagnera la gestion proactive et durable des ressources, à travers la mise en service de deux nouveaux grands barrages en 2026, la poursuite des interconnexions entre bassins hydrauliques, et l’accélération de la feuille de route nationale pour le dessalement d’eau de mer avec pour objectif d’atteindre 1,7 milliards de mètres cubes d’ici 2030, pour couvrir plus de la moitié des besoins nationaux en eau potable et en irrigation.
Ces politiques et projets structurants traduisent une vision renouvelée où l’investissement devient non seulement un moteur de croissance, mais aussi un levier essentiel pour la requalification globale des territoires et la réduction des disparités sociales et spatiales, permettant ainsi au Maroc de poser les bases d’un modèle de développement plus inclusif, résilient et souverain, souligne la note.
(MAP: 09 Août 2025)