Actualités
Vendredi 16 Juin 2017

Présentation à Rabat d'une étude d'évaluation du programme d’enseignement de la langue arabe et la culture marocaine aux enfants des MRE

Synthèse vocale
Présentation à Rabat d'une étude d'évaluation du programme d’enseignement de la langue arabe et la culture marocaine aux enfants des MRE

Une étude d’évaluation du programme d’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants des Marocains résidents à l’étranger, réalisée par l’Instance nationale d’évaluation relevant du Conseil supérieur de l’éducation, de la Formation professionnelle et de la Recherche scientifique (CSEFPRC), a été présentée lors d’une rencontre organisée vendredi à Rabat.

Cette rencontre, présidée par M. Omar Azziman, président délégué de la Fondation Hassan II des Marocains résidant à l’étranger et président du CSEFPRC, en présence du ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Hassad, et du ministre délégué chargé des Marocains résidents à l’Étranger et des Affaires de la migration, Abdelkrim Benatiq, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme conjoint entre les partenaires gouvernementaux et la Fondation Hassan II relatif à l’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants des MRE.

Réalisée en février 2016 dans trois pays (France, Belgique et Allemagne) sur un échantillon de 1.272 personnes sondées âgées de 18 à 45 ans, l’étude avait pour objectifs d’évaluer la maîtrise de la langue arabe chez les jeunes ayant bénéficié de ce programme, la préservation de leur identité nationale et de leur culture ainsi que le renforcement de leur attachement au pays d’origine.

L’analyse descriptive de cette étude, présentée par la directrice de l’Instance nationale d’évaluation du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, Rahma Bourqia, fait ressortir que 70% des bénéficiaires avaient commencé à apprendre la langue arabe entre l’âge de 6 et 8 ans, que 62 % des sondés ont passé plus de 4 années à l’apprendre, tandis que parmi les principales motivations évoquées pour l’apprentissage de l’arabe figurent l’importance de cet apprentissage pour l’individu (91% des sondés), pour l’apprentissage du Coran (84%) ou pour la préservation de la culture marocaine (65%).

Il en ressort aussi que 68% des personnes interrogées expriment leur satisfaction de l’apprentissage de la langue arabe, 41,5% estiment que les équipements de l’école sont relativement insatisfaisants, tandis que 72,8% sont satisfaits des enseignants. 

S’agissant du rôle de la langue arabe dans l’intégration, 85% des sondés déclarent que l’arabe a contribué au renforcement de leur culture d’origine, tandis que 80% des enquêtés jugent qu’elle facilite considérablement leur intégration au sein de leur famille nucléaire ou élargie puis pour comprendre la culture des parents. Concernant le rôle de l’arabe dans l’intégration sociale, 61% des sondés ont jugé son rôle positif, tandis que 52% considèrent qu’elle ne contribue pas beaucoup à l’intégration scolaire.

Par ailleurs, 96% des enquêtés souhaitent que cet enseignement se poursuivent pour les prochaines générations, tandis que 67% pensent que ces cours méritent une certaine révision et qu’ils devraient être améliorés avant de continuer à être dispensés aux enfants de la communauté MRE et 80% des enquêtés mettent en évidence la nécessité de résorber quelques déficits en termes de contenu des programmes (80,1%) et d’équipement (76,5%).

Pour ce qui est de l’impact de cet enseignement sur la vie quotidienne, l’étude relève, concernant le niveau de la maîtrise de la langue, qu’il apparait que le niveau de maîtrise de la langue arabe classique est faible chez 52% des répondants, ou moyen (38%). En parallèle, le niveau de la maîtrise de la darija est plus élevé (59%). S’agissant de l’Amazigh, elle joue un rôle important pour les MRE issus de la région du Rif.

Concernant l’impact sur l’attachement au pays d’origine, 48% des répondants connaissent le passé de leur pays ainsi que leurs origines, 59% connaissent les grandes réalisations au Maroc et 75% regardent les chaînes de télévisions marocaines.

L'étude évoque également les perspectives d’apprentissage de la langue et de la culture d’origine, à travers trois scénarios, portant sur l’amélioration de ce qui existe, en réparant les déficits constatés, la réorientation du programme, en développant une nouvelle conception du séjour culturel, ou la création d’un programme de e-learning, l’amélioration des contenus numériques et la mobilisation des compétences des pédagogues, des ingénieurs en développement informatique et des enseignants de la langue arabe.

Intervenant lors de cette rencontre, M. Azziman a passé en revue l’expérience de l’enseignement de la langue arabe aux enfants de la communauté marocaine résidant à l’étranger, depuis les années 1970, et les différentes études visant à évaluer l’expérience du point de vue qualité, résultats, organisation, gestion et interaction avec l’entourage, ce qui a permis d’entreprendre plusieurs ajustements.

Il a souligné que l’enseignement des langues exige un cadre scientifique, pédagogique et référentiel, notamment quand il s’agit de l’enseignement des langues du pays d’origine à l’extérieur de son environnement, dans les pays de résidence. 

De son côté, le secrétaire général de la Fondation Hassan II pour les marocains résidant à l’étranger, Abderrahmane Zahi est revenu sur le rôle assuré par cette fondation en matière d’enseignement de la langue arabe aux enfants des MRE, en coordination et concertation avec l’ensemble des parties intervenantes. 

Il a également noté que ce type d’enseignement s’effectue soit au sein des établissements scolaires publiques, pendant les horaires de scolarisation (intégré/14pc), en dehors de ces horaires (différé/56pc) ou en dehors de ces établissements et de ces horaires (parallèle/près de 30pc), a-t-il expliqué, ajoutant que ces modes d'enseignement s’ouvrent sur les enfants des autres communautés.

Pour sa part, M. Hassad a insisté sur la nécessité de continuer à assurer et développer l’enseignement de l’arabe pour les enfants de la communauté marocaine à l’étranger, en recourant notamment à l’e-learning pour toucher différents pays, étant donné le manque des ressources humaines.

M. Benatiq, lui, a salué les efforts consentis pour prodiguer l’enseignement de la langue arabe, qui est un facteur de préservation de l’identité et de la sécurité spirituelle des citoyens marocains, soulignant l’importance d’examiner les mécanismes de coordination entre les différents acteurs pour le développement des programmes.

Cette rencontre a été également marquée par la présentation et l’adoption d'un cadre référentiel de l’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine, élaboré dans le cadre d’un partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. 

(MAP-16/06/2017)