Plus de 3,5 milliards d'euros décaissés au Maroc sous forme d'appui budgétaire sectoriel entre 2005 et 2012
Un total de 3,58 milliards d'euros a été décaissé au Maroc sous forme d'appui budgétaire sectoriel sur la période 2005-2012, représentant 43 pc de l'aide publique au développement sur cette période, a fait ressortir mardi un rapport sur l'évaluation des opérations d'appui budgétaire au Maroc.
Un ensemble de 54 appui budgétaires sectoriels a été octroyé par sept bailleurs de fonds, en l'occurrence l'Union européenne (UE), la Banque mondiale (BM), la Banque Africaine de développement (BAD), l'Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (AECID), l'Agence française de Développement (AFD), la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) et la Banque Européenne d'Investissement (BEI), a précisé le rapport.
La BM a en effet fourni 38 pc du total de l'appui budgétaire, la BAD 33 pc, l'UE 21 pc, la BEI 5 pc et les trois agences bilatérales les 2,3 pc restants, ajoute le rapport présenté lors d'un séminaire de discussion sur l'évaluation des opérations d'appui budgétaire au Maroc en présence notamment du ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des finances chargé du Budget, Driss El Azami El Idrissi et de l'ambassadeur de l'UE à Rabat, Rupert Joy.
Les appuis au domaine de la gouvernance publique et au secteur financier ont été les plus importants en termes financiers, représentant respectivement 26 pc et 20,7 pc du total des montants d'appuis budgétaires décaissés entre 2005 et 2012, a constaté la même source.
Et d'ajouter que la part relative de ces appuis aux autres secteurs dans le total décaissé a été "plus faible". L'éducation a occupé les 14,9 pc, les secteurs de la santé, de l'eau et d'assainissement 8,4 pc chacun, l'habitat et développement humain 7,5 pc, l'agriculture 7,1 pc, le transport et l'énergie 3,3 pc chacun.
Ces appuis budgétaires ont efficacement accompagné des progrès importants dans le renouvellement et la modernisation des cadres législatifs et réglementaires sectoriels dont la restructuration du secteur financier, l'amélioration de la gestion des finances publiques et de la fiscalité, la mise en place de la couverture médicale de base, a relevé l'évaluation qui a été pilotée par l'UE, le ministère de l'Economie et des finances, l'Espagne (Secrétariat général de la Coopération internationale pour le développement), la France (Agence française de développement).
Dans les secteurs sociaux, les évolutions des indicateurs de résultat et d'impact ont été mitigés, a observé le rapport, précisant que les appuis budgétaires ont soutenu des politiques sociales ayant permis des avancées, mais dont l'impact sur les disparités régionales et de genres est resté limité. Des progrès restent toutefois à réaliser pour diminuer les disparités régionales et améliorer la scolarisation des filles, préconise le rapport.
Cette évaluation menée de façon indépendante par un cabinet externe et commanditée par la Commission Européenne (Unité d'évaluation de la Direction générale Développement et coopération) a pour principal objectif de fournir une appréciation indépendante des effets de l'ensemble de ces appuis budgétaires sectoriels.
La période d'évaluation a été marquée par une réduction importante de l'incidence de la pauvreté, a souligné le rapport, qui déplore toutefois la persistance de quelques disparités régionales et d'un taux de chômage relativement élevé, surtout pour les jeunes diplômés.
Des avancées importants ont été enregistrées concernant l'accès à l'éducation et aux services de santé, qui ont permis des améliorations considérables des taux d'achèvement en termes d'éducation et d'état de santé de la population, relève l'étude qui a fait appel à l'approche méthodologique pour les évaluations de l'appui budgétaire du Comité d'aide au développement de l'OCDE.
Le séminaire devra discuter des recommandations pour améliorer l'efficacité des appuis budgétaires, à travers notamment le renforcement du dialogue stratégique et de l'attention accordée à la satisfaction des besoins des populations et du dialogue autour du budget comme outil de mise en œuvre des politiques publiques, ainsi que la maintenance des appuis techniques de haut niveau.
Le rapport final devant donner lieu à un suivi opérationnel des recommandations, sera disponible en septembre 2014.
(MAP-24/06/2014)