Actualités
Mardi 2 Juillet 2013

Séminaire international à Genève sur les statuts d'autonomie et la régionalisation

Synthèse vocale
Séminaire international à Genève sur les statuts d'autonomie et la régionalisation

Le Maroc a organisé, lundi au siège de l'ONU à Genève, un séminaire international de haut niveau sur "les statuts d'autonomie et la régionalisation: solidarité et péréquation entre régions".

Ce séminaire académique, initié par la Mission permanente du Maroc auprès des Nations unies à Genève, a été animé par des universitaires, élus et experts internationaux qui ont débattu des aspects de la régionalisation et de la péréquation entre les régions, à la lumière de l'initiative marocaine d'autonomie pour le Sahara et d'autres expériences en la matière.

Ouvrant le débat, le directeur académique de l'Ecole de formation internationale (School for international Training), Gyula Csurgai a souligné l'intérêt que revêt le dialogue sur la régionalisation dans une conjoncture de crise économique, estimant qu'il importe d'intensifier l'échange d' expertises et de bonnes pratiques en matière de péréquation et de solidarité interrégionales. 

La distribution de ressources entre centre et régions et les mécanismes de solidarité sont, à ses yeux, des facteurs déterminants de stabilité, de développement et de cohésion sociale partout dans le monde.

Pour Mme Marie-Madeleine Mialot Muller, élue française et membre du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du conseil d'Europe, la démocratie régionale est conçue dans une perspective de promotion de la participation des citoyens, d'amélioration de la gouvernance et de la cohésion territoriale dans le souci d'une plus grande autonomie régionale. 

Dans ce contexte, a-t-elle précisé, "un statut spécial d'autonomie peut servir de contrepoids au séparatisme dès lorsqu'il offre une option pour une solution négociée des questions liées à un territoire et peut s'avérer être une alternative saine aux conflits".

"L'existence de diverses formes de statut particulier pour les régions, conçues comme des réponses aux besoins spécifiques d'un territoire et sa population, peuvent conduire à une plus grande intégration que celles produite par les systèmes uniformes et unitaires", a-t-elle expliqué.

"Ces formes d'autonomie territoriale spéciale, a fait valoir Mme Mialot Muller, sont compatibles avec l'unité de l'Etat et peuvent aussi aider à préserver son intégrité territoriales". 

Abondant dans le même sens, le Canadien Jean-Louis Roy, président de Partenariat international et responsable de l'Observatoire mondial des droits de l'Homme, a affirmé que "les éléments de l'initiative marocaine d'autonomie consacrés à la solidarité et la péréquation s'inscrivent dans une arborescence constitutionnelle et politique voisine à celle prévalant au Canada".

De ce point de vue, a-t-il relevé, "les mécanismes de solidarité et de péréquation sont davantage que des leviers circonstanciels, ils sont le ciment de la nation, l'une de ses formes achevées".

M. Roy a rappelé que la vision qui sous-tend l'initiative d'autonomie "concilie développement économique des régions et affirmation de l'égalité des citoyens et leurs droits à disposer de services équivalents peu importe où ils résident dans le pays".

Au cours de ce séminaire, l'accent a été aussi mis sur un certain nombre d'expériences en matière de régionalisation, de décentralisation et de péréquation, dont celles de la France et de l'Espagne. Des exposés ont été en effet présentés sur "les péréquations fiscales locales en France : réalités et enjeux dans un contexte de crise" et "La péréquation fiscale entre régions d'Espagne".

Les panélistes ont conclu entre autres à la pertinence de l'initiative présentée par le Maroc en vue de la négociation d'un statut d'autonomie pour le Sahara, dans la mesure où elle permet d'établir des mécanismes de solidarité et de péréquation à même de stimuler le développement de la région.

En plus de l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU à Genève, M. Omar Hilale, plusieurs diplomates, notamment de pays européens et africains, étaient présents lors de cette rencontre, ainsi que des experts et représentants d'ONG internationales.

- MAP -